12 septembre 2008

Décloisonner ordinaire et spécialisé

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Laurent Gérard

Mis en ligne le 12/09/2008

Le gouvernement adopte un texte en ce sens ce vendredi. L'enseignement spécialisé reçoit en outre sept nouvelles implantations, cent trente enseignants et 43 éducateurs.
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Un petit enfant aveugle habitant Arlon doit aujourd'hui se rendre à Liège, Mons ou Bruxelles pour suivre un enseignement maternel spécialisé. Avec l'avant-projet de décret que doit adopter en première lecture, ce vendredi, le gouvernement de la Communauté française et que "La Libre" a pu lire, cet enfant pourra être attaché à une école ordinaire d'Arlon, tout en bénéficiant du suivi de l'enseignement spécialisé, explique Patrick Beaufort, conseiller au cabinet Dupont (PS). Par exemple via l'envoi, pour quelques heures par semaine, d'un enseignant ou de personnel médical.

Une illustration de l'objectif recherché par le ministre de l'Enseignement : "Avancer sur l'intégration des élèves handicapés dans l'enseignement ordinaire, tout en renforçant l'expertise de l'enseignement spécialisé." Cela passe par l'engagement de cent trente enseignants supplémentaires, ainsi que l'ouverture de sept nouvelles implantations, mais aussi par la mise en oeuvre de trois types de mesures.

1° Celles qui concernent l'ensemble des établissements d'enseignement ordinaire, qui devront préciser dans leur projet d'établissement les moyens qu'ils mettent en oeuvre pour favoriser l'accueil de l'élève à besoins spécifiques, tant dans les choix pédagogiques (on ne peut utiliser une méthode gestuelle pour apprendre la lecture à un élève atteint de difficultés motrices) que les actions prioritaires (notamment la formation des enseignants en cours de carrière) ou l'accessibilité aux classes.

2° Celles qui visent les jeunes atteints d'un handicap et intégrés dans l'enseignement ordinaire. Il s'agit de la suppression de l'obligation de fréquenter durant trois mois l'enseignement spécialisé avant de bénéficier de mesures d'intégration dans l'enseignement ordinaire ou de la proposition de rendre accessible à tous les types (*) l'accès à l'intégration permanente et totale dans une école ordinaire.

3° Celles qui touchent à l'enseignement spécialisé uniquement. Reconnaître les élèves en situation d'autisme, atteints de dysphasie/aphasie ou d'un polyhandicap; permettre à l'élève atteint d'un trouble du comportement ou de la personnalité d'être accompagné en période de crise, via l'engagement de quarante-trois éducateurs...

Mieux intégrer les élèves handicapés à l'enseignement ordinaire, comme ces enfants trisomiques de Banneux, qui font du bricolage, de la gymnastique et partagent leurs repas avec les autres enfants, permet, assure-t-on au cabinet Dupont, non seulement de "sauver des enfants", mais aussi d'"apporter un bénéfice humain aux enfants" normaux" confrontés dès le plus jeune âge à la différence".

"On ouvre des portes, précise Christian Dupont. On n'impose rien." "Il s'agit d'une énorme révolution, insiste M. Beaufort. Il est certain qu'il y a un stress du spécialisé d'être dessaisi et de l'ordinaire d'être envahi. Il faudra voir comment la société (parents, école) va mettre tout cela en route."


* Il existe 8 types d'enseignements spécialisés : 1. déficience mentale légère; 2. déficience mentale modérée à sévère; 3. troubles du comportement; 4. infirmité motrice cérébrale; 5. élèves malades ou convalescents; 6. déficience visuelle; 7. déficience auditive; 8. troubles de l'apprentissage.
 

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