Union Francophone
des Associations de Parents
de l’Enseignement Catholique asbl

CYBERLETTRE

n°52 - 26 février 2013

Etude UFAPEC : Les relations école-famille quand les parents ne lisent pas et n’écrivent pas. Le point de vue des parents.

Aujourd’hui plus que jamais, la question de l’analphabétisme est inquiétante parce que lire et écrire sont devenus aussi naturels qu’indispensables. Pourtant, notre pays comprend encore de nombreux analphabètes ou illettrés : 10 % soit une personne sur 10. Dans cette étude, nous abordons la question des parents qui, bien que scolarisés en Belgique, ne lisent pas et n’écrivent pas. Dans ces familles, trop souvent, l’analphabétisme se reproduit de génération en génération devant une école impuissante.

En tant qu’organisation représentative des parents d’élèves de l’enseignement catholique, l’UFAPEC tire la sonnette d’alarme. Si l’objectif de l’école est bien de garantir à chaque élève des chances égales d’émancipation via « L’école de la réussite », comme le prévoit le décret Missions de 1997, il est plus que temps de se pencher sur la question des parents analphabètes et sur ce qui est mis en place pour leur permettre d’accompagner leur enfant dans sa scolarité. C’est la voix de ces parents que nous faisons entendre ici pour que la question soit véritablement prise en compte et que des moyens soient enfin mis en œuvre. Grâce à la collaboration de Lire et Ecrire-Namur, nous avons organisé des groupes de paroles avec des parents en formation à l’alphabétisation.

Voici les grandes pistes de réflexion et d’action qui se dégagent :

  1. Il est très difficile pour les parents qui ne maitrisent pas la culture écrite de communiquer avec l’école. Leur représentation de l’école est fortement influencée, d’une part, par leur propre vécu scolaire, souvent difficile et soldé par l’échec, et, d’autre part, par des savoirs domestiques, c’est-dire des compétences en lien avec l’univers familier de la maison. 
  2. La plupart des parents interrogés pensent que l’école est indispensable à l’intégration sociale, mais ils sont conscients également que l’école n’est pas faite pour tous.Le manque de prérequis de la culture écrite liés au milieu familial, mais nécessaires à la scolarité, ne s’identifie pas aisément par l’école et n’est pas reconnu en tant que tel comme difficulté ou frein à l'apprentissage. L’école doit se remettre en question en étant plus accueillante et plus intégratrice quel que soit le milieu socio-culturel de l’élève. Les parents participants prônent une pédagogie différenciée, des renforcements positifs et un plus grand respect des différences. 
  3. Les parents qui ne lisent pas et n’écrivent pas plaident pour une déstigmatisation de l’analphabétisme. Tant que l’analphabétisme sera un tabou que les parents comme leurs enfants doivent cacher, l’école leur sera hermétique, voire ennemie. Certains enseignants, certaines écoles plus que d’autres se sont engagés dans le processus. Parfois même, des cours d’alphabétisation pour les parents sont organisés au sein des écoles. Mais, ces initiatives sont insuffisantes et les moyens manquent cruellement. Il reste encore beaucoup à faire à l’école pour dépasser les préjugés et pouvoir établir une relation de confiance avec des familles devenues méfiantes, en colère ou fatalistes. 
  4. Les parents demandent à l’école une reconnaissance de chacun dans sa parentalité quelles que soient ses compétences à lire et écrire, quel que soit son niveau de diplôme ou son statut social. Cette reconnaissance par l’école permettra aux parents de dépasser un sentiment d’incompétence et même d’illégitimité langagière.

L’UFAPEC entend que des moyens supplémentaires soient investis et mis à disposition des écoles rapidement pour enrayer l’échec scolaire des élèves issus de familles qui ne maitrisent pas l’écrit. Une communication renforcée et personnalisée avec les parents, des cours de remédiation et une école de devoirs gratuite faisant le lien avec les familles, une attention et des moyens particuliers autour des quatre moments clés que sont l’inscription de l’enfant, le premier jour d’école, le journal de classe et le bulletin sont des conditions essentielles pour pouvoir intégrer les élèves de parents analphabètes.

Sans ces différentes formes de soutien, ces élèves sont condamnés d’emblée par le système à virer dans l’échec, voire le décrochage, et, in fine à devenir des exclus sociaux, bien loin des citoyens responsables actifs et solidaires que l’école devrait former (décret « Missions » 1997). Pour ces élèves en priorité, le partenariat école-famille est une clé de réussite.

Et les directions et les enseignants qu’en pensent-ils ? Quel est leur point de vue sur la question ? Après les parents, il nous semble juste et utile de donner la parole à l’école pour en arriver à des regards croisés entre parents et enseignants. Cela mérite une deuxième étude pour 2013 ! N’hésitez pas à nous donner votre avis dès maintenant !

Télécharger l’étude complète via ce lien.

Informations et contact : dominique.houssonloge@ufapec.be  . 010 42 00 54.  

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