Analyse UFAPEC 2010 par J-L. van Kempen

15.10/ Les jours blancs dans l’enseignement secondaire

Une occasion de favoriser un meilleur bien-être physique et social des jeunes ?

Introduction

La période « libérée » des élèves de l’enseignement secondaire après les examens est relatée, chaque année, dans les mass médias. Les parents en discutent entre eux, formulent des critiques ou se plaignent à ce sujet.
 
Des parents regrettent le désoeuvrement des jeunes et le fait qu’ils se retrouvent en rue. Dans certaines communes, la police se sent obligée d’imposer des règles spécifiques durant cette période tel que l’interdiction de consommer de l’alcool en rue.
Les écoles qui doivent organiser les délibérations des résultats n’ont pas la possibilité d’encadrer les jeunes.
 
Un bon nombre de jeunes apprécient ces journées d’entière liberté.
 
Pourtant, cette période d’inactivité pourrait être utilisée pour faire découvrir de nouveaux loisirs aux jeunes et leur offrir des ouvertures au niveau culturel.
 
Un certain nombre d’écoles prennent des initiatives afin de faire découvrir des loisirs actifs.
 
Toutefois, les loisirs des jeunes ont évolué de telle manière qu’il est de plus en plus difficile de les intéresser à des activités organisées à la fin de l’année scolaire durant une période où ils sont plus friands de détente, de relations informelles, voire de liberté totale.
 
Pourtant, cette période de « jours blancs » pourrait offrir des occasions de découvrir des loisirs qui sont inaccessibles à un certain nombre d’entre-eux ou qui permettraient aux jeunes de participer à des activités plus axées sur la réalité.
 
Dans le domaine des loisirs l’école peut, en effet, assurer deux rôles essentiels :
  • compléter l’éveil culturel assuré par la famille, premier lieu de socialisation, et qui est fort dépendant du milieu social d’origine ;
  • compenser la prépondérance des loisirs « médiatiques » qui tendent à éloigner les jeunes de la réalité.

Quelle est la législation en matière de « jours blancs » ?

La législation en cette matière est très récente et ne vise qu’à limiter la durée des périodes de « jours blancs » après les différentes épreuves durant l’année scolaire. Aucune obligation n’est imposée aux écoles en matière d’encadrement des élèves.
 
Le décret du 29 février 2008 relatif à « l’organisation des épreuves d’évaluation sommative dans l’enseignement secondaire ordinaire de plein exercice » prévoit notamment les mesures suivantes pour diminuer la durée des « jours blancs » durant toute l’année scolaire.
 
En cours d’année scolaire :
  • Limitation de la durée des épreuves d’évaluation (bilans, examens,…) à 8 jours d’ouverture d’école au 1er degré et à 12 jours pour les 2ème et 3ème degrés.
  • Une fois les épreuves terminées, les cours peuvent être suspendus durant un maximum de 4 jours au 1er degré et de 5 jours pour les 2ème et 3ème degrés (dont une journée consacrée à la remise des bulletins).
Au mois de juin :
  • Les épreuves d’évaluation se terminent au plus tôt le 9ème jour d’ouverture d’école inclus précédant les vacances scolaires.
  • Les cours peuvent être suspendus pour organiser des conseils de classe durant un maximum de 3 jours.

Que pensent les parents des « jours blancs » ?

Les avis des parents sont forts partagés. Certains considèrent que ces journées sont bien utiles pour se reposer tandis que d’autres regrettent ces périodes d’inactivité.

En juin 2007, l’UFAPEC avait organisé une consultation (par courrier écrit et par courriel) auprès des responsables de toutes les associations des parents de l’enseignement secondaire.
Une centaine de responsables d’associations des parents de 37 établissements de l’enseignement secondaire général avait répondu à ce questionnaire.
 
Les parents expriment trois grandes catégories d’avis à ce sujet :
  • ceux qui sont favorables aux « jours blancs » (33 %),
  • ceux qui s’y opposent (20 %)
  • ceux qui comprennent bien que l’école n’a pas la possibilité d’encadrer valablement les élèves durant cette période (10 %).

 

  • 37 % des parents n’ont pas exprimés d’avis clair à ce sujet.
Les parents favorables aux « jours blancs » libres
Les jeunes ont besoin de repos avant les vacances
 
Un parent sur trois (33 %) apprécie cette période « informelle » entre la fin des examens et le début des vacances au cours de laquelle les jeunes peuvent se reposer, se distraire, pratiquer des activités en toute autonomie et préparer les grandes vacances, et notamment le camp d’été : « Il faut décompresser », « Pour l’enfant, terminer plus tôt est toujours un plaisir et un soulagement après la période stressante des bilans », « Ils manquent d’enthousiasme pour les activités et ont besoin de se reposer ».
 
Pour certains jeunes, il s’agit pratiquement de la seule période de repos avant des vacances assez chargées : « Mon fils travaillant cet été pouvait profiter de quelques jours de congé »,
« Les élèves ont envie de se retrouver en-dehors du cadre scolaire avant les grands départs en vacances ».
 
Un nombre important de jeunes est donc ravi de pouvoir profiter pleinement de cette période « différente ». Ils en ressentent d’ailleurs le besoin. Il s’agit même pour certains du « meilleur moment des vacances ».
 
Les jeunes ont l’occasion d’utiliser leur autonomie et leur liberté
 
« C’est une occasion d’apprentissage de la responsabilisation et du bon usage de la liberté », « Cet apprentissage à l’autonomie me semble également important »
 
En conclusion, un nombre important de jeunes est ravi de pouvoir profiter pleinement de cette période « différente ». Ils en ressentent d’ailleurs le besoin. Il s’agit même pour certains du « meilleur moment des vacances »..
Les parents défavorables aux « jours blancs »
Les congés avant les vacances entraînent l’ennui
 
12 % des parents se tracassent beaucoup par rapport à l’inactivité, voire le désoeuvrement, auxquels les jeunes sont livrés : « Deux mois c’est déjà long ! Les ados ont besoin d’avoir des repères et d’être plus cadrés en fin d’année ! », « Nous devons couper l’ordinateur afin que sa journée ne se limite pas à cela ».
 
Certains de ces parents soulignent surtout les dangers de l’extérieur : « Il faudrait éviter que nos ados traînent dans les rues », « Les tentations sont grandes à l’extérieur et il est difficile de contrôler les activités des enfants dans ces périodes de relâchement après les examens ».
 
Le temps perdu à la fin de l’année
 
Pour 8 % des parents les « jours blancs » constituent du temps perdu qui pourrait être mieux utilisé pour l’apprentissage : « Les matières sont vues trop vite et ensuite le temps est gaspillé », « En augmentant le temps d’apprentissage des jeunes à l’école, on contribuera à augmenter le niveau de tous ».,
Les parents réalistes et compréhensifs
L’école et les enseignants n’ont pas la possibilité de faire autrement
 
Un parent sur dix (10 %) considère que l’école et les enseignants n’ont vraiment pas la possibilité d’organiser des activités après les examens pour des raisons de surcharges de travail occasionnées par les délibérations qui doivent se dérouler dans les meilleures conditions : « Une école qui veut organiser des délibérations avec des règles précises et justes pour tous ne peut le faire en moins de jours… », « Les professeurs ont besoin de tranquillité et de sérénité pour pouvoir prendre de bonnes décisions ».
 
Les élèves ne sont pas nécessairement intéressés par des activités après les examens
 
Certains parents pensent que les élèves ne seraient pas intéressés par des activités organisées à l’école après les examens : «Il n’est pas possible de motiver des élèves de rester à l’école lorsque la session d’examens est finie », « En fin d’année, les jeunes en ont marre de l’étude et des cours : une prolongation du temps scolaire serait donc une erreur ».

Que proposent les parents pour occuper les « jours blancs » ?

Dans cette même consultation, les parents ont formulé certaines propositions afin que cette période soit l’occasion d’expérimenter de nouvelles choses. Un certain nombre de parents sont bien conscients que ces activités devraient être particulièrement motivantes afin que l’attrait de se retrouver à l’école une semaine de plus soit plus grand que le souhait d’être « enfin libre de toute contrainte » et de pouvoir se reposer.
 
Activités sportives : journées sportives, football, basket, volley, danses, compétitions sportives inter-écoles, balade à vélo.
 
Activités de prévention en matière de santé et de sécurité : hygiène, assuétudes (tabac, boissons, drogues, médicaments,…), le bon usage d’internet, une formation sur les « premiers gestes qui sauvent » avec la Croix-Rouge,…
 
Activités « nature » : sensibilisation à des problèmes environnementaux, promenade dans les parcs, les bois et les forêts.
 
Activités culturelles : journée d’éveil musical et artistique, journées de découvertes, théâtre.
 
Activités citoyennes : journées d’éducation civique ou de sensibilisation à des problèmes sociaux, activités sociales, contacts avec la vie associative, rappel des principes fondamentaux de la vie en société.
 
Activités plus scolaires : corrections des examens avec les élèves, remise à niveau, révisions, activités linguistiques (échanges linguistiques,…),
 
Certains parents ont également proposé des solutions quant à l’encadrement des élèves après les examens :
  • faire appel à des organismes extérieurs (ADEPS, BLOSO, Aide en Milieu Ouvert, pro vélo, musées,…),
  • impliquer les écoles d’éducateurs et de l’enseignement supérieur pédagogique,
  • faire encadrer les élèves par des élèves plus grands.

Que proposent les écoles pour occuper les « jours blancs » ?

L’UFAPEC a pris connaissance des projets d’occupation des « jours blancs » dans 75 écoles durant l’année scolaire 2008-2009 dans la mesure où un financement avait été proposé par le Ministre de l’Enseignement obligatoire.
 
75 établissements scolaires (+ 9 de l’enseignement spécialisé) dont 34 dans l’enseignement libre ont rentré 129 projets.
 
Les projets proposaient essentiellement trois grands types d’activités :
  • des cours théorique du code de la route en collaboration avec des auto-écoles ;
  • du sport, et plus particulièrement des promenades à vélo et des descentes de cours d’eau en kayak ;
  • la découverte de l’environnement proche : lieux culturels (musées), économiques (entreprises), artistiques (atelier d’artiste), sociaux (crèches), caritatif (home pour personnes du 3ème âge).
L’UFAPEC avait adressé un questionnaire aux directions d’écoles des 34 établissements de l’enseignement libre afin de connaître le déroulement général de ces jours blancs.
 
8 écoles ont répondu à ce questionnaire et soulignent généralement l’utilité d’offrir des occasions de découvertes aux jeunes.
Quelles sont les activités organisées ?
Les activités suivantes ont été organisées :
  • Cours théorique de conduite automobile : 6 écoles pour 375 participants (17 ans et plus)
  • Promenade à vélo :                                     4 écoles pour 56 participants
  • Jeux :                                                              3 écoles pour 37 participants
  • Musique :                                                       2 écoles pour 18 participants
  • Informatique :                                                2 écoles pour 20 participants
  • Brevet premiers soins (secourisme) :     2 écoles pour 36 participants
  • Excursions :                                                   2 écoles pour 175 participants
  • Cinéma :                                                        1 école pour 170 participants
L’apprentissage du code de la route constitue une activité « utilitaire » qui remporte un succès très important auprès des jeunes en âge de passer leur permis de conduire.
Pourquoi est-ce utile d’organiser des activités ?
Les 8 directions d’écoles qui ont participé à la consultation ont précisé les raisons pour lesquelles elles pensaient utiles d’organiser des activités en fin d’année scolaire :
  • « Cela permet à des jeunes en difficulté sociale et/ou financière de ne pas se retrouver dans la rue. »
  • « Parce que trop de jeunes traînent sans but et traînent en rue. Les parents travaillant et ne pouvant pas tout surveiller ! » 
  • « Public défavorisé qui risquerait de traîner en rue… »
  • « Pour permettre aux enfants qui ne jouissent pas de la possibilité d’activités extérieures ou d’un encadrement familial, d’occuper de façon intéressante cette courte période de transition avant les vacances »
  • « Nos élèves n’ayant pas de vélo, c’était une occasion d’apprécier ce type de déplacement »
  • « Cela répond à une attente des parents. C’est un plus pour l’offre du collège aux jeunes »
  • « Répond à un souhait de certains parents »
Les activités organisées durant les jours blancs contribuent donc souvent à proposer des activités à des jeunes qui risquent de se retrouver dans la rue.
 
Les jours blancs pourraient contribuer à une ouverture culturelle, qui est plus particulièrement utile parmi les milieux défavorisés comme le précisaient Bourdieu et Passeron :
« Pour les individus originaires des couches les plus défavorisées, l’école reste la seule voie d’accès à la culture et cela à tous les niveaux d’enseignement »[1]
 
Les jours blancs pourraient constituer une première voie vers une meilleure démocratisation de la culture en favorisant une meilleure égalité d’accès aux activités culturelles. Selon Georges Lienard :
« La démocratisation de la culture porte non seulement sur l’égalité des chances, mais surtout sur l’égalité réelle concernant l’accès, la possession ainsi que le degré de capacité effective d’appropriation et de répartition des ressources et biens culturels classés selon la valeur qu’ils prennent objectivement dans les échanges sociaux »[2]

Comment les jeunes occupent-ils leurs loisirs ?

Les activités proposées dans le cadre des « jours blancs » ne sont généralement pas celles auxquelles les jeunes font généralement appel.
 
La dernière enquête organisée par le CRIOC auprès de plus de 3000 jeunes de 10 à 17 ans en Belgique aboutit à la conclusion que les jeunes préfèrent surtout les loisirs suivants :[3]
  • Regarder la télévision :                    98 %
  • Surfer sur l’internet :                          92 %
  • Ecouter de la musique :                   90 %
  • Regarder des DVD :                          87 %
  • Aller au cinéma :                                85 %
  • Jouer des jeux sur console/pc :      76 %
  • Faire du sport :                                   72 %
  • Aller prendre un verre :                      71 %
  • Visiter un parc d’attractions :            69 %
  • Sortir (bal, disco)                                48 %
 Les 6 activités les plus souvent pratiquées font appel à des techniques modernes de communication.
 
Les jeunes sont donc des « boulimiques » des médias qui sont manipulés comme le précise Viviane Mahler :
« Vous êtes des ‘surconsommateurs médiatiques’, autrement dit vous aimez tout, la télé, le ciné, l’Internet, les magazines. C’est constaté, études à l’appui. On s’en doutait, direz-vous. Mais ce qui est assez nouveau, c’est que vous le faites avec beaucoup plus de liberté que les jeunes qui vous ont précédés, parce que très souvent vous avez la chance de posséder votre propre radio, votre ordinateur ou votre télé, et parce que vous pouvez choisir comme bon vous semble vos magazines et vos films.
Tous les médias, quels qu’ils soient, mettent donc de gros moyens pour capter votre attention et multiplient les offres qui vous sont expressément destinées. Objectif : vous fi-dé-li-ser, même si vous êtes de grands adeptes du zapping. »[4]
 
Le CRIOC souligne que ce phénomène peut être inquiétant :
« Il est inquiétant que le multimédia prenne la place de loisirs qui favorisent le bien-être physique et social du jeune.(…) La réalité sociale peut être très complexe, et si les jeunes ont trop peu d’expériences pratiques, ils risquent d’avoir une fausse image de la réalité et moins de capacités d’adaptation sociale. La tâche revient au monde politique de sensibiliser les jeunes et les parents et de les aider à trouver un équilibre sain. De cette façon, on évitera que les citoyens de demain aient une vision tronquée de la réalité sociale. »[5]
 
Les équipements individuels détenus par les jeunes tels que les équipements en hi-fi, l’ordinateur personnel, la télévision et la console de jeux ont tendance à renforcer la « culture de chambre »[6]
 
Les trois loisirs les moins souvent pratiqués par les jeunes sont les suivants :
  • Visiter des musées et des expositions :             38 %
  • Aller au mouvement de jeunesse :                       34 %
  • Jouer d’un instrument de musique :                    29 %
Lorsque les jeunes sont interrogés au sujet de leurs activités préférées, ils choisissent d’abord les suivantes :
  • regarder la télévision :                                             63 %
  • faire du sport :                                                           57 %
  • faire un tour dans le quartier avec des amis :    47 %
  • jeux vidéo ou p.c. :                                                    47 %
  • faire du shopping :                                                   46 %
  • rouler à bicyclette :                                                   35 %
  • sortir (disco, bals) :                                                  35 %
Les activités les moins appréciées sont les suivantes :
  • Promenade dans la nature :                                 24 %
  • Visiter une exposition ou un musée :                    7 %
Le CRIOC souligne donc que la politique pour encourager la visite d’exposition et de musées ne porte pas ses fruits.
 
Il faut préciser également que les jeunes de 14 ans ont tendance à réduire, de manière significative, les activités qui sont déjà les moins suivies :
  • la pratique du sport                                61 % (alors que la moyenne est de 72%)
  • les visites (musées et expos)              - de 30 % (alors que la moyenne est de 38%)
  • aller au mouvement de jeunesse       30 % (alors que la moyenne est de 34%)
  • jouer d’un instrument de musique     - de 20 % (alors que la moyenne est de 29%)
Dans son enquête, le CRIOC insiste sur la nécessité d’encourager certaines activités lors de l’adolescence :
« Pendant l’adolescence, tant les activités sportives que culturelles reçoivent moins d’intérêt de la part des jeunes : il serait donc nécessaire que des mécanismes soient mis en place afin d’encourager ces activités. »[7]
 
On peut comprendre qu’après les examens, à une période où les jeunes veulent surtout se reposer, se distraire ou se défouler, ils préfèrent participer à des activités informelles et modernes.
 
Il faut aussi se rappeler que les cultures des jeunes constituent souvent un espace de rupture :
« Les cultures jeunes sont certainement un espace de rupture et de contestation, voire d’autodestruction (par la consommation de drogues notamment) et de violence (les textes et certaines attitudes du hip-hop par exemple). Mais elles sont également un espace de création et de participation à la création de biens symboliques et matériels qui sont progressivement et partiellement assimilés, comme le succès commercial de ces musiques l’atteste »[8].
 
Pourtant, les « jours blancs » pourraient être mis à profit afin de faire découvrir de nouveaux types de loisirs ou des activités moins habituelles.
 
Pour Jean-Pierre Astolfi, professeur de sciences de l’éducation à l’Université de Rouen, « pour faire passer les connaissances, l’enseignement devrait s’attacher à rendre les savoirs engageants, en suscitant la curiosité et l’activité des élèves, en rendant à la connaissance sa dimension jubilatoire »[9].
 
Même s’il est très difficile, durant cette période, de motiver les jeunes à des activités plus formelles, il serait intéressant que les possibilités leur soient offertes de se détourner des médias afin de découvrir des loisirs qui favorisent le bien-être physique, qui leur permettent de mieux appréhender la réalité et qui augmentent ainsi leurs capacités d’adaptation sociale.

Conclusion

La problématique des « jours blancs » revient chaque année au devant de l’actualité lorsque les médias mettent en évidence, soit le désoeuvrement des jeunes, soit les initiatives prises par des écoles ou d’autres organismes pour organiser des activités intéressantes.
 
Certains parents demandent que leurs enfants soient encadrés durant ces périodes tandis que d’autres considèrent qu’il est nécessaire d’offrir aux jeunes un temps durant lequel ils peuvent se détendre, de manière informelle entre copains.
 
L’UFAPEC souligne l’utilité de mettre à profit les « jours blancs » pour faire découvrir des activités qui favorisent le bien-être physique et social.
 
Cet apport serait bénéfique pour l’ensemble des jeunes d’aujourd’hui dont la plus grande partie des loisirs est consacrée à l’usage des techniques modernes de communication (télévision, internet, musique, DVD, cinéma, jeux sur console). Les loisirs plus actifs (sport, mouvement de jeunesse, visite d’exposition ou de musée) sont pratiqués par un nombre beaucoup plus bas de jeunes qui a d’ailleurs tendance à se restreindre encore davantage vers 14 ans.
 
L’utilisation active des « jours blancs » permettrait aussi une plus grande ouverture socio-culturelle auprès des jeunes qui ne sont pas stimulés dans ce domaine au sein de leur famille ou dans leur quartier. Pour un certain nombre de jeunes, l’école reste le seul milieu qui favorise un accès à la culture.
 
Cette période des « jours blancs » est donc propice à des expériences originales qui permettent d’approcher la réalité qui est bien différente que celle qui est véhiculée par les médias qui occupent une place trop envahissante dans la vie des jeunes.
 
Favoriser le développement de « jours blancs » actifs contribuerait ainsi à faire évoluer les mentalités : alors qu’aujourd’hui, les élèves du secondaire envisagent difficilement de retourner à l’école après les examens de fin d’année scolaire on peut rêver que, demain, cette période soit attendue avec impatience et vécue avec intensité.
 
 
Jean-Luc van Kempen 
 
 
 
 
 
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[1] BOUDIEU P. et PASSERON J.C., « Les héritiers, les étudiants et la culture », Les Editions de Minuit, Paris, 1964.
[2] LIENARD Georges, « Sociologie de la culture », UCL, Faculte des sciences économiques, sociales et politiques, CIACO, 2006.
[3] CRIOC, Jeunes et loisirs, Bruxelles, mai 2010.
[4] MAHLER Viviane, Ados, comment on vous manipule, Paris, Albin Michel, 2004
[5] CRIOC. Op.cit.
[6] OCTOBRE Sylvie, « Que font les jeunes de leurs loisirs ? » in Sciences Humaines, n° 152, août-septembre 2004.
[7] CRIOC, op. cit.
[8] DELFORGE H., « Le paradoxe des cultures musicales ‘jeunes’ : modes d’expression et d’identification en marge de la société et rapports à la culture dominante. Exemples du Rap et de la Techno », Centre de Recherche, Bruxelles, ULB.
[9]ASTOLFI J-P. cité dans FOURNIER M., « L’école peut-elle encore transmettre des savoirs ? », in « Sciences Humaines » mensuel n°120, « L’enfant. De la psychologie à l’éducation », Octobre 2001

 

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