Analyse UFAPEC septembre 2017 par D. Houssonloge

16.17/ Les écrans rendent-ils les jeunes plus violents ?

Introduction

Les écrans et plus exactement les films et séries télévisées rendent-ils les adolescents plus violents ? C’est une question sensible et complexe dont on débat déjà depuis la naissance des médias de masse.

Aujourd’hui, suite aux avancées technologiques, les écrans sont partout dans les foyers comme dans les poches via les smartphones et représentent des enjeux de taille pour la société. Ils transmettent aux jeunes des normes, des valeurs et des attitudes. En sommes-nous vraiment conscients ? Et en matière de violence ? Avons-nous une idée de l’effet sur les jeunes téléspectateurs des images de disputes, bagarres, meurtres, tortures, guerres, viols ?

Dans cette analyse, nous nous nous attacherons à la période de l’adolescence, âge où le jeune va passer de l’acceptation des règles des adultes à leur rejet, à une phase de confrontation et d’expérimentation pour enfin se construire sa propre vision du monde.

Nous explorerons les différents points de vue soutenus en la matière : la violence des écrans nous libère-telle de nos pulsions ? Ou au contraire rend-elle le jeune plus violent ou encore plus craintif ?

Dans cette réflexion, nous nous interrogerons enfin sur l’attrait des jeunes pour les films et séries mais aussi pour les images violentes. Faut-il voir chez les jeunes adeptes des films et séries à caractère violent plus qu’un besoin de distraction ?

Mesurer la violence des images

  • Une définition problématique

S’il est difficile de savoir si les images violentes influencent le comportement des jeunes téléspectateurs c’est d’abord parce que définir la violence d’une image est quelque chose de complexe et variable en fonction de la sensibilité de chacun. Ensuite, la difficulté à définir la violence provient du fait que l’on confond représentation de la violence et violence de la représentation. Certains seront plus violentés, observe le sociologue Xavier Molénat, par les images de drames humains, comme la vision d’enfants menacés par la faim, que par la représentation -fictive- d’un meurtre par exemple. Donc où commence la violence à l’écran ?[1] De plus, la violence des images est d’abord une construction culturelle qui varie d’une époque à l’autre, d’un pays à l’autre, et même d’un groupe social à l’autre.[2]

Nous pouvons néanmoins prendre en compte la définition donnée par George Gerbner, professeur en télécommunication : « la violence est l’acte (ou la menace) de blesser ou tuer une autre personne, peu importe la méthode utilisée ou le contexte environnant.[3] » Nous pouvons également envisager les différentes formes de violence : physique, mais aussi verbale, psychologique ou mentale et, enfin, être conscient que des images qui suggèrent la violence – mais qui ne la montrent pas– peuvent être tout aussi efficaces que des images qui semblent plus réelles.

  • Les ados, ces « digital natives »

Il y a quelques années, l’accès aux écrans était encore limité à quelques pièces de la maison, comme le salon ou le bureau ; cela aidait les parents dans leur tâche éducative. Aujourd’hui, les écrans ont colonisé les foyers et augmenté fortement notre consommation. Si des parents font de la résistance, dans la majorité des familles, les écrans sont partout et accompagnent les jeunes - comme pas mal d’adultes - en tout temps et en tout lieu. Certes, une télévision familiale trône encore parfois dans le séjour, mais elle n’empêche pas les jeunes de regarder leur propre programme sur leur smartphone, une tablette ou un ordinateur. Avec le développement d’Internet, du wifi et de la 4G et la création de smartphones dits ‘intelligents’, notre usage des écrans s’est modifié, intensifié et individualisé au point de ne plus vraiment savoir pour les parents ce que leur adolescent regarde.

  • Un phénomène d’immersion

Déjà en 2011, les recherches de Divina Frau-Meigs, sociologue, montraient que les jeunes passaient environ 3h30 par jour devant les médias. Ces recherches montraient encore que le jeune était exposé à environ 1500 épisodes de violence par an.[4] En 2016, les chiffres ont encore augmenté. Les 8-18 ans sont passés à 4h30 par jour sur les écrans.[5]

Les études montrent encore que la violence imprègne nos écrans. Pour le cinéma, sur huit cents superproductions sorties sur cinquante ans, 89 % contiennent de la violence. Laquelle y serait en constante augmentation.[6] Les jeunes sont véritablement immergés par le monde des écrans et par les images violentes.

Sans que nous en soyons vraiment conscients, l’univers médiatique procède au quotidien et au cœur des foyers, à la socialisation[7] du jeune. C’est par les films, les séries télévisées et, maintenant, les vidéos que le jeune intègre peu à peu des normes, des valeurs et des comportements autant si pas plus que par la famille et l’école. Comme l’explique Divina Frau-Meigs, les médias ont redéfini tous les aspects de notre vie sociale et culturelle, ils sont devenus la clé de voûte de notre compréhension du monde.[8]

Face à un phénomène devenu aussi complexe qu’imposant, les enjeux sont conséquents pour nos ados, mais aussi pour l’ensemble de la société. Il s’agit de rapports de pouvoir et de savoir, de qui détient l’autorité ou pas de former voire de formater la jeunesse.

Débat

  • Des ados libérés de leurs pulsions dans une société pas si pacifiste

C’est une des thèses les plus défendues et ce depuis l’Antiquité par les défenseurs de l’effet cathartique développé par le philosophe Aristote : la catharsis est un des effets de la Tragédie[9] (représentation théâtrale dans la Grèce antique) qui permet à chacun de refouler ou d’exorciser ses pulsions et passions violentes. Cet effet a été étendu aux écrans : « la télévision serait ainsi l’outil de refoulement par excellence, dans lequel la violence de la société serait sublimée et mise à distance.[10] »

Selon les défenseurs de ce point de vue les médias n’ont pas d’effet, chacun s’approprie de manière autonome et personnelle ce qu’il voit, sans conséquence positive ou nocive sur son comportement. L’individu se crée ses propres antidotes grâce à ses activités sociales et intellectuelles. Il n’y a pas de traumatisme de l’image audiovisuelle.[11]

Admettons que cette thèse puisse s’appliquer à un public adulte, l’est-elle pour des adolescents en construction de leur identité ? N’y a-t-il pas une responsabilité des adultes à ne pas exposer les jeunes à de telles images ?

Ce point de vue soutient aussi, comme le psychologue Luc Bastide, que les écrans ne sont que le reflet de la violence de la société et qu’ils n’ont pas à en être les boucs émissaires présentés comme les nouveaux « pousse-au-crime ». [12]

De nouveau, si la télévision n’est que le reflet d’une violence latente dans la société est-ce que pour autant les adolescents en sont déjà imbibés ? N’y a-t-il pas des degrés d’expression et de tolérance différents selon les pays, les cultures, les familles ?

  • Des ados plus violents par imitation et banalisation 

Ce point de vue est soutenu plutôt parmi les professionnels de la jeunesse comme dans des rapports officiels. Citons entre autres le rapport de l’Inserm qui affirme que « la plupart des travaux incitent à penser que la violence véhiculée par les médias a des conséquences à court et long terme sur les comportements agressifs.[13] » D’autres rapports officiels venant de pédiatres, de psychologues et psychiatres notamment aux Etats-Unis vont encore dans ce sens mettant en garde parents comme éducateurs.[14]

Ces rapports pointent les risques d’imitation et de banalisation des images violentes omniprésentes sur les écrans y compris, si pas plus, dans les programmes jeunesse. Les experts pointent encore le danger des comportements violents vantés et encouragés.[15] Cela induirait chez le téléspectateur une représentation positive de la violence.[16] On peut là aussi s’interroger. Si des images violentes peuvent attirer les jeunes, induisent-elles pour autant une valorisation de la violence et un passage à l’acte ?

Apport de la recherche

  • Divina Frau-Meigs

Pour faire le point, voyons ce que disent les recherches récentes qui ont tenté d’aller au-delà de ces deux visions sans doute trop peu nuancées.

D’après Divina Frau-Meigs il y aurait un consensus parmi les chercheurs :

  • les passages à l’acte par imitation restent très minoritaires et ne doivent pas inquiéter. Ils concernent des cas pathologiques.[17]
  • la durée d’exposition aux écrans et donc la quantité d’images violentes vues est un facteur essentiel. L’exposition intensive à des images violentes peut produire du stress voire un traumatisme. Le jeune téléspectateur en arrive à voir le monde comme dangereux (« grand méchant monde ») et à adhérer à certaines valeurs comme les vieux schémas de vengeance et de la loi du talion, le réflexe sécuritaire et une représentation réductrice de la masculinité.[18] L’auteur parle de formatage culturel de nos valeurs allant jusqu’à reprogrammer des individus et inhiber leur capacité naturelle à l’empathie.

 

  • Pourquoi les séries violentes attirent-elles ?[19]

Toujours pour Divina Frau-Meigs, si les jeunes regardent autant de programmes violents, ce n’est pas par intérêt au départ - les programmes les plus populaires seraient ceux qui parlent d’amitié ou de la famille - mais parce que c’est ce qui est le plus diffusé et que les goûts de nos adolescents sont largement fabriqués par les stratégies économiques du marché de l’audiovisuel.[20]

Si l’analyse de la sociologue attire notre attention sur l’impact des lobbys de l’audiovisuel sur nos programmes et consommations, l’analyse du psychologue Laurent Bègue, bien qu’opposée est éclairante : la violence a toujours fasciné parce qu’elle représente un thème très saillant de l’imaginaire. Il suffit de regarder les fresques belliqueuses de la préhistoire ou d’autres époques postérieures où le sang coulait bien plus qu’aujourd’hui et où les écrans n’existaient pas encore. La consommation d’images ou de récits violents répond encore à une recherche de stimulation, de sensations fortes, d’identification et de transgression d’interdits.[21] On a là un bon dosage de ce qui caractérise la période de l’adolescence, tout spécialement chez les garçons.

  • Du divertissement au positionnement éthique

Les films et séries télévisés pourraient avoir une fonction bien plus fondamentale comme l’explique la philosophe Mélissa Thériault : celle de favoriser une réflexion et même un engagement éthique. [22]

Comme le roman et le cinéma jadis, les séries télé nouveau genre présentent un point focal dans lequel se retrouvent concentrées nos représentations : en elles, le public peut reconnaître, souvent inconsciemment, les archétypes qui lui fournissent autant de repères culturels. Elles deviennent alors de véritables laboratoires d’exploration de nos craintes, espoirs et idéaux et peuvent contribuer au développement de notre pensée éthique ou politique[23]

Et pour les adolescents ? Divina Frau-Meigs rejoint ce point de vue pour ce qu’elle nomme les films d’engagement où le téléspectateur tente de se positionner en termes de morale et d’éthique.[24] Toutefois, elle rappelle que les scénarios y sont plus facilement décodables par les adultes et donc doivent être vus accompagnés.

Il y aurait donc bien des films à contenu violent qui permettent, dans certaines conditions et avec certaines précautions, une socialisation du jeune.

La liste de Schindler

Un film comme La liste de Schindler a pu faire controverse mais pas de panique : le personnage du héros est doté de vertus incompatibles entre elles, mais qui font sens en situation : une des facettes de sa personnalité est ignoble, mais lui permet de sympathiser avec des nazis, de façon à pouvoir sauver des antinazis. Son intérêt inhérent tient aux solutions possibles à ce genre de dilemme interne, et surtout à des solutions autres que la violence, comme l’intelligence, le courage, le pacifisme ou encore la résistance.[25]

Pistes et conclusion

En résumé, la violence des écrans reste une notion complexe et fluctuante difficile à définir et à cerner. Les adolescents d’aujourd’hui sont des êtres numériques immergés dans l’univers des écrans qui procèdent, à côté de la famille et de l’école, à la socialisation du jeune. Si les chercheurs s’accordent pour dire que les cas de violence par imitation sont très rares (cas pathologiques), ils s’accordent aussi pour dire que le temps passé devant l’écran joue un rôle clé dans la problématique.

Au-delà de cela, nous devons accepter qu’on ne puisse pas répondre de façon claire à la question. Les experts en sont conscients. Mesurer la violence des écrans et son impact sur les jeunes devrait se faire en prenant compte à la fois de l’âge, de l’environnement, de la personnalité et de la sensibilité du jeune, du système de représentation de chacun et enfin des lois du marché économique.

Néanmoins, dans ces enjeux de transmission de savoir et de valeurs à la jeunesse, accepter l’idée que les films et séries télévisées représentent plus qu’une source de distraction ou d’adrénaline permet d’avancer dans la question. Dans les fictions d’engagement, le jeune trouve une occasion de confronter et d’expérimenter des valeurs et même de se positionner au niveau éthique.

Alors, faut-il interdire ou autoriser ?  Et si la question était ailleurs ? Si elle dépendait d’abord de l’accompagnement, de près ou de loin, du jeune dans la consommation et le choix de films et séries télévisées ; d’un balisage à l’aide d’une signalétique qui est loin d’être suffisamment explicite, mais qui aura le mérite d’exister et de permettre au jeune de savoir quand il est en situation de transgression face à une contenu jugé violent et inapproprié par les adultes [26] ; de l’éducation aux médias et du développement de l’esprit critique dès le plus jeune âge mettant le jeune en situation de citoyen plus que de simple consommateur ? [27]

C’est la position de l’UFAPEC qui, d’une part, demande une réelle éducation aux médias à l’école en collaboration avec les familles et de façon beaucoup plus systématique, car, pour l’instant, elle est laissée à la seule volonté et initiative des directions et enseignants et qui, d’autre part, soutient les parents dans le rôle d’éducateurs aux médias à la maison. Les images violentes, il faut en parler !

Chaque parent a en lui les ressources pour accompagner le jeune dans une consommation appropriée des écrans. Si certaines familles se sentent moins outillées, des organismes, des groupes d’échange, des forums, des sites d’éducation aux médias sont là pour les y aider. Un formatage culturel de notre jeunesse uniquement par les médias n’est possible que si l’école et la famille s’effacent devant les écrans ; or elles ne sont pas si transparentes que ça…[28]

La littératie[29] numérique et l’éducation aux médias n’empêcheront pas le petit de six ans d’imiter son superhéros dans la cour de récréation. Il est aussi très peu probable qu’elles aient une influence sur un adolescent qui choisit son film du samedi soir ou le jeu à jouer avec ses amis. Mais l’éducation aux médias peut donner aux jeunes les outils nécessaires pour réagir judicieusement et de façon critique face au contenu médiatique. Elle peut aider les enfants à mettre la violence dans les médias en perspective, à analyser la signification de la violence dans les médias ainsi que son lien avec le monde réel.[30]

 

 

Dominique Houssonloge

 

[1] Xavier Molénat, Les écrans rendent-ils violent ? in Sciences humaines, 2004, pp. 3-4

[3] Habilo Médias, Centre canadien d’éducation aux médias et de la littératie numérique, Violence -Aperçu, p. 2 - http://habilomedias.ca/violence/aper%C3%A7u

[4] Divina Frau-Meigs, Socialisation des jeunes et éducation aux médias. Toulouse, 2011, p. 7

[5] Laurent Bègue, Pourquoi la violence fascine-t-elle ? in Sciences humaines, mars 2016, p. 26

[6] Divina Frau-Meigs, op. cit.

[7] La socialisation est le processus au cours duquel un individu apprend à vivre en société, durant lequel il intériorise les normes et les valeurs, et par lequel il construit son identité psychologique et sociale. - https://fr.wikipedia.org/wiki/Socialisation

[9] Le nouveau Petit Robert de la langue française. Paris, 2009, p. 368

[10] Patrick Verniers et Paul de Theux, Violence, médias et société. Média Animation, novembre 2006, p. 2 - http://www.media-animation.be/Violence-television-et-societe.html

[11] Divina Frau-Meigs, op. cit., p. 12

[12] Luc Bastide cité par Xavier Molénat, op. cit., p. 4 -  Voir aussi Gilles Dal, La violence à l’écran rend-elle violent ? in La Libre, 27 janviers 2009, p. 3 - http://www.lalibre.be/debats/opinions/la-violence-a-l-ecran-rend-elle-violent-51b8a59be4b0de6db9b54cf7

[13] Rapport d’expertise de l’Inserm, Trouble des conduites chez l'enfant et l'adolescent, Paris, 2005, p. 111

[14] Laurent Bègue, op. cit., p. 26 et Lydie Fournier, Médias une responsabilité contestée. in Sciences humaines, octobre 2009, p. 2

[15] Rapport d’expertise de l’Inserm, op. cit., p. 111

[16] Patrick Verniers et Paul de Theux, op. cit., p. 3

[17] Divina Frau-Meigs, op. cit., p. 72

[18] Divina Frau-Meigs, op. cit., p. 82

[19] Nous avons déjà traité de la violence à l’adolescence dans l’analyse Des jeunes plus violents ou une société devenue hypersensible à la violence ? Rappelons simplement, que les actes violents chez les jeunes ont diminué bien que l’adolescence reste l’âge le plus propice pour commettre des infractions et des actes déviants. En dehors de cas pathologiques, rappelons encore que la violence des adolescents s’exprime principalement par provocation envers le monde des adultes ou comme expérience initiatique.

[20] Divina Frau-Meigs, op. cit., p 77

[21] Laurent Bègue, op. cit.

[23] Idem

[24] Divina Frau-Meigs, op.cit., pp. 77-78

[25] Divina Frau-Meigs, op. cit., p. 78

[26] Divina Frau-Meigs, op. cit., pp. 79-80 – Voir aussi la signalétique mise en place par Conseil supérieur de l’audiovisuel en Communauté française - file:///W:/B3%20Publications/B34%20Analyses/2017/dominique/les%20%C3%A9crans/CAC_20140220_recommandation_mineurs.pdf

[27] L’engagement critique par rapport à la violence dans les médias.in Habilo Médias, Centre canadien d’éducation aux médias et de la littératie numérique –  http://habilomedias.ca/violence/engagement-critique-rapport-violence-medias

[28] Par exemple, Internet à la maison en 10 questions de Média Animation et l’UFAPEC, http://www.media-animation.be/Internet-a-la-maison-en-10-questions-542.html; CSEM (Conseil Supérieur de l’Education aux Médias, http://www.csem.be/ ; Habilomédia, Pour parents, http://habilomedias.ca/pour-parents

[29] Selon l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE), la littératie est « l’aptitude à comprendre et à utiliser l’information écrite dans la vie courante, à la maison, au travail et dans la collectivité en vue d’atteindre des buts personnels et d’étendre ses connaissances et ses capacités. » - http://www.oecd.org/fr/education/innovation-education/39438013.pdf

[30] L’engagement critique par rapport à la violence dans les médias in Habilo Médias, Centre canadien d’éducation aux médias et de la littératie numérique, p. 2 - http://habilomedias.ca/violence/engagement-critique-rapport-violence-medias

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