Analyse Ufapec octobre 2014 par A. Pierard

19.14/ Les mouvements de jeunesse dans le processus de socialisation du jeune

Introduction

Aux côtés de la famille et l’école, les deux premiers lieux de socialisation du jeune, les mouvements de jeunesse ont pris une place importante dans notre société au cours des XXe et XXIe siècles.

Depuis sa création en 1907 par Lord Baden Powell, le scoutisme s’est développé dans de nombreux pays, auprès de beaucoup de jeunes. En Belgique francophone, l’offre touche un nombre important de jeunes de 5 à 17 ans : 9,7%, soit 1 jeune sur 10. Ceci sur une grande partie du territoire et en touchant toutes les couches de la population.[1]

La Belgique est l’un des pays où le scoutisme s’est le plus développé. « La Belgique est le pays d’Europe où il y a le plus grand pourcentage de jeunes engagés dans les mouvements de jeunesse. C’est vrai à Bruxelles, en Wallonie comme en Flandre. Le nombre de jeunes investis dans les mouvements en Belgique atteint effectivement 300 000.[2] »

Les mouvements de jeunesse sont pour les jeunes d’aujourd’hui une source d’épanouissement personnel, un lieu d’apprentissage de valeurs, de rencontres et d’encouragement à la prise de responsabilités, à l’autonomie et à la débrouillardise.

« Même si elles ont sans doute évolué avec leur temps, les valeurs du scoutisme et du guidisme continuent de séduire les parents qui y inscrivent souvent leurs enfants dès le plus jeune âge. Parmi les nombreuses motivations des parents, Nicolas Timmermans (chef responsable de l’unité scoute et guide de la Pairelle à Wépion) entend souvent « l’éducation des enfants et la socialisation ». Revient aussi régulièrement le fait que « les enfants puissent évoluer dans un cadre différent que celui de la cellule familiale et du cadre scolaire. » Nombreux sont aussi les parents qui ont expérimenté eux-mêmes les mouvements de jeunesse et veulent donner l’occasion à leurs enfants de vivre une expérience similaire.[3] »

Qu’apportent réellement les mouvements de jeunesse aux jeunes qui y participent ?

Quel est le rôle des mouvements de jeunesse dans le processus de socialisation du jeune ?

Quels apprentissages les jeunes vont-ils réaliser au sein de ces groupes ?

Les mouvements de jeunesse sont-ils accessibles à tous ?

Quelles valeurs sont prônées par les mouvements de jeunesse ? Comment sont-elles transmises ? Quelle place pour l’apprentissage de la citoyenneté, de la démocratie, de la tolérance ?

Les mouvements de jeunesse favorisant la mixité sociale pour le développement de CRACS (citoyens responsables, actifs, critiques et solidaires), mériteraient-ils d’être plus développés et soutenus ?

Cinq fédérations belges francophones de mouvements de jeunesse

En Fédération Wallonie-Bruxelles, cinq fédérations francophones sont reconnues comme organismes de mouvements de jeunesse et de formations pour les animateurs. La formation des animateurs est pensée au service de l’animation, pour un encadrement de qualité. « Chaque animateur est invité à suivre un parcours de formation. Ce parcours est reconnu par la Fédération Wallonie-Bruxelles et débouche sur l’obtention d’un brevet officiel. De plus, chaque mouvement organise des modules de formation techniques ou pédagogiques spécifiques et complémentaires pour permettre à l’ensemble des animateurs de s’inscrire dans un processus de formation continue.[4] »

Chaque fédération est subdivisée en unités locales accueillant les jeunes lors d’activités diverses. Le planning suit l’agenda scolaire en proposant des réunions durant les week-ends. Pour une meilleure intégration au groupe, il est demandé au jeune une régularité de présence. Le camp, en juillet ou en août, en Belgique ou à l’étranger (pour les plus grands), est pour beaucoup l’apothéose de l’année.

Les Scouts

La méthode scoute repose sur sept éléments : l’apprentissage par l’action, les petits groupes (sizaines aux louveteaux et patrouilles aux éclaireurs), la découverte de soi et des autres, le respect de la loi, la symbolique (uniforme, promesse, rites), le lien à la nature, l’importance du relationnel. [5]

Les Guides Catholiques de Belgique (GCB)

« Les GCB souhaitent aider les enfants et les jeunes à rêver, agir et construire une vie qui a du sens. En cela nous proposons :

  • Un projet pour la société par l’apprentissage de la vie en groupe. Nous permettons aux jeunes de créer leur équipe, de la bâtir et d’y entreprendre ce qu’ils désirent.
  • Un projet pour l’individu par la réalisation de soi.Nous permettons à chaque jeune de se construire, de prendre en main sa propre éducation, en référence à ses goûts et à ses rêves et en référence à un certain nombre de valeurs proposées par le Mouvement et librement acceptées. [6] »

Les Scouts et Guides pluralistes de Belgique

La Fédération prône un pluralisme actif, solidaire, mixte et durable. L’accent est mis sur l’ouverture à la différence (source d’enrichissement), le développement d’un réseau social et humain engagé, l’apprentissage du vivre ensemble et le respect de l’environnement.

« Nous faisons le choix de la rencontre d’origines sociales et de valeurs spirituelles multiples, sources de richesse et de tolérance dans un souci d’ouverture et de droit à la différence. Ainsi, nos groupes locaux accueillent chaque jeune quelle que soit son origine, ses croyances, sa philosophie ou sa culture. Musulmans, catholiques, protestants, juifs, laïques, agnostiques,... tous ont leur place dans le Scoutisme pluraliste. Par la confrontation des convictions et des découvertes individuelles, chaque personne est ainsi progressivement amenée à affirmer, à partager et à enrichir ses choix personnels, ses émotions et ses réflexions. La mission des animateurs comprend l’accompagnement de cette recherche de sens auprès de chacun.[7] »

La Fédération Nationale des Patros

« Convaincu que la diversité est une richesse, le Patro est un mouvement de jeunesse ouvert à tous et attentif aux plus fragiles. Porté par les jeunes, le Patro vise l’épanouissement et le plaisir en proposant des animations de qualité adaptées aux réalités de ses groupes. Guidé par son Projet Éducatif et en référence à l’action de Jésus, le Patro contribue à la construction personnelle et collective des enfants et des jeunes au sein de la société.[8] »

Les Faucons rouges

Les sections locales ont pour objectif d’offrir des activités variées (culturelles, sportives, créatives, éducatrices) en accordant de l’importance à la dimension culturelle, en s’ouvrant à tous, en proposant une pédagogie active et en donnant un cadre pour permettre à chacun de se construire. « Mener des activités, vivre en groupe permet de cheminer, à son rythme, vers l’acquisition de l’autonomie, de pouvoir poser des choix éclairés et d’appréhender progressivement différents outils pour décoder des situations et les analyser. Etre Faucon Rouge en 2014, c’est apprendre à devenir acteur de sa propre vie et surtout du monde qui nous entoure, c’est oser s’affirmer en tant qu’individu dans le respect des lois, de soi et des autres; c’est participer et préparer le monde de demain.[9] »

Des méthodes similaires ?

Les groupes locaux sont divisés en sections selon l’âge des jeunes pour toutes les fédérations, excepté celle des Faucons Rouges. Cette distinction par tranche d’âge permet de se retrouver en plus petit groupe et d’adapter les activités et apprentissages éducatifs aux tranches d’âge, en suivant la ligne de croissance des jeunes.

 

 

Les Scouts

GCB

Scouts et guides Pluralistes

Patro

4 à 6 ans

 

 

 

Poussins

5 ou 6 à 8 ans

Baladins

Nutons

Castors

Benjamin(e)s

8 à 12 ans

Louveteaux

Lutins

Louveteaux

Chevaliers et étincelles

12 à 14 ans

Eclaireurs

Aventures

Scouts et guides

Conquérants et alpines

14 à 16 ans

Aventurier(e)s

16 à 18 ans

Pionniers

Horizons

Pionniers

Grand(e)s

 

De 4 à 8 ans, il s’agit de permettre l’ouverture au monde et aux autres, la découverte et la rencontre dans un esprit de confiance.

De 8 à 12 ans, les animateurs se centrent davantage sur l’esprit de groupe, la vie en collectivité (solidarité, partage, respect) et le développement de projets collectifs (entraide, responsabilisation, créativité) et individuels (promesse scoute et guide, badges d’aptitudes). En plus de s’ouvrir aux autres, le jeune apprend à mieux se connaitre lui-même.

De 12 à 16 ans, les jeunes sont responsabilisés (projets communs, chef de patrouille…) pour s’accepter et vivre ensemble dans la communication et la complémentarité.

De 16 à 18 ans, les jeunes sont co-responsables des projets développés et s’engagent au sein de la collectivité. Ce sont des citoyens du monde au service des autres.

Tout au long de la vie au sein des mouvements de jeunesse, l’accent est mis sur le vivre ensemble et l’épanouissement de chacun par l’organisation d’activités de loisirs.

Les différentes Fédérations éduquent les jeunes à la citoyenneté et à l’environnement en développant une pédagogie basée sur le vécu, l’expérience, la vie en groupe. L’essentiel est de permettre aux jeunes de vivre avec d’autres, de se découvrir et de construire ensemble des projets. « Complémentaires aux rôles d’éducation et d’éveil à la citoyenneté joués par l’école et la famille, les mouvements de jeunesse forment des jeunes capables de prendre leur place dans la société.[10] ».

Les unités locales contribuent à l’épanouissement personnel, l’équilibre de jeunes citoyens capables de jouer un rôle constructif dans notre société de par leurs projets éducatifs pour l’individu et la société.

Des valeurs communes ?

Grandir ensemble au sein de groupes de mouvements de jeunesse permet à chacun de s’approprier les valeurs défendues au sein du groupe. Selon les fédérations, les valeurs prônées sont sensiblement les mêmes : fraternité, respect, tolérance, ouverture, solidarité, partenariat, entraide, partage, sens de la justice, sens des responsabilités, autonomie, liberté, débrouillardise, confiance…

La participation à un groupe de mouvement de jeunesse « est une école de vie. Complémentairement aux autres milieux éducatifs, il aide les enfants et les jeunes à développer leur personnalité, leurs compétences et leur autonomie. Il favorise la coopération, l’esprit d’équipe et permet de prendre une place au sein de la société.[11] »

Les valeurs auxquelles une plus grande importance est accordée, la symbolique derrière les jeux développés et les chants choisis au sein de chaque unité locale peuvent être différents. « Selon les cultures des différents mouvements scouts, et le choix des éducateurs qui en sont les dépositaires formés par les mouvements (après y avoir été eux-mêmes socialisés pour la grande majorité), le contenu symbolique des jeux et, pourrait-on ajouter, des chants, varie très sensiblement.[12] »

Les fédérations et les unités ayant chacune leur propre projet éducatif, quelle place pour toutes ces valeurs dans les différents groupes ? Une plus grande importance est-elle accordée à une valeur ou l’autre selon les projets de chaque unité locale ?

L’apprentissage de ces valeurs fait réfléchir les jeunes et agit sur la construction des personnes adultes qu’ils seront demain. L’éveil à la vie sociale et politique a toute son importance et permet aux jeunes de s’engager et de participer au sein de la société. Le jeune va pouvoir prendre position, s’exprimer et s’approprier les valeurs prônées, développer une réflexion politique et spirituelle sur les questions de société. « Loin de fonctionner comme une agence de socialisation autonome, l'expérience scoute constitue un espace de subjectivation politique cohérent avec l'environnement culturel de la communauté éducative.[13] »

Former des CRACS

Par leur pédagogie active, les cinq fédérations souhaitent former des CRACS : des citoyens responsables, actifs, critiques et solidaires. Il s’agit d’apprendre à être autonome, de pouvoir prendre des responsabilités, de construire et réaliser ensemble des projets, de grandir en s’ouvrant aux différences, de découvrir et maîtriser des techniques, de s’ouvrir aux réalités du monde, d’apprendre la coopération, de devenir un acteur responsable dans le monde d’aujourd’hui.

Comme l’explique Mathieu Brogniet, responsable du pool communication des Guides Catholiques de Belgique,« en formant des CRACS (Citoyens Responsables Actifs Critiques et Solidaires), les mouvements de jeunesse amènent les jeunes à s’épanouir dans un environnement où la solidarité, la vie en groupe, la prise de responsabilités, la créativité et l’ouverture aux autres sont des mots-clés.[14] »

Accessibilité et ouverture

Les cinq fédérations se veulent accessibles à tous et sont d’ailleurs présentes sur une grande partie du territoire de Belgique francophone pour attirer le plus grand nombre.

« Les mouvements de jeunesse accueillent des jeunes de toutes origines, de tous milieux. Chacun d’entre eux développe un projet pédagogique qui vise la citoyenneté, la solidarité et la responsabilité. Chaque mouvement est ainsi un partenaire éducatif local facilitateur de mixité sociale et culturelle. (…) L’ouverture est partie intégrante de leur projet. De plus, chaque mouvement s’inscrit dans une dynamique de création de nouveaux groupes.[15] »

Quelle est la répartition des unités locales au sein des différentes communes ? le choix est-il plus limité dans certaines communes ?

Concernant la mixité sociale prônée par les cinq fédérations, est-elle présente de la même manière dans les fédérations, dans les unités locales ? Les unités étant implantées dans un quartier, une commune, quelle mixité sociale peut-on y trouver selon les lieux ? Offrent-elles toutes autant de mixité sociale ?

Concernant l’ouverture à la différence, les fédérations annoncent un intérêt, une importance accordée à l’accueil de jeunes ayant un handicap au sein des unités locales. Cela nous semble essentiel à soutenir et développer au sein d’une société qui se veut de plus en plus inclusive.

Place dans le processus de socialisation du jeune

De par leurs mission d’éducation et d’éveil à la citoyenneté, et comme l’expriment les témoignages en annexe, les mouvements de jeunesse ont une place importante dans le processus de socialisation des jeunes qui en sont membres. Ils permettent d’expérimenter la vie communautaire, de développer une culture du vivre ensemble et d’éveiller la conscience des jeunes aux enjeux et règles de vie en société.

« Les actions menées par les mouvements de jeunesse ont pour objectif l’autonomisation des jeunes afin d’assurer leur pleine participation à la vie sociale en tant que partenaires utiles et à part entière. Rendre les jeunes autonomes, c’est les aider à mettre leurs forces au service du développement. Les mouvements vont au-devant des jeunes, répondent à leurs préoccupations et à leurs attentes, et les encouragent à développer des compétences utiles et durables.[16] »

Dans le processus de socialisation, quelle complémentarité avec la famille et l’école ? Le jeune peut-il développer ces apprentissages, adhérer aux valeurs citoyennes ailleurs qu’au sein des unités locales des mouvements de jeunesse ?

Selon l’UFAPEC, il n’est pas nécessaire pour le jeune de participer aux mouvements de jeunesse pour devenir des CRACS. La socialisation et les apprentissages précités peuvent aussi se développer à la maison, à l’école, dans les activités para ou extra-scolaires, dans les clubs sportifs… De plus, le jeune peut lui-même être de nature plus sociable.

Dans ce sens, nous nous posons la question de savoir si les mouvements de jeunesse conviennent à tous les jeunes. Chacun peut-il y trouver une source d’épanouissement personnel ? Quelle propension du jeune à la sociabilité et à l’intégration au sein d’un groupe de mouvement de jeunesse ? Cela est-il aussi facile pour tous de s’intégrer dans un groupe de mouvement de jeunesse ? Qu’en est-il des jeunes plus timides ou réservés ? Peuvent-ils s’y faire leur place ?

Conclusion

Les mouvements de jeunesse sont un lieu éducatif complémentaire aux premiers lieux d’éducation que sont la famille et l’école. Par les rencontres au sein du groupe, l’apprentissage de la citoyenneté, l’expérimentation et l’adhésion aux valeurs fondamentales de la vie en société, les mouvements de jeunesse ont une place considérable dans le processus de socialisation du jeune qui en est membre. Ils ont aussi un impact important sur la construction identitaire du jeune.

Vu l’importance prise par les mouvements de jeunesse au sein de notre société, quellecomplémentarité penser et construire entre les différents lieux de socialisation ? Des collaborations peuvent-elles se mettre en place ?

L’UFAPEC souhaite vivement que les mouvements de jeunesse soient un lieu impliqué aux côtés des parents et de l’école dans la socialisation des jeunes, pour l’apprentissage d’une citoyenneté responsable, active, critique et solidaire.

L’enjeu est que chaque enfant trace son propre chemin, en prenant le temps qu’il lui faut et en s’intégrant au sein des différents lieux propices à la socialisation, pour une participation active à la société.

Retenons que même si les mouvements de jeunesse peuvent faciliter la socialisation enclenchée à l’école et à la maison, tous les jeunes n’ont pas le même caractère, les mêmes compétences, la même capacité à entrer dans une logique du vivre ensemble. Il faut pouvoir en tenir compte et être à leurs côtés pour les aider à devenir des citoyens responsables. Pour trouver son équilibre, l’enfant a besoin de sa famille, de l’école et d’autres lieux lui permettant de se créer un réseau de relations, qui le conduiront à prendre, adulte, sa place dans la société (clubs sportifs, académie de musique, mouvements de jeunesse…)

 

Alice Pierard

 

 

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[1]JADIN Noémie, « Mouvements de jeunesse : quels apports pour la société ? », In Pensée plurielle 1/ 2007 (n° 14), p 21.

[2]Idem, p 21.

[3]TIMMERMANS Sophie, « Les camps scouts et guides : l’apogée d’une expérience vitale », In InfoCatho.be, 1 juillet 2014.

[4]« Les communes et les mouvements de jeunesse, une relation gagnante. », Actes de la conférence organisée le 10 février 2011 par les cinq mouvements de jeunesse reconnus de la Fédération Wallonie-Bruxelles, p 11.

[10]BROGNIET Mathieu, « Mouvements de jeunesse : en marge ou en marche ? », article publié sur le Site du Conseil de la Jeunesse Catholique, 26 mai 2006.

[12]VANHOENACKER Maxime, « socialisation politique des enfants: pour un réexamen empirique et transdisciplinaire », Section thématique 35 du 12ème Congrès de l’Association Française de Science Politique, Paris, du 9 au 11 juillet 2013, P 4.

[13]Idem, p 2.

[14]BROGNIET Mathieu, op cit.

[15]« Les communes et les mouvements de jeunesse, une relation gagnante. », op cit., p 21.

[16]JADIN Noémie, op cit., pp 26-27.

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