Union des Fédérations
des Associations de Parents
de l’Enseignement Catholique asbl

CYBERLETTRE

n°42 - 6 mars 2012

Un CEB revu et revisité par des professionnels des troubles de l'apprentissage et du handicap

Le monde de l’enseignement bouge pour les enfants qui ont des troubles de l’apprentissage. Depuis deux ans, les enfants « dys[1] » bénéficient d’adaptations lors de la passation de leur CEB tant que ces adaptations sont aussi d’application pendant l’année scolaire au cours des apprentissages et pour autant, bien sûr, que le trouble soit attesté par un spécialiste (PMS, logopède, ORL, neurologue, psychiatre, neuropsychiatre, neuropsychologue, neuropédiatre ou pédiatre). Concrètement, cela signifie qu’un enfant qui utilise régulièrement un cache pour la lecture, des feutres fluos pour hiérarchiser des informations dans un texte,… pourra y avoir recours pendant le passage du CEB.

Présentation de l’examen : mise en page et police

Fort des expériences des deux années précédentes, le Service général du Pilotage du Système éducatif a oeuvré à une nouvelle mise en page de cette épreuve externe commune afin que celle-ci soit adaptée au plus grand nombre d’élèves possible et donc aussi aux élèves ayant des troubles de l’apprentissage. Le portfolio n’aura donc plus une forme différente pour les enfants « dys ». Tous les enfants recevront les documents sous la même forme.

Exception faite pour les élèves atteints de troubles sévères et qui ont tout au long de l’année déjà des documents aux formats particuliers, adaptés à leur situation. Trois versions adaptées du CEB existent ; livret et portfolio agrandis en police Arial 20 ; livrets et portfolio avec mise en page simplifiée en arial 14 et version en braille. C’est l’équipe éducative qui choisit le format qui convient le mieux à ses élèves et la demande doit être introduite au plus tard le 30 avril.

Matériel et modalités de passation autorisés d’office

« Autorisés d’office » veut dire qu’il n’y a pas à faire une demande écrite à l’administration de l’enseignement. Il suffit que le chef d’établissement avertisse l’Inspection de la mise en place de ces modalités. La liste détaillée est reprise dans la circulaire 3891 du 17/02/2012 qui a été envoyée à toutes les écoles primaires et secondaires de l’enseignement ordinaire et spécialisé. En voici les principales : cache ou latte pour aide à la lecture ; feutres fluos ; dictionnaire en signets ;time timer ; temps supplémentaire (en respect du temps nécessaire à l’organisation des corrections) ; relance attentionnelle ; recours à des logiciels… Par ailleurs la répartition des élèves et leur disposition au sein du local classe relèvent de la responsabilité des directions. L’école est donc bien tenue de prendre en charge les modalités d’aménagement, mais dans les limites de l’organisation générale. Les enseignants doivent corriger durant l’après-midi dans des centres de correction ; il n’est pas si facile de donner du temps supplémentaire aux enfants. Un local à l’écart serait bienvenu pour les enfants trop vite distraits, mais toutes les écoles ne bénéficient pas de locaux libres aussi facilement ni d’un surveillant supplémentaire…

Philosophie de l’aménagement du CEB

Les stratégies de compensation que l’enfant apprend en rééducation doivent avoir été assimilées par l’enfant pour être réutilisées valablement en classe. On ne s’improvise donc pas « dys » un mois avant la passation du CEB.

Si l’enfant a bénéficié pendant l’année d’aides spécifiques, il est normal de ne pas l’en priver en situation d’évaluation, laquelle est souvent accompagnée de stress. L’idée est donc de mettre l’enfant dans les meilleures conditions afin de réduire la disproportion entre la performance scolaire et les compétences réelles.

Qui fait quoi ?

Concrètement, c’est l’école qui introduit la demande pour un format particulier ou qui prévient l’inspection d’aménagements des modalités de passation. Les parents peuvent aussi en faire la demande auprès de l’enseignant ou de la direction. Les centres PMS peuvent également servir d’intermédiaire. Une collaboration entre école, parents et thérapeutes garantit l’efficience du système qui vise à mettre l’enfant dans les meilleures conditions pour passer l’examen.

Rappelons également que si, lors de l’examen, l’élève n’est pas dans les meilleures conditions alors qu’il a montré toutes les capacités requises au cours de l’année, l’équipe pédagogique peut lui octroyer le CEB sur la base des résultats engrangés au cours des deux dernières années.

L’UFAPEC soutient ce projet qui donne une place à tous les enfants dans les écoles ; l’occasion leur est donnée de réaliser leurs évaluations dans les meilleures conditions et depouvoir montrer, dèslors, ce dont ils sont réellement capables. L’UFAPEC encourage vivement toutes les écoles à mettre en place ces dispositifs.

 Source : circulaire 3891 du 17/02/2012


[1]La dyslexie, la dyscalculie, la dysorthographie, la dysphasie, la dyspraxie, la dysgraphie ainsi que les troubles attentionnels (TDA/H), appelés aussi communément les « Dys » constituent des troubles spécifiques d’apprentissage.  

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