Analyse UFAPEC mai 2013 par A. Pierard

10.13/ Vivre l’adolescence, les rôles du groupe et de l’école

Introduction

L’adolescence est une période de vie particulière car le jeune ressent divers changements. Non seulement concernant son corps, mais aussi au niveau de ses réflexions, de sa vie sociale,… Le jeune se construit, devient un adulte dans le regard des autres. C’est un moment clef de l’existence !

«  A L’adolescence, l’organisme va subir des modifications majeures qui vont affecter successivement tous les aspects de la vie biologique, mentale et sociale : le corps est profondément modifié lors de la poussée pubertaire, la pensée change également et fait l’objet de remaniements quantitatifs. La vie sociale évolue sous un double mouvement d’émancipation de la tutelle parentale et d’engagement de nouvelles relations avec les pairs. Enfin, la représentation de soi s’engage dans une nouvelle subjectivité qui s’exprimera au sein de l’identité, fruit des transformations sexuelles, cognitives et sociales. Les modifications de l’adolescence marquent donc successivement quatre sphères du développement : le corps, la pensée, la vie sociale et la représentation de soi.[1] »

Dans ce bouleversement psychique[2], la présence des personnes de référence que sont la famille, les amis et les enseignants a toute son importance. Le rôle des parents ayant été traité dans une précédente analyse[3], nous allons maintenant aborder ceux des amis et de l’école. Entouré par sa famille dans ce processus de construction de soi, l’adolescent va en plus rechercher de la reconnaissance auprès d’autres personnes significatives: ses pairs et l’équipe éducative de son école.

L’adolescent se construit dans le regard des autres, il a donc besoin d’eux pour évoluer, grandir dans le dialogue et la confrontation.

Selon Philippe Van Meerbeeck, «  L’adolescence est surtout et avant tout l’âge de la vie où l’inconscient se lit à livre ouvert : c’est le stade du homard, écorché vif, sans protection et à la merci des inconscients de tous et de l’inconscient collectif.[4] » Le regard des autres aide l’adolescent à se définir, se donner une identité propre.

Les parents ne sont pas les seuls à soutenir l’adolescent dans sa recherche identitaire. Les pairs sont aussi importants, car l’emprise de la famille laisse place à celle du groupe d’amis[5]. Les enseignants, comme les autres membres de l’équipe éducative, partageant le quotidien des jeunes, ont aussi un rôle à jouer à leurs côtés.

Quelle place prend le groupe de pairs dans la vie des adolescents ? Comment s’entraider entre amis dans la quête identitaire adolescente ?

Quel rôle jouent les enseignants auprès des adolescents ? Comment peuvent-ils les soutenir dans le processus d’individualisation de soi ?

Quelle reconnaissance apportent ces autrui significatifs ?

Le rôle du groupe

Comme l’exprime Michel Claes[6], « Le groupe des pairs du même âge assume un rôle central dans les procédures de socialisation des adolescents, puisque le mouvement d’émancipation de l’influence familiale s’opère parallèlement à un investissement intense dans les activités sociales avec les partenaires du même âge. Le phénomène de regroupement des adolescents semble être universel.[7] »

Les amis ont, en effet, un rôle essentiel à l’adolescence. Le jeune a besoin d’appartenir à un groupe, d’exister dans le regard de ses pairs. La reconnaissance sociale a effectivement une grande importance dans la construction de soi.

L’émancipation de la tutelle parentale se fait en intégrant un groupe d’amis. C’est pour passer du temps ensemble que les jeunes veulent plus de liberté et d’autonomie. Les normes de conduites de référence vont devenir celles établies avec les pairs. Ne voyons pas de mal à cela car « Le groupe des pairs agit plus comme lieu d’apprentissage des habiletés sociales et comme support des démarches d’émancipation que comme endroit d’exercice de comportements socialement répréhensibles.[8] »

Par l’appartenance à un groupe, l’adolescent se construit parmi ses semblables et s’attribue un nouveau statut. Le groupe devient la référence et aide le jeune dans sa construction identitaire par le vécu des mêmes choses, le dialogue, la compréhension.

Envie de faire comme les autres

Avant d’arriver à se construire son identité propre, durant sa recherche identitaire, l’adolescent cherche à ressembler aux autres, à s’identifier à ses pairs. C’est pour ça qu’on peut voir un groupe de filles habillées dans un même style, qu’elles désirent le même sac ou les mêmes chaussures, que des garçons veulent un sac de telle marque pour aller aux cours.

Rappelons que, parmi les codes, les tenues vestimentaires ont pour les adolescents une importance décuplée et remplissent trois fonctions. Ces fonctions sont développées par Sarah Stern, co-auteur de Déshabillez-moi :

  • la fonction d’intégration,
  • la fonction de sexualisation du corps,
  • la fonction de contestation du monde adulte[9].

« En s’intégrant dans un groupe, votre enfant se sent sécurisé. Pour montrer qu’il fait bien partie de la bande, il a tendance à s’identifier à ses copains, notamment en s’habillant comme eux. Il vous donne peut-être l’impression d’être influençable, sans personnalité. Mais…

  • N’entravez pas son désir de ressembler aux autres. Au début de l’adolescence particulièrement, les enfants jugent les autres sur des critères que les adultes considèrent comme très superficiels. Les apparences comptent beaucoup. Il est très important pour eux de porter le « bon » vêtement, d’avoir la « bonne » coupe de cheveux ou d’écouter la « bonne » musique.
  • Quel que soit son look, n’imaginez pas qu’il veut absolument attirer l’attention sur lui. Certains vêtements ou certaines coupes de cheveux peuvent vous paraître totalement déplacés ou excentriques, alors qu’ils passent complètement inaperçus parmi ses copains, ou tout au moins ceux dont l’avis compte.[10] »

L’adolescence est un âge où les apparences comptent énormément. Cela s’atténuera au cours du processus de construction de soi. Finissant par trouver son identité propre, le jeune va développer ses opinions personnelles mais aussi définir son style vestimentaire, ses valeurs, ses projets…

La « cool attitude »

Quand ils sont ensemble, les adolescents prennent souvent simplement du plaisir à se retrouver entre eux. En dehors de l’école et de la famille, ils passent des moments privilégiés de détente entre jeunes.

Une adolescente exprime aimer passer du temps avec ses pairs : « Quand je suis avec des amis que j’aime bien, que je fais des choses marrantes, et que l’on rigole, alors je me sens bien.[11] »

Regarder un film ou une série, jouer ensemble à la console, discuter entre jeunes… Voilà des activités relax que les adolescents adorent !

Même si on veut les voir bouger, faire des activités plus prenantes, il faut aussi les laisser vivre des moments où ils sont cool, ne se prennent pas la tête en regardant leur série préférée, par exemple.

Garçons-filles, chacun son monde !

Même s’ils vivent plus ou moins la même chose, c’est aussi un moment où les différences entre les sexes peuvent se marquer plus fortement (par exemple, l’évolution corporelle ne trompe pas).

La compréhension ne semble pas toujours possible. Les garçons sont attirés par les jeux vidéos, les filles préfèrent faire du shopping et papoter ensemble. Il n’est pas facile non plus pour les adultes de comprendre les jeunes…

« Jeanne voit Marie toute la journée à l’école, et elle passe la moitié de la soirée à lui parler au téléphone. Mon mari ne peut jamais m’appeler pour me dire à quelle heure je dois aller le chercher à la gare. Notre facture de téléphone est astronomique. Je n’arrive pas à imaginer ce qu’elles peuvent se dire. » Alison, 44 ans[12].

La mixité permet aux adolescents de se construire dans la confrontation, la comparaison à partir de modèles et contre-modèles, vu les différences de comportements, de goûts, de pensées entre filles et garçons.

La constitution des groupes d’amis

La constitution des groupes d’amis peut évoluer…  

En construisant son identité propre, l’adolescent va se rapprocher de certains de ses pairs et s’éloigner d’autres. Le fait de se retrouver ensemble en classe, à des activités extrascolaires a aussi une influence sur la relation entre adolescents.

« A l’adolescence, la structure du groupe des pairs évolue considérablement sous la pression des exigences dictées par l’engagement dans les relations hétérosexuelles. L’ensemble des relations interpersonnelles s’inscrit à l’intérieur de deux cercles concentriques : le groupe élargi des « amis », fréquentés occasionnellement dans le quartier et à l’école, qui compte, en moyenne, de 15 à 30 membres, et le cercle restreint des amis intimes qui comprend, en général, de 2 à 9 membres avec une moyenne de 6. Pour Lambert et al. (1972), ce n’est pas par hasard que ce nombre rejoint la moyenne des membres d’une famille, facilitant ainsi le transfert d’allégeance de la famille vers le groupe des pairs.[13] »

Les liens avec les amis fréquentés occasionnellement peuvent se distendre si l’un des deux ne va plus à l’activité qui les rapproche. Et d’autres amitiés peuvent se nouer plus tard dans l’adolescence si, par exemple, le jeune décide de commencer la musique à 15 ans ou est amené à changer d’établissement scolaire.

« L’an dernier, nous avons déménagé parce que mon père a changé de travail. J’ai trouvé très difficile de quitter mes copains et de changer d’école. Une des choses qui m’a aidée à trouver de nouveaux copains, c’est la musique. J’aime particulièrement un groupe. Comme d’autres garçons et filles l’aiment aussi, ça m’a permis d’en discuter et de me faire des amis. »  Cindy, 15 ans[14].

Des groupes peuvent se faire et se défaire tout au long de l’adolescence, le jeune se sentant plus proche de certains ou d’autres selon son avancée dans le processus de construction de soi et les activités qu’il réalise.

Certaines amitiés sont plus fortes que d’autres et peuvent perdurer, ce sont les liens qui unissent des jeunes qui se ressemblent et deviendront des adultes gardant des affinités communes.

Socialisation

Le groupe d’amis, comme le dit Michel Claes, « assume un rôle prépondérant dans les procédures de socialisation des adolescents car les interactions avec les partenaires du même sexe et du sexe opposé offrent un prototype des relations qu’adultes, ils réaliseront sur le plan social, professionnel et sexuel. Le groupe assume une fonction centrale auprès d’individus vivant une problématique commune sur le plan de l’émancipation de l’autorité parentale, de la recherche d’un statut et de l’identification sexuelle. (…) Le groupe des pairs offre des occasions multiples de développer des relations nouvelles avec soi et autrui en aidant l’individu à acquérir une représentation de soi, un sens de sa valeur, en lui offrant l’occasion de prendre des risques et de se confronter à des réalités compétitives.[15] »

Il est donc essentiel d’avoir des amis à l’adolescence pour construire des relations aidant le jeune à grandir et à se construire.

Le rôle de l’école

L’adolescent passe son quotidien dans l’établissement scolaire dans lequel il est inscrit.

Les relations qu’il peut y nouer ont donc toute leur importance dans sa construction identitaire. L’on a déjà vu le rôle essentiel des pairs, mais il faut aussi penser aux enseignants et aux autres adultes qui gravitent autour de lui dans l’école.

Gérard Dhôtel fait part de l’importance du rôle des professeurs : « Les enseignants ont un rôle à jouer dans l’accompagnement des adolescents, pas seulement en leur dispensant des savoirs mais aussi en les aidant à grandir… Parler de racines carrées et d’Egypte ancienne, c’est très bien mais ça ne suffit pas. Il faut aussi aborder la puberté et la vie en société. C’est de l’éducation et pas seulement de l’instruction.[16] »

Les enseignants peuvent apporter aux adolescents de la confiance en soi et de l’estime de soi. En tant qu’adultes significatifs, ils doivent encourager la confiance en soi. Ils ont aussi pour rôle d’aider le jeune à construire une image positive de lui-même.

« L’estime de soi, c’est résister parce que l’on accepte l’idée de ne pas être performant tout le temps. C’est être fier de ce que l’on réussit. C’est aussi pouvoir se contenter, à certains moments, de ce que l’on est. C’est améliorer son sentiment de compétences, et là, l’école est responsable de rendre l’enfant actif dans ses apprentissages, de lui donner le goût et le désir d’apprendre, à son rythme. L’adulte est responsable d’insuffler à l’enfant qu’il est capable, qu’il peut réfléchir par lui-même, qu’il peut être satisfait de sa personne, qu’il peut reprendre pied. Tous les enfants ont des compétences.[17] »

Gérard Dhôtel met aussi le doigt sur l’importance de créer des moments entre filles ou garçons à l’école : « Il ne faut pas nier qu’à 10-15 ans, les ados aiment aussi se retrouver entre filles et entre garçons. C’est plus facile pour parler de ce qui se passe en eux et notamment des questions qui leur traversent l’esprit, questions qui ne sont pas exprimées de la même façon selon qu’on est du sexe féminin ou du sexe masculin. On pourrait ainsi imaginer, au collège surtout, des temps pour les uns et pour les autres, en organisant des groupes de paroles réservés aux seuls garçons ou aux seules filles. En SVT, notamment, il serait préférable de parler sexualité entre garçons ou entre filles, et pas ensemble, afin de libérer la parole. Il est toujours plus facile pour un garçon d’aborder des sujets intimes s’il sait que les oreilles féminines ne sont pas là pour l’entendre.[18] »

Deux extraits de livres proposés par Yapaka, une action de la Communauté Française, montrent l’importance de la relation entre les élèves adolescents et leurs enseignants.

« Maintenant on a cours de français. C’est le jour et la nuit. Notre prof de français est gentille, douce, compréhensive, intelligente. Elle nous respecte. Ça change. Elle nous considère comme des adultes et pas comme des enfants débiles. J’ai de bonnes notes en français. Grâce à elle.[19] »

« La prof de 6ème B nous a expliqué plein de choses de quand elle avait notre âge. Elle n’a pas tout dit… mais elle a raconté une foule de détails (pas tout ! lol) et c’était vraiment très bien. On l’aime encore plus qu’avant.[20] »

Conclusion

Dans sa recherche identitaire, l’adolescent a besoin de la présence d’autrui significatifs à ses côtés.

Le groupe d’amis a toute son importance pour aider le jeune à se trouver et à se détacher doucement du noyau familial.

Il est donc important pour les parents de s’intéresser aux amis de leurs adolescents et de les rencontrer pour mieux les connaitre. « Avant de les voir comme des ennemis porteurs d’un danger potentiel, considérons les copains et les copines de notre enfant comme les piliers indispensables qui vont l’aider à traverser cette période de la vie qu’est l’adolescence. C’est grâce à eux qu’il va prendre la nécessaire distance avec nous et bâtir son propre monde.[21] »

L’enseignant, selon la relation qu’il va pouvoir établir avec l’adolescent, va aussi pouvoir apporter quelque chose au jeune dans le processus de construction de soi.

« L’école devrait être un lieu où un adolescent peut rencontrer quelqu’un qui est animé d’une passion, d’un désir agissant comme un puissant moteur de vie et qui est capable de transmettre cette passion, quelqu’un qui peut donc servir de repère identificatoire et en même temps, à travers ce lien, éveiller cet adolescent à l’envie d’apprendre et de connaître. (..) Chaque professeur peut être un jour cet adulte-là pour ce jeune-là qui, sans lui, aura tendance à rester au stade de l’impulsivité, à agir ce qu’il n’arrive pas à nommer ni à penser ni à dire.[22] »

La famille, les pairs et l’école ont tous un rôle à jouer auprès des adolescents. Comme le dit l’ASBL Couples et familles « L’on construit l’amour de soi dans le regard de ses parents, des autres[23]. »

Les personnes de référence que sont les parents mais aussi les amis et les enseignants ont toute leur importance. La présence et le soutien de chacun sont donc essentiels pour l’adolescent.

 

Alice Pierard

 

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[1]CLAES Michel, L’expérience adolescente, Collection psychologie et sciences humaines, Edition Pierre Mardaga, Bruxelles, 1983, p. 56.

[2]Pour plus d’information sur le processus de construction identitaire à l’adolescence, voir l’analyse :

PIERARD Alice, Processus d’individualisation de soi à l’adolescence, Analyse UFAPEC n°05.13, mars 2013.

[3]PIERARD Alice, Vivre l’adolescence. Le rôle des parents, Analyse UFAPEC n°09.13, mai 2013.

[4]VAN MEERBEECK Philippe, Ainsi soient-ils ! A l’école de l’adolescence, Collection Comprendre, Editions de Boeck, Bruxelles, 2007, p. 35.

[5]Ce constat se retrouve pour l’environnement scolaire dans l’analyse de LORIERS Bénédicte Quelle est la place des relations sociales dans la dynamique motivationnelle de l’élève ?, Analyse UFAPEC n°14.12, 2012.

[6]Même si cet ouvrage date de 1983, il reste une référence pertinente et intéressante sur le sujet de l’adolescence. 

[7]CLAES Michel, op cit., p. 150.

[8]Idem, p. 62.

[9]Pour plus d’information, voir l’analyse de Dominique Houssonloge, Les marques, credo des ados ? Analyse UFAPEC n°13.09, 2009.

[10]AUDERSET Marie-José et HELD Jean-Blaise, l’Ado et les autres, Editions de la Martinière, 2010, p. 13.

[11]Couples et Familles ASBL, Adolescence élastique, dossier n°96, Editions Feuilles Familiales, Malonne, 2e trimestre 2011, p. 15.

[12]AUDERSET Marie-José et HELD Jean-Blaise, l’Ado et les autres, Editions de la Martinière, 2010, p. 27.

[13]CLAES Michel, op cit., pp. 154-155.

[14]AUDERSET Marie-José et HELD Jean-Blaise, op cit., p. 28.

[15]CLAES Michel, op cit., p. 157.

[16]DHOTEL Gérard, Ados. Crise ? Quelle crise ? 20 idées reçues sur les ados, Editions Thierry Magnier, 2010, pp. 84-85.

[17]Couples et Familles ASBL, op cit., p. 57.

[18]DHOTEL Gérard, op cit., pp. 59-60.

[19]FONCK Jean-Luc, Une histoire comme plein d’autres (sauf que c’est la mienne), Yapaka, une action de la Communauté Française, édition 2006-2007, p. 10.

[20]Manuel de survie pour parents d’ados qui pètent les plombs, Yapaka, une action de la Communauté Française, édition 2011, p. 61.

[21]DHOTEL Gérard, op cit., p. 158.

[22]VAN MEERBEECK Philippe, Ainsi soient-ils ! A l’école de l’adolescence, Collection Comprendre, Editions de Boeck, Bruxelles, 2007, p. 87.

[23]Couples et familles ASBL, op cit., p. 57.

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