Etude UFAPEC août 2014 par F. Baie

13.14/ET 1 - Quelle place pour les familles d’accueil dans les relations parents-école ?

Le vrai bonheur ne se conjugue ni avec le verbe avoir, ni avec le verbe être. Le vrai bonheur se conjugue avec le verbe rendre.

Rendre heureux : rendre le charme donné, rendre l’âme et renaître altéré, accueillir les autres en soi-même et plonger dans des hospitalités de liesses et de réconforts .
Vincent Cespedes

 

Introduction

 « En Fédération Wallonie-Bruxelles, environ 7.500 enfants sont hébergés ailleurs que chez leurs parents dans le cadre d’une prise en charge par le secteur de l’Aide à la jeunesse, en raison des difficultés que connaissent le jeune et/ou ses parents sur le plan social, psychologique et matériel. Parmi eux, environ 3.400 jeunes vivent en famille d’accueil »[1].

Le premier volet de notre  étude entend définir ce qu’est une famille d’accueil au sens de l’aide à la jeunesse et comprendre quels peuvent être les motifs d’un placement. La législation permet-elle facilement d’écarter un enfant de sa famille d’origine ? La famille naturelle n’est-elle pas une valeur précieuse à laquelle il ne faut, coute que coute, pas toucher ? Ou vaut-il mieux que l’enfant grandisse dans un environnement plus favorable à son épanouissement ?

Nous  souhaitons également vous présenter, dans ce premier volet, une vue d’ensemble sur les différents types de placements en famille d’accueil et services de placements en Fédération Wallonie-Bruxelles, explorer les mécanismes judiciaires et décisionnels en la matière, distinguer les familles d’accueil du parrainage et de l’adoption…

Dans un second volet, plus sociologique, nous essayerons de susciter le questionnement. Qu’est-ce qui pousse ces familles à accueillir un enfant « cabossé par la vie » ? Font-elles partie de ces denrées rares de notre société ? Les familles d’aujourd’hui sont-elles encore prêtes à être hospitalières ? L'hospitalité est-elle une forme essentielle de l'interaction sociale ? La solidarité des familles d’accueil fait-elle aujourd’hui un bras de fer à l’individualisme de nos sociétés occidentales ? Le phénomène de l’« accueil» est-il encore aujourd’hui à promouvoir ou au contraire, porte-t-il atteinte à l’intérêt du lien familial originel ?

Dans un troisième volet, grâce à différents témoignages de familles d’accueil, nous examinerons si le fait de se proposer comme famille d’accueil peut être bénéfique ou porteur de défis de tous les instants. Nous étudierons également quels peuvent être les impacts réels sur la scolarité de l’enfant accueilli. Les familles d’accueil interrogées se considèrent-elles comme interlocutrices par rapport à l’école ? Que relèvent ces familles d’accueil comme manquements dans les relations qu’elles entretiennent avec les familles d’origine et également avec l’école ?

Le quatrième volet de notre étude tentera de savoir si juridiquement les familles d’accueil peuvent jouer un rôle d’interlocuteur par rapport à l’école. Si non, pourquoi ? Si oui, dans quels cas ? Nous nous interrogerons, à ce stade, sur les véritables prérogatives des parents d’origine et celles des parents d’accueil dans le cadre scolaire, en fonction des cas et des situations de placement. Nous nous poserons aussi la question de la co-parentalité possible ou impossible entre ces deux familles.

Lorsqu’un jeune est placé dans une famille d’accueil, l’exercice effectif de l’autorité parentale par les parents d’origine tel que prévu par le code civil est-il praticable? En ce qui concerne l’orientation scolaire et éducative, le choix de l’école, le suivi scolaire (bulletin, journal de classe, courrier, réunions de parents), qui décide quoi ? Nous examinerons également s’il n’y a pas parfois des incompatibilités entre ce que la loi préconise et la réalité du terrain.

Dans un cinquième volet, nous tenterons de voir si les familles d’accueil ont un statut juridique. Y a-t-il déjà eu des propositions de loi pour essayer d’éclaircir les droits et les devoirs de ces familles ? Quelles sont les revendications des familles d’accueil à ce sujet ? Leurs revendications sont-elles en lien avec l’école ?

Dans un sixième volet, nous donnerons la parole aux représentants des directeurs.En effet, il nous semble intéressant d’avoir l’avis des directeurs d’école sur ce que l’on pourrait améliorer dans les textes légaux ou dans la pratique des directeurs pour que les familles d'accueil soient considérées comme de véritables interlocuteurs de l'école.   

Dans la même foulée, dans un septième et dernier volet, il nous semble également intéressant d’examiner de plus près la circulaire n°4182 du 11/10/2012[2], ayant été envoyée en son temps aux directeurs, faisant référence au Décret du 30 avril 2009[3] portant sur les Associations de parents d’élèves et les Organisations représentatives des parents et des Associations de parents d’élèves en Communauté française, afin de savoir si, dans ce document, les familles d’accueil sont reconnues comme  partenaires ou si nous ne les avons pas oubliées. 

Tout au long de cette étude, nous aurons comme objectif d’avoir un regard critique sur notre société, nos lois et la réalité du terrain. C’est pourquoi nous veillerons à émettre également quelques propositions pour améliorer les relations entre l’école et les familles d’accueil.

 

France Baie

 

Téléchargez l'étude complète (59 p.) en Pdf ci-dessus.


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