Analyse UFAPEC septembre 2013 par A. Floor

19.13/ Orientation scolaire : l’orientation vue par les jeunes

Les jeunes, parce qu’ils sont intimement concernés par ce processus, sont peut-être les mieux placés pour nous faire entrevoir leurs tribulations, mais aussi pour nous proposer des solutions de bon sens.

Michèle Dain, Directrice du BIOP
(centre d’orientation de la chambre de commerce et d’industrie de Paris)


Introduction

Après avoir planté le décor de l’orientation scolaire dans le contexte socio-économique actuel[1]et dans nos écoles secondaires[2]en particulier, nous allons dans cette analyse envisager l’orientation scolaire par la lorgnette des jeunes. Les choix d’orientation correspondent aux premières grandes décisions qu’ils ont à prendre pour leur vie. Leurs témoignages, leurs critiques et suggestions pourront nous guider sur le chemin qu’il reste à parcourir en matière d’orientation. Comment les jeunes font-ils ces choix et qu’attendent-ils de nous, adultes ? Souhaitent-ils être accompagnés dans leurs démarches et réflexions sur ce qu’ils veulent faire plus tard ? Les parents sont-ils les meilleurs interlocuteurs ? Comment en tant qu’adulte (parent, enseignant, éducateur…), apprendre à appréhender l’acte de choisir à nos jeunes ?  

Et les jeunes, à qui font-ils confiance pour leur orientation scolaire ? Que désirent-ils comme accompagnement ?

En 2006, une équipe de recherche d’ICHEC-PME[3] et de l’EHSAL[4] a sondé 1100 jeunes du troisième degré du secondaire sur la manière dont ils vivaient leur orientation future[5].  Les jeunes interrogés sont des élèves de cinquième, sixième et septième année de l’enseignement secondaire à temps plein de la Communauté française ou flamande de tous les réseaux d’enseignement et de tous les types d’enseignement[6].

Choix d’études

73,55% des élèves interrogés ont déclaré qu’ils souhaitaient poursuivre leurs études à la fin de leur cursus secondaire. Il existe un lien significatif entre le type d’enseignement suivi par les élèves (général, technique ou professionnel) et l’intention de poursuivre les études. Les élèves des filières professionnelles sont les moins nombreux à vouloir poursuivre leurs études. Les 12,7% de jeunes qui ne veulent pas poursuivre d’études ont été interrogés sur les raisons qui les motivent à ne pas poursuivre d’études ; 73,4% veulent gagner leur vie et la moitié n’a plus envie d’aller à l’école.

Sur les 73,55% d’élèves qui souhaitent poursuivre des études supérieures, 66,6% savent déjà quelles études ils veulent entreprendre. Etonnamment, les élèves de 5è et 6è années secondaires savent aussi bien les uns que les autres quelles études ils souhaitent entreprendre. Et c’est principalement en fonction du métier qu’ils veulent faire plus tard que leur choix est fait. Un élève sur 5 choisit en fonction de ses intérêts du moment et seuls 0,19 % choisissent en fonction du choix de leurs amis et de leurs connaissances.

55 % des jeunes souhaitent être conseillés dans le choix de leurs études supérieures alors que 45 % pensent que le choix d’étude ne concerne qu’eux et ils ne veulent donc aucun avis. Sur les 55% de jeunes qui veulent être conseillés pour le choix de leurs études dans l’enseignement supérieur,77,5% préfèrent le conseil des parents. Ceux-ci sont suivis par les enseignants (60,7%). Les personnes déjà actives dans la vie professionnelle occupent la troisième place (48,9%). Viennent ensuite les amis (41,1%) et les autres personnes (9,8%).

3 élèves sur 10 en demande  de conseils dans leur choix d’orientation trouvent que c’est le rôle des conseillers comme le Centre PMS.

Qu’est-ce qui influence leur choix d’études ?

Les jeunes avaient le choix entre cinq possibilités pour indiquer dans quelle mesure ces éléments pouvaient les influencer. Ces possibilités allaient de “absolument pas d’influence” et “pas d’influence” à “de l’influence” et “beaucoup d’influence” en passant par “ni aucune influence, ni de l’influence”.

  Pas d’influence Neutre De l’influence
Les perspectives d’avenir des études 18,3% 19,2% 62,5%
Tes résultats scolaires 17,4% 23,3% 59,3%
Tes expériences via des stages 25,6 % 25,2 % 49,2 %
Tes expériences via des jobs 37,8 % 26,3 % 35,9 %
L’avis de ta mère 40,6 % 28 % 31,4 %
L’avis de tes professeurs 40 % 28,4 % 31,5 %

Qu’est-ce qui influence leur choix de profession ?

87,5 % des répondants déclarent avoir une idée de la profession qu’ils veulent exercer. 48,64% veulent être conseillés pour le choix de leur orientation professionnelle alors que 51,36 % ne le souhaitent pas. Ceux qui souhaitent être conseillés veulent des conseils en priorité de leurs parents (74,2%), ensuite de personnes déjà actives dans la vie professionnelle (50,8%). Les enseignants occupent la troisième place (42,8%), suivi des ami(e)s (42,1%), de conseillers (26,6 %) et autres (13,2%). Ils ont également été interrogés sur les éléments qui, selon eux, influencent leurs choix : 1. Les perspectives d’avenir d’une profession, 2. les résultats scolaires, 3. les expériences via les stages, 4. les expériences via des jobs de vacances, 5. les témoignages des professionnels. 40,74 % des jeunes disent qu’ils sont influencés par les récits de personnes déjà actives dans la vie professionnelle et pour 15,58% d’entre eux, cette influence est même très forte.

Quelles activités les jeunes voudraient-ils voir organiser en préparation de leur avenir professionnel ?

Des rencontres avec des professionnels sur leur lieu de travail (43,1%), des rencontres avec des écoles supérieures et des universités (40,9%), des visites à la découverte d’entreprises (39,3%), des stages (38,6%), des rencontres avec des professionnels à l’école (32,5%) sont suggérés par les personnes interrogées. Pour 8,1% des élèves, l’école ne doit mettre en place aucune activité pour les aider à se préparer. 20,3% des répondants pensent que l’école doit organiser des rencontres avec des conseillers (Centre PMS…).

Globalement, il ressort de cette étude que plus ou moins la moitié des jeunes veulent être conseillés pour leur choix d’études et de profession. Et ils font confiance en majorité à leurs parents, leurs enseignants, des personnes déjà investies professionnellement. Les résultats d’une étude plus récente commandée par la ministre de la Jeunesse en 2012 confirment en partie cet état d’esprit chez les jeunes. A la question « Pour préparer ton avenir et celui de la société, à qui fais-tu confiance ? », les jeunes interrogés[7]ont, en premier lieu répondu « eux-mêmes ». Ils désignent cependant en second lieu les adultes de la génération de leurs parents ainsi que les enseignants comme des personnes dignes de confiance.

Paroles de jeunes sur les difficultés rencontrées lors de leur orientation

Le BIOP (Centre d’orientation de la Chambre du Commerce et de l’Industrie de Paris) enquête depuis 2006 auprès des jeunes de tout âge et de toute filière venus faire appel à ses services. Ces enquêtes visent à solliciter leurs avis sur la façon dont ils se représentent l’orientation, dont ils la vivent et la construisent. Même si cette enquête touche de jeunes français, les difficultés liées au processus d’orientation sont globalement les mêmes (une école qui manque de moyens financiers et humains pour orienter ses élèves, des conseillers dépassés par le nombre d’élèves et qui manquent de temps, une éducation plutôt contraignante qu’orientante,  le recours massif à des conseillers privés en orientation, …). En France, cependant, le choix d’une orientation est beaucoup plus marqué par les « bonnes notes » :  De fait, il est facile de constater dans notre quotidien de centre d’orientation, que les préoccupations des élèves et de leur famille sont d’obtenir l’orientation « prometteuse » après la 3è ou la 2è grâce à de « bons bulletins » et ensuite de se construire dans la foulée de « bons dossiers » pour être admis dans une « bonne orientation » post-bac[8]. En effet, certains établissements demandent tacitement aux élèves un haut niveau de performance scolaire pour pouvoir s’orienter dans les filières dites d’excellence. De manière générale, plus d’un élève sur deux en lycée professionnel déclare avoir été contraint dans son orientation[9]. A la peur du chômage se rajoute donc pour les jeunes français un contexte très angoissant de compétition scolaire.

Les critiques des élèves français (collégiens, lycéens et étudiants)

Les jeunes interrogés sont des jeunes qui ont mené un bilan d’orientation au BIOP parce qu’ils ne savaient pas quels choix faire, ni quelle voie suivre. Ils posent à posteriori un regard critique sur le système d’orientation et mettent en lumière avec le recul les éléments[10]qui ont pu rendre leur orientation difficile. Tout d’abord, ils trouvent que les enseignants accordent trop d’importance aux résultats scolaires dans les décisions d’orientation et pas assez à l’élève dans son ensemble (personnalité, aptitudes personnelles…). Les critiques relatives au fonctionnement de l’aide à l’orientation gravitent autour de trois axes :

  • Ils pensent que l’école ne prépare pas assez à l’orientation tant du point de vue du travail de réflexion et de maturation psychologique que du point de vue de la découverte du monde professionnel et des métiers.
  • Ils trouvent que l’information sur les filières et les métiers « désoriente » plus qu’elle n’oriente : selon eux, les informations sont nombreuses, complexes et trop abstraites pour s’y retrouver.
  • Enfin, ils se disent soit déçus soit peu confiants dans la possibilité ou la capacité des COP[11]et des CIO[12]de véritablement les aider dans leurs démarches d’orientation, le plus souvent parce que ces derniers manquent de temps.

« La tâche est d’autant plus difficile que ce sont les informations qui manquent. Il y en a partout et en même temps il n’y en a pas assez. Et puis les informations sont trop théoriques, trop classiques et trop générales… Pour choisir, ce n’est pas facile de se retrouver là-dedans. En plus je trouve qu’on ne nous fait pas suffisamment réfléchir sur ce que veut dire notre orientation. (…) On ne nous incite pas à penser sur soi, on nous balance des infos mais sans nous apprendre à se poser les bonnes questions…les infos on en a plein, trop même, mais si on ne se connaît pas, on ne peut pas savoir ce qu’elles veulent dire pour nous[13] ». Témoignage de Jean-Guillaume, 21 ans, 1è année du BTS commerce international en alternance.

« A l’école, c’est trop abstrait, elle ne donne pas une image du métier. C’est trop encadré…On ne se rend pas du tout compte, à l’école, de ce que ça va être la vie active, de tous les métiers qui existent. (…) Et puis au collège, par exemple, il paraît qu’ils ne parlent que des métiers classiques[14] ».Témoignage de Gwénaëlle, 16 ans, 2è générale et technologique.

Evaluation et mise en perspective des P.P.E.[15] (projet personnel de l’élève) en Belgique

C’est quoi le P.P.E ?

Au sein des collèges et instituts jésuites, un P.P.E. (projet personnel de l’élève) est mis en place. Il s’adresse principalement aux élèves du 3è degré, voire uniquement à ceux de 6è année. Les responsables et/ou animateurs de ce projet sont des volontaires (avec parfois des heures NTTP attribuées). Il existe souvent des collaborations avec des représentants du PMS, des anciens élèves, des parents. L’information sur les études occupe une place importante dans le P.P.E. Pour guider les démarches, un carnet de bord est soit distribué systématiquement à tous les élèves soit mis à leur disposition s’ils en font la demande. Ces carnets d’accompagnement contiennent des guides pour l’animation, des fiches personnelles à compléter, des informations diverses, des documents administratifs, des textes de réflexion, des documents de préparation et de feed-back concernant les stages, d’autres informations à propos des services sociaux ou de journées d’immersion (études ou professions)…

Pourquoi certains élèves ne s’investissent-ils pas dans ce  P.P.E. ?

Ce P.P.E. a fait l’objet d’une évaluation afin de guider au mieux les enseignants responsables de l’orientation dans les écoles secondaires. Les chercheurs se sont entre autres interrogés sur les raisons de la démobilisation et de la démotivation des élèves face aux activités d’orientation.

Les traits caractéristiques de ces élèves démotivés sont les suivants :

  1. Ils pensent avoir le temps pour poser des démarches liées à leur orientation et repoussent à plus tard ce qui les ennuie ou les stresse.
  2. Certains se comportent de manière « hyperpersonnelle » en refusant de s’impliquer dans des démarches collectives. Ils affirment que leur projet ne concerne qu’eux-mêmes.
  3. D’autres se présentent comme des victimes : ils n’ont pas eu de chance dans leurs démarches, ils trouvent que les activités ne sont pas clairement énoncées ni présentées. Ils n’imaginent pas qu’ils peuvent être acteurs et responsables.
  4. D’autres disent ne pas se sentir à l’aise pour discuter de leur projet personnel en public. Ils se disent timides et n’ont pas l’habitude de parler d’eux-mêmes.
  5. Des élèves critiquent tout ce qui leur est proposé ; quelles que soient les modalités d’organisation, ils en relèvent les manques.
  6. D’autres sont intéressés par les informations sur les filières de formation et les rencontres avec des étudiants et des professionnels mais refusent toute autre animation et moments de réflexion. Ils estiment que les animateurs ne sont pas des experts.

D’après les chercheurs, les obstacles principaux à ces activités d’orientation sont  de trois types: le comportement de « salarié modèle », l’obligation à participer aux activités d’orientation et au P.P.E., une inadéquation de rythme entre le temps d’école et le temps nécessaire à la maturation d’un projet.

L’école a en effet  tendance dans son organisation à privilégier l’attitude du salarié modèle : l’attitude attendue est celle de l’élève qui fait bien ce qu’on lui demande, qui preste ses heures, qui accepte de travailler sans percevoir parfois le sens de ce que l’on lui propose, ou sans donner un sens à ce qu’il fait de lui-même[16]. Il peut donc être difficile de changer d’attitude et de subitement avoir à s’engager personnellement, à se positionner, à passer à l’action, à s’exprimer personnellement sur des sujets aussi intimes que son avenir.

Le caractère obligatoire de ces activités peut entrer en contradiction avec la notion même d’orientation.

Les découpages des matières de cours en horaires et en programmes favorisent plutôt une action à court terme auprès des élèves : Beaucoup de jeunes en restent au projet d’obtenir leur « ticket diplôme »[17].Ce rythme scolaire saucissonné n’est pas du tout adéquat pour un apprentissage progressif, pour une lente maturation de projets. Cet obstacle-là est aussi relevé par l’ancienne directrice du CIO : « Les jeunes sont toujours remplis d’idéal, d’espoirs et de désirs par rapport à leur vie future. Mais le temps s’est « raccourci », tout est plus immédiat. Cette vitesse laisse à penser que les réponses aux questions doivent aussi être directes. Or la maturation est importante, le choix d’études s’inscrit dans un processus, et cela prend du temps, oui »[18].

A travers tous ces témoignages, on voit qu’il peut y avoir beaucoup de blocages à dénouer avant même de pouvoir entamer le processus d’orientation. La politique du « bon élève » qui travaille pour les points sans se poser de question ne favorise pas une connaissance de soi et de ses compétences. Selon l’UFAPEC, une école du fondement (maternelle, primaire, 1è degré) qui valorise mieux les activités  créatives, artistiques, sportives, sociales, manuelles, ou d’habileté aidera l’enfant et le jeune à découvrir ce dans quoi il se sent bien, les activités dans lesquelles il s’épanouit et a envie de s’investir. Et sur cette base d’une meilleure connaissance de qui il est, il pourra entamer son orientation et accepter d’être parfois remis en cause ou bousculé lors des démarches d’orientation.

Finalement quels outils donner aux jeunes ? Comment en tant qu’adulte leur apprendre à appréhender l’acte de choisir?

Que ce soient les jeunes belges ou français, ils revendiquent tous une approche concrète et complète des formations et des professions. L’information, ils la trouvent sur le net, dans des salons, dans des guides et finalement ils se retrouvent parfois noyés.

« L’information dont on dispose, c’est toujours pareil : c’est trop vaste et trop abstrait. Même dans les forums, les salons, les brochures, ou sur internet et bien on en ressort toujours mal informé, sans rien de concret. (…) On ne peut pas penser à tout ce qui existe quand on est jeune, parce qu’on ne sait pas donc on ne pense qu’aux métiers les plus connus et puis à ceux qu’on connaît dans notre famille… Et dans les salons, on nous présente les métiers les plus connus et pas les petits métiers auxquels on ne pense pas mais qui pourraient nous faire « tilter ». Pour les trouver, il faut se débrouiller tout seul finalement. Et ce n’est pas facile, il faut les découvrir petit à petit en discutant, en rencontrant des gens, des étudiantsou en faisant plein de stages ».  Témoignage de Julie, 16 ans, 1èES.

Organiser des rencontres avec des professionnels de tous les horizons en privilégiant les métiers les moins connus, proposer des stages durant les vacances scolaires ou pendant le temps scolaire (durant les 2 semaines dédiées à l’orientation [19]), inciter les jeunes à multiplier les expériences de jobs ,…  sont autant d’actions concrètes qui ancrent le jeune dans la réalité, dans le concret de leur orientation.

A Ath, le Centre PMS a pris les choses en mains et propose aux élèves du 1er degré (en 2ème Commune) de découvrir un métier au choix (plusieurs options sont proposées, comme par exemple les différents métiers liés à une entreprise de chocolaterie, de la fabrication à la distribution en passant par la promotion). Jean-Pierre Grégoire raconte : « C’était un gros travail de mise en œuvre et ça a suscité beaucoup d’intérêt : montrer et mettre les élèves au travail, ça vaut tous les discours ». Et il ajoute : « Si les enseignants sont capables de modifier leurs cours pour montrer la diversité et l’intensité des métiers, c’est tout bonus ! ».

Les jeunes souhaitent le soutien de leurs parents et de leurs enseignants mais à certaines conditions. Le choix leur appartient en propre, ils préfèrent être soutenus psychologiquement dans leurs démarches à une aide trop appuyée. Ils redoutent de subir des pressions ou des influences, parfois inconscientes. Ils ont besoin pour certains qu’on les aide à relativiser. La pression est déjà forte car ils voient souvent ce choix comme ultime et ont très peur de se tromper.

« La famille, pour moi, ça a été hyper important, surtout que j’étais loin d’elle en plus… Donc, elle a été très présente. Elle m’a aidée à chercher, elle m’a soutenue en essayant de banaliser les choses, elle m’a aidée dans mes démarches, donc heureusement qu’elle était là ![20] ». Témoignage de Adeline, 19 ans, 1è année de DUT information et communication en alternance.

« J’hésitais entre les études de droit  ou celles d’ingénieur de gestion. Ma mère m’a alors proposé d’aller voir deux juristes- un homme, une femme- afin qu’ils me parlent de leur métier. Chacun avait pu exercer plusieurs jobs différents dans leurs parcours (avocat au barreau, juriste d’entreprise, conseiller dans un cabinet ministériel, conseiller en environnement). Leurs objectifs de vie « privée » étaient aussi différents. J’ai pu sentir l’ambiance d’un cabinet. Ces rencontres m’ont rassurée sur les débouchés possibles[21]».

Témoignage de Margaux, 19 ans, étudiante en deuxième année de droit.

Ils sollicitent parfois l’aide d’un tiers quand l’orientation ne va pas de soi.  Oser être créatif, ouvrir le champ des possibles, sortir des préjugés,  mieux se connaître, apprendre la réflexivité…, nécessitent un accompagnement personnalisé.

Quand l’orientation ne va pas de soi, un accompagnement individuel permettra à l’élève de découvrir sa personnalité, d’apprendre à réfléchir en  prenant conscience des préjugés et des influences extérieures et de se projeter afin de s’imaginer dans un avenir qui lui ressemble.

« Pour moi les obstacles ça a surtout été les pressions qui se sont manifestées dans mon entourage. Par mes parents notamment. Même s’ils m’ont toujours ouvert toutes les portes, je me suis rendu compte qu’en fait, ils m’influençaient pour certaines chose, sans m’influencer vraiment… mais par leurs préjugés. C’est vrai que dans l’idéal, ils auraient préféré que je fasse une école de commerce et sans s’en rendre compte, ils me le faisaient comprendre à leur manière… Et c’est vrai que moi, j’avais intégré que « la fac, ce n’est pas génial et que les BTS aussi ». Et du coup j’étais paumé. (…) On m’avait mis sur un modèle préétabli ». Témoignage deJean-Guillaume, 21 ans, 1è année de BTS commerce international en alternance.

« Petit, je voulais être boulanger, puis facteur, puis berger. On m’a poussé à faire des études. On m’a expliqué que c’était le seul moyen de réussir ma vie, de gagner de l’argent, de m’épanouir dans un métier. J’ai enduré de longues heures, de longues années de cours. Je me suis ennuyé, ennuyé et encore ennuyé sur des dizaines, des centaines, des milliers de chaises. Et maintenant que j’ai cinq années d’études en poche, que je travaille (…) je continue à m’ennuyer, et regrette profondément de n’avoir pas écouté le petit enfant qui voulait élever ses moutons en Ardèche[22] ».

Savoir choisir devient donc un acte que l’élève devra poser de plus en plus souvent. Sur le plan de la psychologie individuelle, l’incertitude est d’abord source d’inquiétude, de peur ou d’anxiété. Mais elle signifie aussi que l’horizon est plus ouvert, qu’il existe des possibilités de seconde chance, de refaire sa vie, de disposer d’une certaine marge de liberté pour reconstruire son existence. Elle signifie aussi que les conduites de chacun sont moins encadrées dans des moules sociaux. D’où l’importance de la réflexivité  c’est-à-dire la nécessité de s’interroger sans cesse sur ses choix et de définir des stratégies de changement[23].

« Discuter avec un conseiller spécialisé c’est hyper important… Moi, je savais un peu au fond de moi, et lui, il m’a cadrée en me donnant des certitudes. En fait j’avais besoin qu’on m’aide à confirmer l’idée que j’avais en tête pour pouvoir prendre mes choix en main… c’était comme une thérapie finalement … J’avais les réponses intérieurement mais je ne savais pas les faire sortir, les accepter… donc j’ai eu besoin d’un appui, d’un avis extérieur de professionnel… [24] ».Témoignage de Adeline, 19 ans, 1è année de DUT information et communication en alternance.

« L’important c’est que ce soit une aide différente de la famille ou du milieu scolaire. Il faut que ce soit extérieur et professionnel, comme ça, ça permet une vraie analyse du problème et une vraie expertise en fait… C’est pour ça qu’à mon sens la double casquette des conseillers spécialisés c’est bien ; ils sont à la fois compétents en orientation et psychologues en même temps pour cerner le jeune…Et puis si c’est un regard extérieur d’un expert, ça permet d’avoir plus confiance parce qu’on se dit qu’il a une vision impartiale… Ce n’est pas comme nos proches, on est  dans des relations avec eux et donc ils sont influencés dans leur regard[25] ».Témoignage de Jean-Guillaume, 21 ans, 1è année de BTS communication international en alternance.

Regards des conseillers d’orientation

L’orientation est l’affaire de tous

Au cours d’une interview, Chantal Wouters, qui a été pendant 17 ans directrice du CIO, pose un regard sur son parcours professionnel et sur l’évolution de l’orientation. « Il y a vingt ans, l’orientation relevait principalement du champ de la psychologie. Aujourd’hui, elle n’appartient à aucune profession mais bien à la personne qui s’oriente. Je pense sincèrement qu’apprendre à faire des choix est un enjeu éducationnel ! En cela, l’orientation est l’affaire de tous : élèves, parents et enseignants, même s’il faut des spécialistes de l’orientation ».

Brainstorming pour les indécis

Ainsi, Patrick Andries, informateur conseiller au SIEP, propose une récolte tout azimut pour les jeunes qui ne savent que choisir : « Première étape : le brainstorming. Invitez le jeune à noter dans un carnet tous les métiers qui lui passent par la tête pendant au moins deux semaines. Pas ceux qui lui plaisent, ceux qui existent. Exemple : s’il voit un docu sur la NASA, il note journaliste, réalisateur, cameraman, astronaute mais aussi – comme il pense aux fusées, aux étoiles et par association d’idées aux feux d’artifice – artificier et organisateur d’événements. Etape suivante : la récolte. Demandez à votre enfant d’écrémer sa liste pour ne garder que les jobs qui l’intéressent. Puis, troisième étape, dites-lui de passer chaque métier au crible des trois questions suivantes. L’activité que je vais accomplir pendant mon temps de travail va-t-elle me plaire dans la durée ? Le contexte me convient-il : conditions de travail, horaires, travail en équipe/solitaire ? Et enfin, mes attentes financières seront-elles rencontrées ? S’il répond positivement à ces questions, il tient un projet professionnel dont il reste, bien sûr, à examiner la faisabilité au niveau des études[26] ».

Réussir ses études ne veut pas dire réussir son orientation

A la question « quel est le secret d’un choix réussi ? », Chantal Wouters déclare : 

« Pour réussir son parcours de vie, le jeune doit savoir ce qu’il est, ce qu’il a envie de devenir, mais aussi pouvoir s’adapter aux exigences de l’université et de la société. Il est intéressant de distinguer la réussite des parcours et la réussite des études, qui ne vont pas nécessairement de pair[27] ».

Drieu Godefridi, cofondateur de Cogito, parle « des étudiants  victimes du préjugé selon lequel il faut mener des études supérieures à tout prix ». Selon lui, ils sont des milliers à quitter chaque année nos écoles supérieures sans diplôme après avoir sacrifié plusieurs années de leur vie. Toujours selon lui, si un étudiant entreprend des études supérieures par défaut ou pour répondre à la pression familiale et sociale, le risque est réel que son parcours professionnel soit lui aussi peu passionnant. « Concevez également que, dans la grande majorité des hypothèses, des études menées par défaut et sans goût, si même vous les réussissez, vous conduiraient à des situations professionnelles médiocres (…)[28] ». La décision d’entamer des études supérieures doit donc être mûrement réfléchie et il faut par voie de conséquence explorer de manière approfondie le champ des possibles à savoir  toutes les filières qui existent. Une fois cela effectué, Drieu Godefridi conseille de se frotter à la réalité en allant assister à certains cours de la filière choisie. Et si le choix s’avère toujours remporter l’unanimité, il suggère ensuite d’interroger une personne fraichement diplômée qui pourra éclairer sur son vécu d’étudiant et sur la concrétisation professionnelle de ses études. Interroger un professionnel est aussi très instructif  selon lui et beaucoup plus porteur que n’importe quel centre de guidance : « Vous  destinez-vous à l’exigeant métier d’avocat fiscaliste ? Décrochez votre téléphone, appelez une dizaine d’avocats fiscalistes. Sans doute certains refuseront-ils de vous répondre, d’autres fois serez-vous filtré par un service de secrétariat, mais vous finirez par entrer en rapport avec un avocat qui sera non seulement prêt, mais flatté de vous éclairer sur les réalités de sa profession ; ce qu’il sera mieux à même de faire que le plus professionnel des services de guidance. Osez ! Si l’un et l’autre-les études, le vécu professionnel- vous séduisent, il ne vous restera plus qu’à vous inscrire ![29] ».

S’orienter en fonction des débouchés ?

Philippe Catoire, conseiller en orientation au CIO, rétorque aux jeunes qui n’osent pas s’inscrire dans une filière par manque de débouchés que l’on réussit mieux ce qu’on aime. « Le temps des études doit être une période de développement personnel : ils y entrent ados et en sortent adultes, mais pas encore finis ! Leur diplôme en poche, ils pourront continuer à se former et acquérir de l’expérience. Il ne faut pas se montrer trop pressé pour décrocher un chouette job… Parfois récolter ce qu’on a semé prend du temps, mais ça n’empêche pas de prendre plaisir à le cultiver[30] ».ses de ce qu’on va pouvoir faire

Conclusion

En Fédération Wallonie-Bruxelles, les choix d’orientation sont trop dépendants du dynamisme de l’école secondaire, des actions d’enseignants bénévoles qui se forment sur le tas, de la proximité géographique des écoles supérieures, universités ou centres d’orientation, des influences socio-économiques et familiales… Pour que l’orientation soit synonyme de maturation et de réflexivité, l’UFAPEC rappelle l’importance d’une préparation aux choix qui soit pleinement intégrée aux programmes scolaires et qui fasse réellement partie du projet pédagogique de l’école. Si la réflexion est imposée, si elle intervient en dernière ligne (6è secondaire), si les animations n’ont aucun lien avec ce que l’élève vit dans les autres cours, il y a peu de chance que le jeune accroche tant la démarche lui paraitra superficielle. L’UFAPEC insiste également sur l’intérêt d’entamer le processus d’orientation dès le 1è degré : Pour favoriser une orientation choisie en toute connaissance de cause, il faudrait davantage permettre aux enfants et jeunes adolescents de se confronter et de rencontrer la diversité des métiers. Le problème, c’est que les écoles ont peu d’intérêt à favoriser cette rencontre des métiers au 1er degré, ni même au 2ème degré. Le plus souvent, elles préfèrent faire cette démarche plus tardivement, dans le courant du 3ème degré. Ceci pour ne pas perdre leurs élèves trop tôt…[31]

Une adhésion de l’ensemble de l’équipe enseignante, de la direction et du personnel éducatif est une des conditions sine qua non pour qu’une approche « orientante » prenne place dans nos écoles. Par ailleurs, des formations adéquates à destination des personnels des Centres PMS sont indispensables.  Cette préparation au choix a pour objectif d’apprendre dès les premières années du secondaire aux élèves à : 

  • Réfléchir sur eux-mêmes, à identifier leurs atouts et leurs faiblesses, en dehors de toute connotation scolaire.
  • Les sensibiliser de manière objective aux différentes filières offertes par l’enseignement secondaire en Belgique. De manière objective sous-entend dans une logique qui ne hiérarchise pas les filières mais qui valorise les différentes compétences qui y sont associées.
  • Appréhender la notion d’orientation pour toute une vie, en leur donnant des informations sur tous les organismes d’aide existants (FOREM, ACTIRIS, Carrefour Emploi-formation,…), en présentant l’enseignement supérieur et universitaire avec les passerelles possibles. 
  • Découvrir les métiers de façon concrète même et surtout si les élèves sont dans l’enseignement général. Des témoignages de professionnels, des visites d’entreprises, des stages, des jobs de vacances confronteront le rêve d’un métier à ses réalités.
  • Se projeter dans l’avenir et l’aide des adultes est indispensable à cet âge de l’adolescence où le moment se vit par essence au présent.

Rappelons également la part de responsabilité des enseignants dans une orientation positive des jeunes. Au moment du conseil de classe, notamment. Que les enseignants du secondaire général soient davantage informés des compétences nécessaires pour s’engager dans l’une ou l’autre filière de l’enseignement qualifiant[32]est aussi une demande de l’UFAPEC. Selon Michaël Lontie, auteur d’une étude à paraître sur le qualifiant,  il arrive encore trop souvent qu’un élève soit relégué vers le qualifiant pour « ne plus l’avoir dans les pattes » sans que l’on ait profondément étudié le fait que l’enseignement qualifiant correspondra effectivement mieux aux compétences et aux aspirations de l’enfant. Dans l’état actuel des choses, il faut que le PMS puisse prendre sa place et intervenir au sein du conseil de classe pour aiguiller les enseignants dans leurs choix de restrictions. Ce qui signifie que le PMS doit connaître l’enfant et doit donc l’avoir préalablement rencontré. Cela signifie aussi que les enseignants doivent laisser au PMS sa place d’expert en matière d’orientation.

Un accompagnement plus personnalisé fait aussi partie des demandes des jeunes : quand l’orientation ne va pas de soi, un accompagnement individuel permettra à l’élève de découvrir sa personnalité, d’apprendre à réfléchir en prenant conscience des préjugés et des influences extérieures et de se projeter afin de s’imaginer dans un avenir qui lui ressemble.

La place des parents est particulière et nous l’aborderons dans notre quatrième et dernière analyse. Les jeunes sont à la recherche d’un soutien, d’encouragements, de suggestions, de pistes à explorer mais en aucun cas ils ne souhaitent que leurs parents choisissent à leur place.

Nous gageons qu’une orientation préparée et suivie dans le temps donne un sens aux apprentissages et par la même encourage les élèves à s’investir dans leur travail scolaire. C’est en valorisant les capacités propres à chaque enfant, ceci dès le fondamental et, par la suite, en secondaire, que l’école pourra donner à l’élève les outils nécessaires à l’exploration de ce qu’il veut devenir et l’aider à trouver la place qu’il veut tenir dans notre société.

 

Anne Floor

 

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[1] Anne Floor,  Orientation scolaire : mise en contexte, Analyse UFAPEC n° 17.13, septembre 2013.

[2]Anne Floor, Orientation scolaire : qu’est-ce qui se fait dans nos écoles ?, Analyse UFAPEC n° 18.13, septembre 2013.

[4]De EHSAL Management School (EMS) is de managementschool van de Hogeschool-Universiteit Brussel in Brussel.

[5]DREAM, Les jeunes et leur avenir professionnel : vision des jeunes et des professionnels, 07/03/2006. http://www.dream-it.be/pdf/RAPPORT_enq_2006_fr.pdf lien vérifié le 04/07/2013.

[6]à l’exception de KSO (Kunst Secundair Onderwijs, l’enseignement secondaire artistique).

[7]Le bureau d’études Sonecom-SPRL a sondé, en face à face, entre janvier et juin 2012, 605 jeunes âgés de 12 à 24 ans et domiciliés à Bruxelles et en Wallonie.

[8]BIOP/CCIP,  L’évaluation scolaire est-elle au service de l’orientation ? , Etude réalisée par S. Kitabgi, Novembre 2009, p.8. http://www.biop.cci-paris-idf.fr/upload/pdf/Etude-evaluation-scolaire-orientation-2009.pdf lien vérifié le 5 août 2013.

[9] BIOP/CCIP, Choix d’orientation : jeux de hasard, stratégie ou processus bien préparé?, p.20. http://www.biop.cci-paris-idf.fr/upload/pdf/etude-orientation-scolaire-BIOP-2008.pdf lien vérifié le 5/08/2013.

[10]BIOP, Les jeunes et leur orientation : points de vue et témoignages, Chambre  de Commerce et d’Industrie de Paris, 2010, p.22.

[11]Conseiller d’Orientation psychologue. L’ajout du titre de « psychologue » indique que le conseiller d’orientation a dorénavant pour rôle d’accompagner les élèves dans leurs choix en les encourageant à les construire de façon consciente et éclairée. La mission qui se dessinera progressivement pour lui, est d’aider les élèves, grâce à leurs conseils (informations sur les filières et les métiers, aide à l’évaluation objective des points forts et des points faibles…), à acquérir une autonomie et une responsabilité face à leur orientation scolaire et professionnelle qui leur servira tout au long de leur parcours. Définition extraite de Choix d’orientation : jeux de hasard, stratégie ou processus bien préparé ?, p. 12-13.

[12]Centre d’Information et d’Orientation.

[13]BIOP, Radioscopie de l’orientation : paroles de jeunes, Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris, 2010, p.15.

[14]BIOP, op.cit., p. 17.

[15]C. Cambier en collaboration avec D. Bertrand, Fr-X. Druet, M. van der Brempt et l’équipe pédagogique du Centre INTERfaces, Du projet personnel de l’élève (P.P.E) à l’école du choix, Cahiers pédagogiques n° 21.

[16]C. Cambier en collaboration avec D. Bertrand, Fr-X. Druet, M. van der Brempt et l’équipe pédagogique du Centre INTERfaces, Du projet personnel de l’élève (P.P.E) à l’école du choix, Cahiers pédagogiques n° 21, p.33.

[17]Idem, p. 34.

[18]Propos recueillis par J. Claus, « L’orientation, c’est l’affaire de tous », La Quinzaine, UCL,

[19]Le Décret Missions a par ailleurs défini les moyens accordés aux écoles pour l’orientation des élèves : Chaque établissement peut affecter l’équivalent de deux semaines réparties sur l’ensemble du troisième degré à des activités destinées à favoriser la maturation par les élèves de leurs choix professionnels et des choix d’études qui en résultent.

[20]BIOP, Radioscopie de l’orientation : paroles de jeunes, Chambre  de Commerce et d’Industrie de Paris, 2010, p.26.

[21]Entretien recueilli par A. Lefevre, Il ne sait pas quoi faire après sa rhéto, Femmes d’aujourd’hui n° 24 du 13 juin 2013, p. 39.

[22]http://www.rue89.com/2011/10/15/petit-je-voulais-etre-boulanger-mais-jetais-bon-en-maths-225582

[23]F. Danvers, Comment s’orienter dans l’existence ?, Article de la rubrique « Les épreuves de la vie », Mensuel n°216, juin 2010, Magazine des Sciences Humaines.

[24]BIOP, Radioscopie de l’orientation : paroles de jeunes, Chambre  de Commerce et d’Industrie de Paris, 2010, p.29.

[25]BIOP, idem.

[26]Entretien recueilli par A. Lefevre, Il ne sait pas quoi faire après sa rhéto, Femmes d’aujourd’hui n° 24 du 13 juin 2013, p. 39.

[27]Propos recueillis par J. Claus, « l’orientation, c’est l’affaire de tous », La Quinzaine n° 356, 1er juin 2013.

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