Analyse UFAPEC novembre 2019 par A. Pierard

19.19/ Les réseaux sociaux : quel intérêt pour les jeunes ?

Introduction

Facebook, Messenger, Instagram, Twitter, Snapchat, Whatsapp, Tik Tok… Les réseaux sociaux sont nombreux et permettent de maintenir les liens avec les proches, mais aussi de tisser de nouveaux liens (c’est par exemple l’objectif des sites de rencontres comme Meetic et Tinder). Quels impacts ont les deux éléments majeurs des réseaux sociaux (présentation de soi et permanence du contact) sur les jeunes, grands utilisateurs des médias ? Comment les adolescents s’approprient-ils ces lieux de socialisation et outils de communication ?

Les parents se posent beaucoup de questions à ce sujet, comme on a pu le constater lors de soirées UFAPEC traitant de l’éducation aux médias[1]. Des parents ont peur de l’isolement et des mauvaises rencontres que peut provoquer une utilisation intensive, voire excessive, des outils technologiques actuels (smartphones, tablettes et ordinateurs). Ces médias ne sont-ils pas plutôt source de rapprochement et objet de partage et de médiation favorisant les relations à l’heure actuelle ?

Données chiffrées sur l’utilisation des réseaux sociaux par les jeunes

Comme le définit Yves Collard, expert et formateur en éducation aux médias chez Média Animation, un réseau social numérique est un site web (ou même, une application) qui permet à ses membres de créer une page personnelle afin de partager et d’échanger des informations, photos ou vidéos avec un réseau d’usagers, et de consulter leurs publications. Cette définition englobe des sites aussi divers que eBay, Wikipédia, Linkedln, YouTube, Twitter, Ask ou encore Snapchat. Le plus connu d’entre eux, c’est Facebook, et ses usages multiples : l’expression, le partage, la rencontre, le jeu.[2]

Selon une enquête menée par les Mutualités libres auprès d’un millier de Belges âgés de 12 à 23 ans, huit jeunes sur dix sont tous les jours sur les réseaux sociaux. Ils y passent en moyenne plus d’une heure et demie mais… 41 % « avouent » y rester entre deux et trois heures, voire plus ! En moyenne, ils consultent leur smartphone 47 fois par jour, mais pour 25 % d’entre eux, cela peut aller jusque 100 fois, ou davantage. [3]

Cette même enquête révèle les réseaux sociaux les plus fréquentés par les jeunes :

  •  Facebook (80 %) ;
  • Youtube (65 %) ;
  • Messenger (60 %) ;
  • Instagram (60 %) ;
  • Snapchat (56 %) ;
  • Whatsapp (52 %).[4]

Que font les jeunes sur les réseaux sociaux ? Ils les fréquentent avant tout pour rester en contact avec leurs amis. 8 jeunes sur dix le notent comme premier avantage. Tout en en listant d’autres : les réseaux sociaux permettent aux plus timides de s’exprimer, ils donnent l’impression de faire partie d’une communauté, ils libèrent la parole, ils permettent – via les émoticônes – de bien nuancer les émotions… (…) Rassurant : à la question de savoir s’ils préfèrent les réseaux sociaux au face-à-face réel, les deux tiers marquent leur intérêt pour la vraie vie.[5]

Les avantages de la communication en ligne reconnus par les jeunes sont les suivants :

  • Les jeunes timides peuvent mieux s’exprimer (78 %) ;

L’écrit met de la distance et permet de se dévoiler plus facilement. Il est par exemple plus facile pour les adolescents de draguer en utilisant des textos et emojis derrière un écran. Dans ce sens, Marcel Rufo, pédopsychiatre, déclare que 70 % des histoires amoureuses adolescentes se développent en ligne.[6]

  • Plus de temps pour réfléchir avant de dire quelque chose (78 %) ;
  • Les gens disent plus vite ce qu’ils pensent vraiment (75 %) ;
  • Les émotions s’expriment mieux grâce aux emojis (72 %).[7]

Ce dernier avantage est à contrebalancer, car, en ligne, on n’a pas accès au non verbal de notre interlocuteur (position, mimiques, intonation, etc.) et ne perçoit donc pas toujours les émotions derrière l’écrit (blague, ironie, tristesse, etc.).

Ces mêmes jeunes relèvent aussi des risques de la communication en ligne :

  • 1 jeune sur 5 ressent une pression sociale ;
  • 1 jeune sur 2 a déjà été victime de cyberharcèlement ;
  • 4 jeunes sur 10 ont déjà regretté une publication.[8]

Au regard de ces risques, les jeunes se montrent assez prudents et paramètrent la confidentialité de leurs activités en ligne. Seul un adolescent sur dix commet l’imprudence de laisser son profil ouvert au monde. Par ailleurs, 70 % disent ne jamais transmettre de données personnelles en ligne à des personnes qu’ils ne connaissent pas bien, tandis que 75 % ont déjà pris la peine d’ajuster leurs paramètres de confidentialité sur les réseaux sociaux. Cette prudence, on la doit au milieu scolaire qui, pour 70 % des jeunes, joue en rôle éducatif et préventif en la matière.[9]

Selon Yves Collard, 50 % des ados ne s’informent que par les réseaux sociaux. Ils socialisent énormément sur internet. C’est pour eux un lieu important pour maintenir le contact avec les amis. [10]

Adolescence et socialisation

Période transitoire entre l’enfance et l’âge adulte, l’adolescence est une phase importante du développement humain accompagnée de changements corporels, psychologiques, émotionnels et relationnels. L’adolescent vit un réel chamboulement et va se construire sous le regard des autres (la famille, l’école et le groupe de pairs). Les besoins de détachement de la sphère familiale et de rattachement aux semblables expliquent l’importance accordée au groupe de pairs.

  • Construction de soi[11]

Elément phare de l’adolescence, la construction de soi est le cheminement dans la recherche de son identité individuelle. L’adolescent a besoin du regard des autres pour se construire, regard qui peut se trouver en face à face mais aussi dans la mise en scène de soi sur les réseaux sociaux. Dans un souci de reconnaissance par les autres, les adolescents dépendent de rapports d’approbation mutuelle permanents, qui se jouent entre autres sur les réseaux sociaux. Rapports que Marie-Noëlle Lovenfosse, journaliste au Secrétariat Général de l’Enseignement Catholique, nomme caresses virtuelles [12].

Cette approbation va permettre le développement de la confiance en soi. L’adolescent va se construire en se cherchant, en s’affirmant et en vivant l’instant présent. Il va développer de nouveaux désirs d’indépendance et de liberté dans une volonté d’affirmation de soi. Le message de Marcel Rufo aux adolescents est le suivant : Tu deviens propriétaire de toi si tu risques ce que tu es[13]. Sur les réseaux sociaux, mais aussi ailleurs (à la maison, dans ses activités de loisirs, etc.), l’adolescents a besoin d’espaces de liberté où se construire par essais-erreurs en pouvant se tourner vers d’autres personnes, amis ou adultes.

Sur Facebook, je me mets plutôt en valeur. Je mets des photos jolies. Des fois des petites retouches, du genre en noir et blanc, des trucs comme ça pour que ça fasse un peu classe. Sur Snapchat, je mets plus des photos avec des grimaces, pour rigoler, voilà... LOLA[14]

  • Importance du groupe de pairs[15]

Le groupe de pairs joue différents rôles à l’adolescence : compréhension des codes et conventions du groupe, réponse au besoin de validation et de reconnaissance, sentiment d’appartenance au groupe, comparaison, figure d’attachement, nouvelles expériences, confiance, émancipation, etc.

Selon Yves Collard, il y a un réel déplacement des activités de la vie physique dans l’espace virtuel.[16] Le smartphone est devenu l’outil de communication privilégié pour rester en contact avec les copains sans dépendre des parents (demander d’aller chez un ami, devoir faire le trajet en voiture si besoin, payer la note de téléphone, etc.).

Les réseaux sociaux, en tant que nouveau lieu de communication, n’empêchent pas de se contacter autrement entre amis, mais permettent de maintenir facilement le lien entre les moments de face à face. Les générations précédentes ont utilisé beaucoup d’encre et de timbres pour s’envoyer des lettres et ont fait exploser les notes de téléphone sur la ligne familiale. Dans ces générations, combien d’adolescents sont restés en contact par courrier pendant les vacances ? Combien d’adolescentes ont passé des heures au téléphone avec leurs amies ? N’auraient-ils pas apprécié la facilité et la rapidité des contacts sur les réseaux sociaux aujourd’hui ?

Comme l’explique Yves Collard, les réseaux sociaux facilitent les relations en étant un moyen de communication simple et complémentaire à ce qui existait déjà. Dans ce contexte, sociabilité physique et sociabilité d’écran fonctionnent comme des vases communicants : ce qui se passe à l’école est discuté le soir sur Internet, et ce qui est discuté le soir en ligne est repris le matin en classe.[17]

Comment se faire des nouveaux ami(e)s ? J’ai l’impression quand quelqu’un regarde une personne, il y a directement son nombre de j’aime sur Facebook et que, en fonction de cela, cette personne pourra parler (ou pas) à l’autre personne (si vous me suivez). Louise[18]

Relations sur les réseaux sociaux

Le but des réseaux sociaux est de permettre la communication, de faire se rencontrer les membres (parfois autour d’une thématique précise). On y fait des choses de la vie courante : bavarder, échanger des informations, plaisanter, s’informer, jouer.

Je suis inscrit sur Facebook et je trouve le concept super, surtout le celui de « groupe » qui permet de rencontrer des personnes ayant les mêmes gouts musicaux, cinématographiques... Roro 95400[19]

Les deux fonctions principales des réseaux sociaux sont la mise en scène de soi et la sociabilité entre pairs. On peut créer un profil différent ou mettre en avant des éléments précis de sa personnalité selon le réseau utilisé.

Facebook, c’est la Chimène sérieuse qui ne fait pas trop de bêtises, qui pose des photos d’elle pas en train de faire la fête ou de faire des photos bizarres. Alors que sur Snapchat, ce sont des photos que je ne pourrais jamais montrer à mes parents. chimène[20]

Les adolescents trouvent leur compte sur les réseaux sociaux, car ils permettent de se mettre en scène, de se définir et de rester en contact avec les amis. Tout cela dans une zone « virtuelle », même si elle est bien ancrée dans le réel. Qu’est ce qui leur plait dans cet aspect virtuel des relations sur internet ? Est-ce pour eux un moyen d’échapper au réel pour quelques temps ou plutôt un lieu où parler plus facilement de soi ?

  • Se construire positivement

Les réseaux sociaux sont pour les adolescents un lieu où combler leur désir d’extimité (désir de se montrer et se dévoiler aux autres) accompagnant la construction identitaire. Serge Tisseron, psychiatre, définit le désir d’extimité comme étant le fait de divulguer des fragments de soi (pensées, photos, vidéos), dont la valeur est encore incertaine, afin de les faire valider par son entourage, ou par les réactions d’autres internautes. [21]

Les adolescents ne sont pas les seuls concernés par ce désir de validation et de reconnaissance, mais ils sont principalement concernés par cette quête identitaire. Il suffit de voir les commentaires des amis accompagnant les photos postées par les adolescents : « Trop belle ma chérie ! », « Canon dans cette robe ma poulette ! », « Superbe endroit, j’y ai été aussi. On y retourne ensemble ? », « Courage pour ton examen, tu vas déchirer ! ». Ces commentaires positifs, ces petits surnoms, ces propositions de se voir ou de se retrouver sont tous des moyens pour les adolescents de s’approuver et de se soutenir. Les likes et commentaires sur les photos sont d’ailleurs des indicateurs de popularité et d’approbation mutuelle, ce qui induit aussi une énorme pression sociale. Les adolescents recherchent et se donnent cette confirmation positive du regard des autres.

Je voudrais savoir comment certaines personnes arrivent à avoir plus de 300-400 « j’aime » sur leurs photos… je suis très timide et comme je suis déjà en 4e, je veux changer, être un peu plus populaire. missS[22]

  • Apprendre les codes de vie en société

Les réseaux sociaux sont des lieux publics. Les utilisateurs se doivent donc de s’y comporter comme dans les espaces publics et partagés de la vie. Les valeurs du vivre ensemble, comme l’entraide et le respect de soi et des autres, y ont toutes leur place. Du point de vue de l’apprentissage de la vie sociale, les espaces publics, médiatisés ou non, jouent un rôle crucial. Ils permettent aux jeunes d’apprendre à communiquer entre eux, à mettre en application les codes, règles et lois qui régissent la vie publique. On y apprend à manier les différents niveaux de langage, à se confronter à des prescrits de groupe, à jauger les réactions suscitées chez les interlocuteurs.[23] Les réseaux sociaux sont un lieu de socialisation et d’apprentissage de la vie en société par excellence.

  • Maintenir le lien aux pairs et tisser d’autres liens

Les résultats de l’enquête menée par les Mutualités libres (présentés dans la première partie de cette analyse) montrent que plutôt que de chercher à créer de nouveaux liens sur les réseaux sociaux, les jeunes cherchent à maintenir le lien avec leurs amis et à réaffirmer sa nature.

Sur les réseaux sociaux, on peut communiquer avec ses amis en montrant ce qu’on a envie de montrer de soi, en s’entraidant, en exprimer son bonheur, mais aussi son mal-être et ses questions, en étant simplement proche des autres tout en restant indépendant et libre de ses actions.

De nouvelles relations peuvent effectivement s’y tisser avec des inconnus, car le cercle des possibles y est très large et l’on peut communiquer avec des personnes partageant des affinités avec nous même si elles vivent sur un autre continent.

J’ai un ou deux amis « virtuels » avec qui je m’entends très bien. C’est différent d’amis que l’on voit réellement, mais ça reste des amis. lysoppe[24]

  • Servir ou nuire aux relations ?

De grandes questions concernant les réseaux sociaux sont de savoir si leur utilisation dégrade le lien social et rend les relations superficielles. Certains vont suivre cette hypothèse, alors que d’autres pensent que, au contraire, les réseaux sociaux facilitent les relations sans nuire à leur qualité.

Dans la majorité des cas, le jeune ou l’adulte qui utilise un réseau social ne va pas limiter ses relations sur ce réseau et vivra des moments de face à face avec ses amis. Il ne s’isole généralement pas pour entrer en communication avec ses proches seulement via un écran. Bien que l’utilisateur soit seul devant son ordinateur, sa tablette ou son smartphone, ses échanges s’intègrent dans un ensemble qui inclut des phases d’interactions en ligne et hors ligne. L’usage des nouveaux médias entraine un surcroît de communication interpersonnelle, dont les modalités semblent infinies.[25]

Dans une optique où les relations ne se limitent pas aux réseaux sociaux, ceux-ci peuvent effectivement servir à l’entretien et la qualité de ces relations. Le contact avec un ami peut se faire de visu, à l’école ou en dehors, mais aussi par téléphone ou via les réseaux sociaux, lorsqu’on veut maintenir le lien alors qu’on n’est pas en face de l’autre pour prendre de ses nouvelles, approfondir une discussion, etc.

Comme évoqué plus tôt dans l’analyse, il y a une mise en scène de soi sur les réseaux sociaux. Cela peut servir, mais aussi nuire à l’image de soi et aux relations dans le sens où c’est le paraître qui prend le dessus, il y a un formatage et une pression sociale. On va généralement choisir des photos avantageuses, insister sur nos qualités et compétences pour obtenir un maximum de like. Mais est-ce honnête envers nous-même et envers les autres de ne montrer que le meilleur de nous ?

Les réseaux sociaux, comme les jeux en ligne[26], sont un nouveau lieu de socialisation dans le développement de valeurs humaines (respect, confiance, bienveillance, etc.). De véritables liens et de réelles coopérations s’y nouent, des relations sociales dans toute leur complexité. Les réseaux peuvent accentuer toute relation, qu’elle soit positive ou négative. Par exemple, le cyberharcèlement appuie les relations néfastes de harcèlement en le rendant permanent.

Quelle éducation à l’utilisation des réseaux sociaux ?

Concernant l’éducation à l’utilisation des réseaux sociaux et, de manière plus générale, en matière d’éducation aux médias, les parents et l’école ont un rôle éducatif complémentaire à jouer auprès des enfants afin qu’ils deviennent des citoyens conscients, responsables et capables d’analyse critique. Ceci pour qu’ils aient un « bon » usage des outils numérique à leur disposition.

Du côté de l’école, l’enjeu est d’éduquer aux réseaux sociaux, de les utiliser comme supports d’apprentissage et d’aider les jeunes à les utiliser comme source de développement personnel ou de groupe. Il est important pour le futur adulte qu’est l’élève, de développer son capital social de visu mais aussi via les outils numériques actuels.

Dans ce sens, Isabelle Marx, directrice adjointe du collège Sainte-Véronique à Liège explique que par exemple, pour le harcèlement en ligne, le PMS anime des ateliers pour sensibiliser les jeunes à l’usage des réseaux sociaux, au fait qu’ils sont une prolongation de l’école et on les encourage à faire une coupure le soir. Le gsm est devenu une forme de doudou pour les jeunes ; nous voulons leur montrer que c’est un outil qui a des atouts personnels (qui n’ont pas leur place à l’école) mais aussi professionnels – c’est là-dessus qu’on essaie d’agir.[27]

Chaque parent fait ses choix dans l’éducation de ses enfants, y compris en matière d’éducation aux médias. Des pistes et balises peuvent être données par les professionnels mais la meilleure posture éducative reste l’appropriation et le respect de règles qui ont du sens pour le parent, la transmission de valeurs portées par le parent.

Les discours alarmistes sur les dangers réels ou supposés des réseaux sociaux poussent des parents à surveiller, décourager ou empêcher les activités de leurs enfants sur les réseaux sociaux. Ce qui risque de provoquer la dissimulation des activités. Il n’est pas possible de placer les enfants sous cloche, loin des écrans. Plutôt que de vouloir tout contrôler et éviter, afin d’assumer la responsabilité parentale de médiatisation de la relation aux écrans, transmettons aux jeunes des balises pour faire face aux expériences désagréables et dangereuses. Montrons-nous présents pour qu’ils nous perçoivent comme des ressources efficaces et dignes de confiance pour les aider le moment venu.

Des pistes soulevées par les experts sont les suivantes.

  • Informer aux risques d’internet, au respect de la vie privée, à la frontière entre le privé et le public.
  • Discuter avec son enfant en se montrant ouvert pour lui permettre de se livrer en toute confiance.
  • Apprendre la prudence sans voir le mal partout.
  • Accompagner comme pour d’autres situations de vie : se promener en ville, prendre les transports en commun, aller à la plaine de jeu ou à la ludothèque (rire ensemble, construire du sens, fixer des règles)

Conclusion

Les réseaux sociaux sont apparus pour se raconter (promotion de soi, injonction de bonheur) et maintenir le contact à tout moment. Moyen de communication qui s’ajoute aux autres outils déjà existants, les réseaux sociaux peuvent permettre de renforcer les relations interpersonnelles.

Comme l’exprime Marcel Rufo, les réseaux sociaux, c’est un mode d’entrée dans l’adolescence ![28] Ils font partie, comme les bandes d’amis, des éléments façonnant les adolescents d’aujourd’hui. Pour les adolescents, les réseaux sociaux sont sources d’échanges sociaux, de présentation de soi et de délassement. Ils prennent une place importante comme outil accompagnant le processus de construction de soi. Sur les réseaux sociaux, les jeunes peuvent se construire, se mettre en avant, apprendre les codes de vie en société, maintenir les liens aux proches en en tisser de nouveaux… Nouer des relations sociales dans toute leur complexité !

Face aux craintes que l’on peut avoir en tant que parents par rapport aux écrans et aux réseaux sociaux (cyberdépendance, cyberharcèlement, fichage, marketing, etc.) et bien qu’il soit important d’accompagner l’utilisation de ces réseaux par les adolescents, il faut aussi se dire que jamais un média n’a été supprimé pour cause de dangerosité, et chaque fois aussi, quand ce média devint mieux connu, ou rendu légitime, la société l’a intégré dans ses pratiques.[29]

Information, confiance et dialogue constituent les balises essentielles pour comprendre ce que font les adolescents sur les réseaux sociaux, le sens que cela a pour eux et échanger avec eux sur ce qu’ils y vivent.

 

 

Alice Pierard

 


[1] Citons pour exemples les conférences et animations organisées en 2019 par l’UFAPEC à Tamines le 28 mars, à Braine l’Alleud le 4 avril, à Huy le 15 octobre.

[2] COLLARD Y., Eduquer aux réseaux sociaux, les dossiers de l’éducation aux médias, collection éditée par Média Animation, https://media-animation.be/IMG/pdf/reseaux-sociaux_light.pdf, p 7.

[3] BURGRAFF E., « Un jeune sur deux est accro à son smartphone », in Le Soir, publié le 7 décembre 2018, p 2, https://plus.lesoir.be/194265/article/2018-12-07/un-jeune-sur-deux-est-accro-son-smartphone#_ga=2.7619698.1524319333.1561553473-862307485.1561553473

[5] BURGRAFF E., « Un jeune sur deux est accro à son smartphone », op cit, p. 2.

[6] Intervention lors d’un atelier « Ados accros aux écrans ? » dans le cadre du Forum Addiction et Société, Bruxelles, 16 octobre 2018.

[7] BURGRAFF E., « Un jeune sur deux est accro à son smartphone », op cit, p. 2.

[8] Idem, pp. 2-3.

[9] Idem, p. 3.

[10] Intervention lors d’une conférence débat « Les écrans et les enfants : quels repères pour les familles et les écoles ? », Braine-l’Alleud, 4 avril 2019.

[11] Pour en savoir plus : PIERARD A., Processus d’individualisation de soi à l’adolescence, Analyse UFAPEC, mars 2013, http://www.ufapec.be/files/files/analyses/2013/0513-individualisation-ado.pdf

[12] LOVENFOSSE M-N., « Génération internet. Smartphone omniprésent, inquiétude au tournant ! », in Entrées Libres, n°137, mars 2019, p. 17.

[13] Intervention lors d’un atelier « Ados accros aux écrans ? » dans le cadre du Forum Addiction et Société, Bruxelles, 16 octobre 2018.

[14] COLLARD Y., Eduquer aux réseaux sociaux, es dossiers de l’éducation aux médias, p. 27.

[15] Pour en savoir plus : PIERARD A., Construction de soi et groupe de pairs : quel lien entre ces deux éléments phares de l’adolescence ?, Analyse UFAPEC, novembre 2018, http://www.ufapec.be/files/files/analyses/2018/1918-groupes-ados.pdf

[16] Intervention lors d’une conférence débat « Les écrans et les enfants : quels repères pour les familles et les écoles ? », Braine-l’Alleud, 4 avril 2019.

[17] COLLARD Y., Eduquer aux réseaux sociaux, les dossiers de l’éducation aux médias, op cit., p. 13.

[18] Idem, p. 23.

[19] Idem, p. 32.

[20] Idem, p. 19.

[21] MINOTTE P., Qui a peur du grand méchant web ?, Temps d’arrêt lectures, 2012, p. 19.

[22] COLLARD Y., Eduquer aux réseaux sociaux, op cit, p. 15.

[23] HOUSSONLOGE D., Les enfants du net et leurs parents – une recherche-action sur Internet en famille, étude UFAPEC, décembre 2011, http://www.ufapec.be/files/files/analyses/2011/3611-etude-net.pdf p. 25.

[24] COLLARD Y., Eduquer aux réseaux sociaux, op cit, p. 8.

[25] Idem, p. 10.

[26] Pour en savoir plus : HARDENNE O., Les jeux en ligne, lieux de repli ou de socialisation pour les jeunes ?, analyse UFAPEC, décembre 2018, http://www.ufapec.be/files/files/analyses/2018/2918-jeux-en-ligne.pdf

[27] BURGRAFF E., « Un jeune sur deux est accro à son smartphone », op cit, p. 3.

[28] BOURTON W., « L’écran fait partie du quotidien de l’enfant comme le sein et le biberon », in Le Soir, publié le 10 septembre 2018, https://plus.lesoir.be/176721/article/2018-09-10/marcel-rufo-lecran-fait-partie-du-quotidien-de-lenfant-comme-le-sein-et-le

[29] COLLARD Y., Eduquer aux réseaux sociaux, op cit, p. 37.

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