Novembre 2010 - Décret inscriptions : le point de vue des parents - Communiqué de Presse

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Afin d’évaluer l’efficience de ce troisième décret, l’UFAPEC a rassemblé des parents de Bruxelles et du Brabant wallon lors d’une réunion-débat centrée sur sa mise en œuvre lors de cette rentrée 2010. Les conclusions seront transmises ce matin au cabinet de la Ministre de l’enseignement et à la CIRI (Commission Inter-réseau des inscriptions) afin que la prochaine mouture tienne compte des demandes spécifiques des parents. Un processus d’évaluation, vivement sollicité par l’UFAPEC lors de la procédure de concertation ayant mené au décret sera mené par la Commission de pilotage de l’enseignement et se fera entre autre sur base du rapport de la CIRI. C’est la raison pour laquelle les représentants de l’UFAPEC veilleront à ce que les soucis rencontrés cette année - essentiellement en Région bruxelloise et dans le Brabant wallon - donnent lieu, le cas échéant, à une adaptation des dispositions réglementaires en matière d’inscription. 

Les parents tirent la sonnette d’alarme !

Si l’on peut se réjouir de certaines mesures telles que l’utilisation d’un formulaire unique ou les efforts mis en place par l’administration pour répondre le mieux possible aux requêtes des parents, il reste des points de mécontentement pour les enfants qui ont été les victimes du processus mis en place et principalement ceux qui ont vécu cette période stressante d’incertitude.
 
Les parents témoignent de phénomènes constatés parmi les enfants déstabilisés. A savoir, une augmentation de la violence dans les cours d’école avant la période d‘inscription et ensuite en secondaire, et un sentiment d’injustice ou d’incompréhension. Certains enfants ont montré des signes de dépression conséquente inadmissible pour les parents. Ceux-ci expriment également la discrimination ressentie par les enfants dont les parents ne s’occupent pas par rapport aux autres dont les parents sont très actifs et enfin, leur crainte quant à l’adhésion au projet d’école lorsqu’ils se retrouvent dans un établissement qu’ils n’ont pas choisi. 

Quelles sont les revendications des parents ? 

Ø Revoir la méthode de géo localisation
Google Map n’est un outil ni fiable, ni certifié, ni transparent et qui ne peut, selon ses propres sources, garantir des positions cadastrales. Il est impensable pour les parents qu’il soit utilisé comme outil de référence dont les conséquences sont importantes dans le calcul de l’indice composite. D’autre part, la prise en compte de la distance à vol d’oiseau ne tient compte ni du trajet réel à effectuer, ni des possibilités de transports en commun. Il ressort de cette pratique des aberrations en termes de distance à parcourir et ne répond pas au souci d’équité prôné.
Les parents proposent de s’orienter vers le logiciel GéoRoute utilisé par la poste, plus proche de la réalité sur le terrain.
 
Ø Modifier le poids des critères et en introduire de nouveaux
Les parents souhaitent que soit donné plus de poids au facteur « 1er choix d’école » dans la composition de l’indice. D’autre part, ils souhaitent que comme aux Etats-Unis, des critères supplémentaires soient introduits dans l’algorithme comme par exemple les cours de latin, l’immersion … A ce propos, ils demandent que la poursuite en immersion soit favorisée en introduisant des dispositions à cet effet garantissant la continuité du projet pédagogique.
 
Ø Supprimer les indices composites moyens
Les parents dénoncent les discriminations dont sont victimes les enfants de la périphérie, des communes à facilités ou les enfants issus de l’enseignement primaire néerlandophone qui reçoivent un indice composite moyen et qui par le jeu des recalculs après passage en CIRI n’ont aucune chance d’être intégrés dans une école complète car relégués en fin de liste.
 
Ø Evaluer les critères de proximité géographique en relation avec l’objectif de mixité sociale
Favoriser un choix d’école à proximité du domicile est absurde par rapport à la réalité bruxelloise et va à l’encontre d’un objectif de mixité sociale car il enferme les populations dans les quartiers ghetto décourageant ceux qui feraient le choix délibéré d’y installer leur famille.
 
Ø Revoir l’indice ISEF
L’indice ISEF manque de transparence et ne correspond plus à la réalité d’aujourd’hui, les indicateurs se basant sur des données vieilles de 10 ans. Cet indice n’étant pas le même en Flandre, il ne peut être pris en considération pour les élèves issus de l’enseignement néerlandophone ou sur le territoire flamand. L’ISEF devrait être utilisé par rapport à l’élève et non à l’école pour éviter les abus. Mais en faisant attention à la discrimination.
 
Ø Adapter l’offre aux spécificités régionales
Dans le nord-ouest de Bruxelles et le Brabant wallon, il existe un réel problème de manque de places et donc de demande oppressée dans ces zones plus qu’ailleurs.
D’autre part, l’indice ne prenant pas en compte la différence de densité d’écoles entre des quartiers voisins, il favorise les quartiers résidentiels à faible densité.
 
Ø La communication avec la CIRI
Les parents déplorent de gros soucis de communication avec la CIRI notamment lors des appels vers le numéro vert ou les courriers laissés sans réponse. C’est pourquoi, il est demandé de renforcer les équipes disponibles (numéro vert), d’assurer un suivi plus proactif des demandes et courriers des parents et de communiquer avec plus de transparence et de clarté.
 
Ø Le processus décisionnel de la CIRI
Les parents proposent la présence d’un expert de la santé lorsque la CIRI doit examiner des demandes qui touchent à des troubles d’ordre médical ou psychologique. Les membres de la Commission ne semblent pas qualifiés pour juger du fondement d'un dossier médical. Ils ont besoin de l’éclairage d'une personne compétente pour évaluer les cas qui méritent une dérogation pour cause médicale et ceux qui doivent être rejetés.

Travailler sur l’offre et la qualité de l’enseignement

Pour l’UFAPEC, il convient cependant de ne pas cibler toute l’action publique sur la gestion des inscriptions qui a monopolisé trop d’attention au cours des trois dernières années et de recentrer le débat de manière utile sur la qualité de l’enseignement au sein de chaque école et le respect des projets pédagogiques des établissements. Tout ne doit pas être seulement axé sur la gestion des inscriptions, c’est la qualité générale de l’enseignement qui doit être stimulée, de manière à effectivement lutter contre l‘échec scolaire.
 
Travailler sur l’offre à partir des critères de choix exprimés par les parents et non répartir la pénurie en travaillant sur la demande est la priorité défendue par l’UFAPEC. Dans un mémoire sur les critères de choix d’une école secondaire que l’UFAPEC a accompagné, disponible sur www.ufapec.be, il ressort que les parents choisissent en fonction du projet et de l’équipe pédagogique, de la discipline et de la sécurité dans l‘établissement. Ce sont les valeurs portées par l’établissement qui déterminent le choix des parents.

Les partenariats entre écoles fondamentales et secondaires pour favoriser une meilleure transition

La stimulation de projets de partenariats entre écoles primaires et secondaires, de projets pédagogiques forts et différenciés lui semblent plus appropriée pour arriver à terme à lutter efficacement contre l’échec scolaire et la dualisation de l’enseignement en Communauté française. Dans son mémorandum 2009 et ensuite lors des concertations ayant mené aux dispositions règlementaires en matière d‘inscriptions, l’UFAPEC avait insisté sur l’importance des partenariats pédagogiques. Ceux-ci figurent dans le décret mais ne seront applicables que pour la période d’inscription 2011-2012 pour la première fois.
 
Les Associations de Parents ont aussi un rôle à jouer en développant une réelle synergie entre AP du primaire et du secondaire pour organiser les activités d’accueil des élèves du premier degré ainsi que des activités communes aux deux écoles. Ainsi l’entrée en secondaire se jouera dans un climat de sécurité et de confiance propices à tout apprentissage.
 
 
Pierre-Paul Boulanger, Président
0473/67.39.97
pierre-paul.boulanger@ufapec.be

 

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