27 novembre 2025
Auditions au Parlement de la FWB

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les députés,
C’est au nom de la FAPEO et de l’UFAPEC que je m’exprime maintenant. En effet, comme organisations représentatives des parents et associations de parents d’élèves, telles que le code de l’enseignement nous reconnaît, nous avons l’habitude de nous concerter sur les dossiers importants.
Lorsque le Pacte a été conclu et adopté en 2017 par le gouvernement de l’époque, il était clair que la refondation systémique à laquelle il invitait devrait se prolonger sur plusieurs législatures.
Ce processus a traversé trois législatures dans lesquelles les Engagés, le mouvement réformateur, le parti socialiste et Ecolo ont été ou sont encore parties prenantes.
Les travaux préparatoires ont mobilisé des centaines de personnes dans des groupes de travail et un processus participatif d’implication. Beaucoup de parents aussi s’y sont engagés, tant en interne à nos deux organisations qu’en externe dans la participation à des rencontres organisées par le cabinet en collaboration avec nous.
Le Pacte pour un enseignement d’excellence est une promesse faite d’améliorer significativement les résultats et la réussite de TOUS, en mettant chaque élève au centre de son parcours, quelle que soit son origine sociale ou culturelle.
Le Pacte est venu faire la clarté sur le parcours de chaque enfant dans son trajet scolaire. Cette trajectoire rassurait tout le monde, écoles, équipes pédagogiques et éducatives, élèves, parents.
L’adoption d’un tronc commun jusqu’à 15 ans, est, rappelons-le, un dispositif qui montre les meilleures améliorations dans tous les pays qui l’ont mis en œuvre. La mise au point d’un référentiel des compétences initiales, la réécriture de fond en comble des référentiels de ce tronc commun, que vous avez adoptés, des objectifs clairs en matière de limitation du redoublement et d’accompagnement personnalisé de chaque élève laissaient entrevoir la sortie d’une situation d’échecs et de relégations dénoncés par tous.
Aujourd’hui, les parents que nous représentons sont dans le brouillard, dans l’incertitude. Tout semble bouleversé et de nombreuses inquiétudes sont exprimées.
Inquiétude sur les modalités de la certification du CEB et ce qui se passera s’il n’est pas reçu (le DAccE sera-t-il complété, recours…), alors qu’aujourd’hui, la seule information dont on dispose est ce qui est dans le code
- Inquiétude de n’avoir aucune vision de la S1, encore moins des deux années qui devraient la suivre et achever le TC. Or les parents des enfants de 6e primaire doivent inscrire leur enfant pour la poursuite du TC à partir du 2 février prochain. Ils se sentent obligés d’inscrire sans rien savoir, comme s’ils étaient poussés à acheter un chat dans un sac.
- Inquiétude de voir la continuité du parcours de leur enfant stoppée au sein d’une école, quand on voit des élèves au seuil d’une septième transférés dans la formation pour adultes.
- Inquiétude sur la gratuité actuellement perçue comme une des mesures qui favorisent l’équité de notre système. En effet, par quel miracle peut-on faire plus (mesures valables jusqu’à la fin de la 6P) avec moins (passage de 24 à 11 millions affectés à cette gratuité) ? Cela risque de mettre en grande tension les parents avec les écoles.
- Inquiétude sur le futur contrat écoles-parents annoncé par la ministre, qui devait être, selon les mots de la ministre elle-même, pensé avec nous, alors que rien n’a été fait en ce sens.
- Inquiétude quant à la prise en compte des situations de santé mentale des jeunes, malheureusement en constante augmentation, et de l’accompagnement du décrochage, lui aussi croissant de manière inquiétante. Notons qu’un certain nombre de parents, eux aussi, ne vont pas bien non plus.
Une dernière chose avant de conclure : la DPC annonçait le renforcement de la dimension orientante dans le cadre d’un tronc commun. Or, nous devons constater que ce n’est absolument pas ce qui est envisagé, puisqu’une bonne partie de la grille des élèves de dernière année du tronc commun ne sera plus commune.
Dans la première partie des travaux du Pacte, un groupe de travail s’est permis de rêver aux sens, valeurs et mission de l’école au XXIe siècle. Dans son rapport, il était inscrit, comme perspective fondamentale, le souhait que chacun, à l’école, retrouve le désir et le plaisir d’apprendre et d’enseigner. Comment dans le contexte actuel, avec toutes les incertitudes que je viens d’exprimer et ce qui va être dit dans la suite de cette audition, est-il encore possible de donner corps à ce souhait primordial ?
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les députés, je vous remercie de votre attention.
