27 septembre 2008

La Communauté française resserre les rangs: discours prononcé par Rudy Demotte

Le Soir - Rédaction en ligne - samedi 27 septembre 2008, 16:46

Le ministre-président Rudy Demotte a plaidé samedi, à l’occasion de la cérémonie marquant la fête de la Communauté française, pour un futur gouvernement de la Communauté « resserré », composé exclusivement de ministres régionaux à la tête d’une fédération birégionale Wallonie-Bruxelles.
Belga
Il a aussi appelé à briser le tabou séparant les différents réseaux d'enseignement de la Communauté.

A l'exception d'une courte allusion à une négociation fédérale qui implique la présence de trois Régions sur pied d'égalité, le discours prononcé par M. Demotte à l'Hôtel de ville de Bruxelles, en présence du premier ministre Yves Leterme, ne s'est pas aventuré sur le terrain communautaire.

Il a souhaité que le groupe Wallonie-Bruxelles définisse de manière claire les contours d'une Communauté "revisitée", avec des compétences à redéfinir et un gouvernement resserré, qui gérerait "les matières communautaires maintenues volontairement en commun, dans une articulation beaucoup plus immédiate avec les stratégies régionales". Cette question a été longtemps un tabou mais il faut le dépasser grâce à un dialogue pragmatique, a-t-il dit.

Un autre tabou que le double ministre-président voudrait voir sauter: les cloisonnements et concurrences parfois contre-productives engendrés par les différents réseaux d'enseignement. Ce sujet devra être abordé au cours de la prochaine législature, par un dialogue sans clivage, afin de voir chaque euro investi dans l'éducation bénéficier directement aux élèves et au personnel de l'enseignement, a averti M. Demotte.

Citant toutes les mesures prises par le gouvernement en faveur de l'enseignement, il s'est attaché à démonter le tableau "cataclysmique" que certains brossent de l'éducation en Communauté française. Son bilan s'est étendu à la culture, lorsqu'il a salué les synergies entre Communauté française et Région bruxelloise qui ont abouti au succès de Wallimages et de l'opération de sauvegarde des archives de la RTBF. Il souhaite par ailleurs la création d'un fonds Région/Communauté d'investisssement dans les industries culturelles.

Les autres interventions, du président du parlement Jean-François Istasse, du ministre-président de la Cocof Benoît Cerexhe et du bourgmestre de Bruxelles Freddy Thielemans, se sont elles aussi concentrées sur les relations entre les Francophones de Bruxelles et de Wallonie.

M. Istasse a souhaité que le groupe Wallonie-Bruxelles sorte sa note finale dans les tout prochains mois afin que les Francophones disposent d'une perspective claire. Il a loué l'esprit d'ouverture de la Communauté française en citant les échanges de professeurs et d'élèves avec la Flandre et la Communauté germanophone, et rendu un hommage appuyé à l'invité d'honneur de ces fêtes, le Québec.

Citant la résolution du parlement wallon du 16 juillet, et la déclaration commune des ministres-présidents de la Communauté et de la Région, Rudy Demotte, et de Bruxelles Charles Picqué, il a lui aussi soutenu l'idée d'une fédération Wallonie-Bruxelles, actuellement assurée par la Communauté française.

Benoît Cerexhe s'est félicité de sa présence permanente au sein du gouvernement de la Communauté, qui permet de mieux articuler les projets régionaux et communautaires. Pour lui, "une double affirmation identitaire est non seulement possible mais apparaît comme étant la voie à suivre: Wallons et Bruxellois sont très attachés à leur Région mais aussi à leur Communauté".

Le ministre québécois du Revenu et des réformes parlementaires, Jean-Marc Fournier, a célébré la vigueur des relations entamées depuis une trentaine d'années entre la Communauté française Wallonie-Bruxelles et le Québec. Le bourgmestre de Bruxelles Freddy Thielemans a rappelé que les territoires occupés par les peuples ne sont pas figés et a fustigé l'idée de refuser à quelqu'un de pouvoir parler sa langue.

La cérémonie a aussi été l'occasion pour le député Charles Janssens de remettre le prix du meilleur ouvrage à l'usage de l'enseignement et de l'éducation permanente à Jacques Verstraeten pour "La Haute Meuse belge, une voie fluviale entre tradition et modernité". Le prix de la presse a été remis par le président Jean-François Istasse à Christine Masuy pour son émission de radio "Mon grand-père, ce héros".

(D’après Belga)

Vous désirez recevoir nos lettres d'information ?

Inscrivez-vous !
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de Cookies pour vous proposer des publicités adaptées à vos centres d'intérêts, pour réaliser des statistiques de navigation, et pour faciliter le partage d'information sur les réseaux sociaux. Pour en savoir plus et paramétrer les cookies,
OK