17 septembre 2008

Une évaluation commune en fin de rhéto


C'est la proposition du ministre de l'Enseignement, qui la verrait bien en place d'ici juin prochain. Encore floue, elle suscite déjà le débat. Pour le partenaire CDH, "cela demandera du temps et de la négociation"...

Manière d'occuper le terrain médiatique à quelques mois des élections régionales ou réel projet d'évaluation externe commune en fin de rhéto ? Ou bien les deux à la fois ? Le projet de Test d'enseignement secondaire supérieur (Tess) évoqué par le ministre de l'Enseignement dans Sud Presse ce mardi n'a en tout cas pas laissé grand m onde indifférent. L'idée de Christian Dupont (PS) est d'instaurer, à l'image de l'épreuve commune externe de fin de sixième primaire, une évaluation unique pour tous les élèves de sixième secondaire. Du moins dans certaines branches (français, maths, langues étrangères, sciences). "Le but serait de mélanger évaluation externe et interne" , explique M. Dupont. "Je ne suis pas pour le bac à la française, je ne suis pas partisan d'un modèle total."

La première édition du Tess pourrait avoir lieu dès juin prochain, sur base volontaire. La période test se prolongerait en juin 2010 avant que le Tess ne devienne obligatoire en juin 2011, si du moins le test du Tess s'est bien passé ou si l'évaluation a été bien évaluée, si vous préférez.

Le Tess serait élaboré par une équipe mixte d'enseignants, de pédagogues et d'inspecteurs. Il porterait sur les compétences terminales, soit le niveau que chaque élève est censé posséder en fin de secondaire. Il tiendrait compte des différentes options et filières d'enseignement.

Selon le ministre, une telle évaluation est nécessaire. Elle permettrait d'aider les enseignants à comparer le niveau de leur classe avec les autres. Elle donnerait aussi à l'enseignement supérieur une image claire de ce qu'est le secondaire. "Jusqu'ici c'est impossible. On peut au mieux le faire de manière empirique ou parce que des contacts personnels existent entre professeurs du secondaire ou du supérieur. La vue d'ensemble des 505 écoles secondaires n'existe pas", justifie M. Dupont.

Ceci dit, on en est encore au stade du projet, lequel va être soumis à l'avis de la commission de pilotage de l'enseignement. Celle-ci doit se prononcer d'ici fin décembre. Aura-t-on le temps, après cela, de se mettre d'accord sur une telle évaluation et ensuite de la mettre au point d'ici juin ? "Si on peut être prêt dans l'une ou l'autre discipline, tant mieux."

"Complexe et coûteux"

Certains observateurs en doutent, leur faisant dire que l'idée de M. Dupont n'est dès lors qu'un coup de pub électoral. Il y a d'abord la faisabilité pratique, la barque de la commission de pilotage étant déjà très chargée. Il y a ensuite la nécessité d'obtenir un accord politique dans la majorité à la Communauté française. Au CDH, on se montre a priori positif. Marie-Dominique Simonet, chef de file à la Communauté française : "Nous n'avons pas été concertés, mais on peut en parler. Ceci dit, s'il s'agit d'une évaluation certificative, cela demandera du temps et de la négociation. Pour juin prochain, cela me paraît difficile. En France, le bac est complexe et coûteux et certains se demandent s'il ne faudrait pas le supprimer."

Les réactions des autres acteurs ne se sont pas fait attendre. En sens divers. Pour la chef de groupe MR, Françoise Bertieaux, le projet Dupont ressemble furieusement au "Brevet d'aptitude communautaire" proposé en 2001 par Pierre Hazette (MR) ainsi qu'à sa propre proposition de décret en faveur d'un "Test d'aptitude communautaire". Même si l'idée était, alors, "de permettre aux élèves de se situer par rapport aux prérequis nécessaires" à l'enseignement supérieur et non que "les universités s'adaptent au niveau de leurs potentiels étudiants".

Les associations de parents sont tantôt surprises, tantôt ravies, tantôt défavorables. La Fédération des étudiants francophones, elle, estime que cette évaluation unique n'est "qu'une illusion dangereuse si la Communauté française ne prend pas des mesures pour améliorer la qualité de toutes les écoles avant l'échéance fatidique de la sixième secondaire". L.G.

Mis en ligne le 17/09/2008.  La Libre.be

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