Analyse UFAPEC mars 2018 par A. Pierard

05.18/ L'EVRAS dans l'enseignement spécialisé

Introduction

En 2017, l’UFAPEC s’est penchée sur l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle (EVRAS) dans l’une de nos études, suite à tout un travail de réflexion fait avec les parents afin de construire notre positionnement sur le sujet.[1] Cette étude traitant du sujet de manière globale au sein de notre système d’enseignement, nous souhaitons dans cette analyse traiter des questions spécifiques concernant la mise en place de l’EVRAS dans l’enseignement spécialisé.

L’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle (EVRAS) est un sujet parfois difficile à aborder à l’école ; les enseignants ne savent pas toujours par quel bout la prendre. Pour y remédier, des partenaires incontournables peuvent être sollicités. De plus, l’EVRAS est inscrite depuis 2012 dans les missions de l’école et une circulaire de 2013 apporte un éclairage pour les intervenants.

Les questions à aborder, les méthodes à utiliser, les informations à fournir peuvent être différentes pour le public de l’enseignement spécialisé, même s’il y a des bases communes. Pointons ici des enjeux fondamentaux comme le respect de soi et de l’autre, la non-discrimination, l’émancipation, les questions de santé publique (information, prévention des MST), le droit à une vie relationnelle, affective et sexuelle. Ces élèves sont effectivement avant tout des personnes à part entière, ayant des relations et des sentiments, exprimant des besoins d’amour et d’amitié comme tout un chacun.

Les trois dimensions de l’EVRAS concernent les élèves à besoins spécifiques comme tout le monde ! La question est de savoir comment les travailler avec eux, comment adapter les animations pour être au plus proche de leurs questions et de leurs réalités.

Dans la pratique, l’EVRAS n’est pas mise en place dans toutes les écoles et reste un domaine parfois difficile à traiter dans l’enseignement spécialisé. En effet, le dernier état des lieux réalisé dans le cadre du protocole d’accord relatif à la généralisation de l’EVRAS a pu mettre en évidence que les élèves de l’enseignement spécialisé sont moins touchés par des actions liées à l’EVRAS et que les équipes éducatives n’abordent pas avec aisance la thématique malgré un besoin important.[2]

La perception du corps humain est différente pour une personne ayant un handicap sensoriel, le relationnel doit être travaillé de manière bien spécifique avec les autistes, les personnes ayant un handicap mental ne maitrisent pas toujours aisément les codes sociaux, etc. Comment tenir compte des limites, des différences et des besoins de ces personnes ? Quelle attention particulière porter au handicap lors d’activités EVRAS ?

L’enjeu est de pouvoir adapter les interventions afin de correspondre à la réalité du terrain, de répondre aux besoins des élèves en la matière et de permettre une EVRAS de qualité pour tous.

L’EVRAS…

Dans un processus dynamique, l’objectif est de développer des savoir-faire et savoir-être, au service de l’épanouissement personnel et du vivre-ensemble à l’école, mais aussi dans notre société dans sa globalité. Le décret Missions, modifié en 2012 pour y intégrer l’EVRAS, prévoit que la Communauté française pour l'enseignement qu'elle organise, et tout pouvoir organisateur, pour l'enseignement subventionné, veillent à ce que chaque établissement : (...) éduque au respect de la personnalité et des convictions de chacun, au devoir de proscrire la violence tant morale que physique, à la vie relationnelle, affective et sexuelle et mette en place des pratiques démocratiques de citoyenneté responsable au sein de l'école.[3]

Comme l’explique la circulaire 4550[4], l’EVRAS est à penser tout au long du parcours scolaire, dès le fondamental et s’inscrit dans la logique du développement de CRACS (citoyens responsables, actifs, critiques et solidaires). Par ses aspects relationnel, affectif et sexuel, il s’agit d’une éducation à la vie sous toutes ses facettes. Celle-ci a tout son sens, tant dans l’enseignement ordinaire que dans le spécialisé, auprès d’enfants et de jeunes qui développent des valeurs au sein de la communauté scolaire tout en se construisant personnellement.

  • Trois dimensions interreliées

Les dimensions relationnelle, affective et sexuelle de l’EVRAS sont interconnectées. L’une ne va pas sans l’autre. Il est important de développer les trois, de travailler à l’intersection de ces dimensions avec des intensités variables en fonction de l’âge et des besoins des élèves concernés.

  • Divers intervenants

L’école fait généralement appel à des partenaires pour construire les projets EVRAS et mener des interventions selon les compétences de chacun : centre Psycho-Médico-Social (PMS), service de Promotion de la Santé à l’Ecole (PSE), planning familial, etc.

Les acteurs travaillent alors dans une optique de partenariat et de complémentarité.

Qu’en est-il dans l’enseignement spécialisé ? Fait-on appel aux mêmes partenaires ou faut-il se diriger vers des intervenants spécifiques ? Les deux sont possibles. Cela dépend des besoins de l’établissement et de ses élèves ainsi que du projet EVRAS construit au sein de l’école.

… Dans l’enseignement spécialisé

Pour tenir compte de la spécificité du secteur et de la réalité du terrain, un budget a été dégagé à la rentrée scolaire 2017 et une formation a été proposée aux professionnels des plannings familiaux.

Un montant de 15 500 euros sera dégagé spécifiquement pour permettre la mise en place d’animations dirigées vers les personnes en situation de handicap dans les écoles spécialisées. Des animateurs de plannings familiaux y ont été formés l’année dernière et seront opérationnels dès la rentrée prochaine. « Certains plannings familiaux donnaient déjà des animations aux personnes handicapées mais ce projet permettra de faire entrer ces animations dans les écoles », détaille Alain Joret, psychologue et formateur spécialisé dans la sexualité des personnes handicapées.[5]

Des adaptations de l’EVRAS sont pensées pour tous les types de handicap en se donnant du temps et en se centrant sur le relationnel.

Les animations seront bien sûr adaptées au handicap de la personne et la méthode pédagogique s’y adaptera également. Pas de grands changements donc, pour les personnes en situation de handicap physique. « Pour les personnes malentendantes, nous avons des formateurs du planning familial qui sont premièrement formés à ce type d’animations mais qui gèrent également la langue des signes. Les personnes malvoyantes pourront bénéficier d’informations tactiles ou sonores. » Les personnes handicapées mentales disposeront quant à elles d’outils d’apprentissage différents. « Les formations prendront aussi plus de temps », ajoute le spécialiste [Alain Joret]. Alors que le contenu des animations données dans l’enseignement général est plutôt axé sur l’éducation sexuelle, la gestion des émotions, les relations avec les autres, les bonnes distances à adopter seront au cœur de ces animations Evras pour les jeunes handicapés.[6]

  • Des « nœuds »

Lors de leur intervention au colloque sur l’EVRAS dans l’enseignement spécialisé le 9 novembre 2017 à Liège[7], François Jandrain, directeur de l’école professionnelle d’enseignement spécialisé Saint-Vincent Ferrer, et Catherine Dubru, infirmière en santé communautaire au centre PMS libre Liège 4, ont évoqué deux « sacs » à prendre en compte pour faire de l’EVRAS avec les élèves de l’enseignement spécialisé. Un « sac de nœuds », comprenant les difficultés avec lesquelles il faut travailler et un « sac de billes », reprenant les moyens à utiliser pour une EVRAS de qualité dans l’enseignement spécialisé.

La liste des cinq items repris dans chacun des « sacs » des deux protagonistes n’est pas exhaustive. D’autres intervenants de la journée ont d’ailleurs évoqué des éléments supplémentaires ou appuyé certains de ceux-ci.

Pour François Jandrain et Catherine Dubru, il faut tenir compte :

  1. De différences à tous niveaux (handicaps, compréhensions, comportements, réactions, etc.) ;
  2. D’une multiplicité d’intervenants ;
  3. D’un décalage entre les discours, la réalité et la compréhension ;
  4. De représentations en décalage ;
  5. Du fait de devoir jongler avec beaucoup de choses (problèmes de disponibilité de locaux, interruptions, maintien de l’attention, intimité VS culture d’école familiale, etc.).

D’autres éléments ont été soulevés par les différents intervenants lors de cette journée consacrée à l’EVRAS dans l’enseignement spécialisé. Il faut tenir compte de difficultés de plusieurs ordres dans le travail avec les élèves à besoins spécifiques. Cela peut s’exprimer au niveau de :

  • L’expression des émotions ;
  • La gestion des limites ;
  • L’entrée en relation avec l’autre ;
  • La prise de conscience et le respect de son corps (mais aussi de celui de l’autre).

     
  • Des « billes »

Les cinq « billes » soulevées par François Jandrain et Catherine Dubru, pour une EVRAS de qualité dans l’enseignement spécialisé, sont l’importance de :

  1. S’adapter ;
  2. Se coordonner (et se compléter selon les compétences et les talents de chacun) ;
  3. Répéter (de façons différentes et rencontrer plusieurs fois les élèves pour instaurer la confiance) ;
  4. Se côtoyer (entre acteurs et avec les élèves pour répondre à un besoin de régularité, de progression et de temps) ;
  5. Cibler les objectifs (et accepter d’en avoir moins).

Les acteurs du terrain présents à Liège le 9 novembre 2017 insistent sur l’importance et la nécessité de :

  • Prendre du temps ;
  • Construire le projet ensemble (école et acteur EVRAS) ;
  • Préparer les animations avec des personnes connaissant les jeunes et leurs besoins ;
  • Faire connaissance avec les élèves pour instaurer un climat de confiance ;
  • Agir et proposer des activités EVRAS dès l’enseignement fondamental ;
  • Permettre la mise en débat pour assurer la connaissance de soi, le respect de chacun, l’acceptation de sa différence, la reconnaissance de ses envies, besoins et limites ;
  • Déconstruire les idées reçues ;
  • Faire des ajustements selon les besoins.

Le tout, selon eux, est d’y mettre du cœur !

Sophie Henreaux, institutrice à l’école fondamentale spécialisée Joëlle Robins, et Tiffany Peché, animatrice au centre de planning familial La famille heureuse, rejoignent les propos de Martine Van Laar, animatrice an centre de planning familial des FPS, concernant l’idée d’organiser des séances régulières, de respecter un rythme et des rituels dans lesquels les élèves à besoins spécifiques trouvent un cadre rassurant. Elles expriment aussi l’intérêt de diversifier les activités et supports, ceci dans une optique d’adaptation aux élèves.

La question de l’adaptation, soulevée tant par le personnel des établissements scolaires que par les intervenants EVRAS, est primordiale !

Chaque type de handicap demande une prise en charge spécifique et par conséquent des animations adaptées et singulières. La manière d’aborder l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle ne sera pas la même pour les personnes avec des déficiences mentales que pour les personnes avec des déficiences sensorielles ou physiques. Par exemple, pour les personnes avec des déficiences intellectuelles (et, là encore, il existe différents degrés), il sera très important d’évoquer la notion de consentement mutuel car d’une part, les personnes handicapées mentales sont plus souvent victimes d’abus et, d’autre part, elles éprouvent plus de difficultés à déchiffrer les signaux sexuels verbaux et non-verbaux de leur partenaire. En revanche, pour les personnes avec un handicap physique, on va peut-être plus insister sur l’estime et la confiance en soi dans les relations affectives et/ou sexuelles. En bref, étant donné la multitude des situations et des handicaps dans l’enseignement spécialisé, il est primordial d’adapter à chaque fois les animations et les initiatives de l’EVRAS, selon le contexte.[8]

Les maitres mots en matière d’EVRAS dans l’enseignement spécialisé sont : le temps, la souplesse, la formation, les moyens et la coordination. Mais a-t-on toujours le temps de préparer les animations ? Sait-on s’adapter à tous les élèves et à leurs besoins propres ? Les professionnels venant assurer des animations EVRAS sont-ils formés à faire face à des élèves à besoins spécifiques ? L’école et ses partenaires ont-ils les moyens de mettre en place les projets imaginés ? Se donne-t-on toujours les moyens pour la coordination ?

Toutes des questions qui montrent l’importance de la réflexion et de la construction des animations dans un esprit de collaboration.

Pistes d’actions pour l’adaptation de l’EVRAS dans l’enseignement spécialisé

  • Priorité au relationnel

Pour permettre aux élèves à besoins spécifiques de développer les codes sociaux et habiletés sociales, il est important de travailler le relationnel avant tout. Gestion des émotions, relation aux autres, bonne distance, respect de soi et de l’autre, etc., sont des sujets qui peuvent être traités dans les ateliers, mais aussi abordés à d’autres moments, en classe.

L'EVRAS, c'est d'abord une question de relations entre personnes qui vivent certaines réalités à certains moments de leur vie en fonction de leurs caractéristiques propres (genre, développement physiologique et psychologique, identité sexuelle, environnement, sentiments, convictions, connaissances...). Et ce qui importe, c'est que l'enfant, le jeune, l'adulte en devenir dispose, en fonction de ses besoins propres, des clés lui permettant de vivre sereinement avec lui-même, avec l'autre et avec les autres.[9]

  • Du temps et de la coordination entre acteurs

Pour construire un projet EVRAS de qualité, il faut se donner du temps pour la réflexion, l’analyse du contexte, la recherche d’acteurs complémentaires et travailler en collaboration.

Cette collaboration peut se faire avec le centre PMS, le service PSE, un planning familial ou des acteurs spécialisés comme le SUSA[10] ou l’ASPH[11]. Les animations peuvent se construire sur base d’outils adaptés mis à disposition par le centre de ressources « handicaps et sexualité en Wallonie » ou l’ARAPH[12].

  • Construction d’un projet d’école

Pour enraciner les interventions externes dans un travail collaboratif, il faut faire de l’EVRAS un projet commun au service du vivre-ensemble dans l’établissement scolaire. Dans ce sens, il est judicieux d’impliquer toute l’équipe et d’inscrire les animations dans le projet d’établissement afin d’assurer l’EVRAS de manière continue, au profit des élèves.

S’il va de soi que l’EVRAS doit être adaptée au développement des élèves, cela aura encore plus de sens si le projet est construit et suivi tout au long du parcours scolaire.

  • Adhésion des parents

La vie relationnelle, affective et sexuelle est encore parfois considérée comme un sujet tabou, particulièrement concernant la sexualité des personnes en situation de handicap. Dans les familles concernées, de nombreux parents considèrent leurs enfants en situation de handicap comme asexués, ils n’ont donc pas besoin d’une éducation à la vie affective et sexuelle. Par conséquent, les élèves n’ont pas le même accès à ces informations, certains n’y ayant même pas accès du tout. L’école est ainsi l’endroit idéal pour aborder les questions liées à la sexualité et l’affectivité car, a priori, tous les élèves sont mis sur un pied d’égalité[13]. Pour ces élèves, l’école est donc un lieu essentiel pour traiter des questions des relations, de l’affection, de la sexualité dans un lieu de confiance. L’école devient un informateur privilégié et important pour les élèves à besoins spécifiques pour tout ce qui concerne l’EVRAS.

L’Education à la Vie Relationnelle, Affective et Sexuelle (EVRAS) est, pour l’UFAPEC, une dimension essentielle de la formation humaine et citoyenne de nos enfants tout au long de leur scolarité et dans tous les types d’enseignement. L’école, à côté de l’éducation nécessairement multiple proposée aux enfants dans chaque famille, a donc un rôle déterminant à jouer. Ceci afin de s’assurer que chaque enfant, chaque adolescent, développe une réflexion, des attitudes et un comportement conscients des enjeux de société, de groupe, de partenaires ou d’identité en matière de vie relationnelle, affective ou sexuelle. Il s’agit en outre qu’il obtienne des pistes de réponses en fonction de ses besoins propres, à la fois individuels et relationnels. C’est donc l’enfant, le jeune, qui doit être au centre des préoccupations lorsqu’il est question d’EVRAS à l’école. L’EVRAS doit avoir pour premier objectif le bien du jeune. En ce sens, l’école doit être un lieu où on doit pouvoir l’écouter et reconnaître son individualité tout en promouvant un respect fondamental dans toutes les relations. [14]

Christelle Damoiseaux, animatrice au centre de planning familial La famille heureuse, évoque la question du manque d’autonomie des jeunes entre l’école et la maison. Ils sont parfois pris en charge par le transport scolaire. D’autres n’ont pas la liberté de passer du temps hors de l’école avec des camarades de classe ou des amis. Leur socialisation n’est pas toujours aussi facile que pour tout un chacun.

Emmanuel Ferante, ancien élève de l’institut royal pour handicapés de l’ouïe et de la vue (IRHOV) ayant une déficience visuelle, explique que la peur des parents empêche une socialisation libre, enferme entre la maison et l’école. Pour lui, c’est une chance d’avoir pu profiter de ce cours indispensable pour parler librement de ce genre de choses, dont on ne parle pas forcément à la maison.

Dans ce sens, Christelle Damoiseaux est rejointe par Stéphanie Coppée et Carole Leclercq, animatrices au centre de planning familial Louise Michel, dans l’importance à accorder à la rencontre avec les parents pour leur expliquer le projet, écouter leurs attentes, répondre à leurs questions. La communication aux parents est essentielle afin de permettre d’en parler aussi à la maison, de continuer le processus d’éducation.

L’école se doit de considérer le parent comme un partenaire et a donc intérêt à susciter son adhésion et permettre la rencontre afin de faire tomber les craintes et les barrières et de permettre une collaboration dans l’intérêt du jeune. Nous sommes là au cœur même de la co-éducation.

Conclusion

Dans un processus dynamique et de concertation, l’école a pour mission de fournir à ses élèves des clés pour une vie relationnelle, affective et sexuelle épanouie !

Il s’agit de :

  • Transmettre des valeurs, des attitudes et des savoir-être ;
  • Viser l’autonomie et l’émancipation des jeunes en tenant compte de leurs besoins spécifiques ;
  • Permettre aux jeunes de faire des choix éclairés tout au long de leur développement ;
  • En faire des adultes conscients de leurs droits, armés pour s’exprimer.

Concernant les élèves à besoins spécifiques, des éléments importants à travailler dans le cadre de l’EVRAS sont le respect de sa différence et de sa singularité, l’acceptation et la reconnaissance de son handicap, son intégration.

Dans la construction de sa vie relationnelle, affective et sexuelle, tout enfant, toute personne, va rechercher des lieux de confiance qui puissent répondre à ses questions et à ses attentes. Le plus grand risque est qu'il n'en trouve pas. L'un des grands enjeux de l'EVRAS est donc d'être inclusive : que chacun puisse s'y retrouver, se sentir reconnu dans sa différence, même si celle-ci n'est pas connue des autres, et de pouvoir exprimer ses avis ou inquiétudes dans les limites imposées par le respect de l'autre et des autres. Si cela devrait être vrai partout, cela doit nécessiter une vigilance de tous les instants pour les acteurs éducatifs de l'école et pour les intervenants en EVRAS. Parce que les séquelles du rejet ou de l'indifférence mènent à des blessures profondes, voire irréversibles. [15]

Il est essentiel qu’enseignants et acteurs EVRAS aident le jeune à construire et améliorer l’estime de soi mais aussi à aller à la rencontre de l’autre.

Les parents ont aussi un rôle à jouer et doivent être considérés comme des partenaires essentiels. Par la mise en place de l’EVRAS dans l’école et l’implication des parents dans le projet, l’équipe éducative peut aider les parents à cheminer dans l’acceptation de la dimension affective et sexuelle de la vie de leur enfant. C’est ensemble qu’on peut aiguiller les élèves à besoins spécifiques pour une vie relationnelle, affective et sexuelle de qualité !

 

 

Alice Pierard

 

 


[1] Pour approfondir la question de l’EVRAS dans sa globalité, nous vous invitions à lire notre étude de 2017 : M. LONTIE, L'éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle (EVRAS) : enjeux et perspectives ?, Etude UFAPEC août 2017, http://www.ufapec.be/files/files/analyses/2017/1317-Etude1-EVRAS.pdf

[2] Gouvernement de la fédération Wallonie-Bruxelles, Soutien à l’Education à la vie relationnelle, affective et sexuelle (EVRAS) dans l’enseignement spécialisé, publié le 19 octobre 2016 - http://gouvernement.cfwb.be/soutien-l-education-la-vie-relationnelle-affective-et-sexuelle-evras-dans-l-enseignement-sp-cialis

[3] Décret définissant les missions prioritaires de l'enseignement fondamental et de l'enseignement secondaire et organisant les structures propres à les atteindre, version du 1 février 2018, http://www.gallilex.cfwb.be/document/pdf/21557_030.pdf, p. 5.

[4] Circulaire 4550 du 10 septembre 2013, Education à la Vie Relationnelle, Affective et Sexuelle (EVRAS), http://www.gallilex.cfwb.be/document/pdf/38790_000.pdf

[5] L. VANDERKELEN, « Des animations à l’éducation relationnelle et sexuelle pour les personnes handicapées », in La Libre, 4 juillet 2017, http://www.lalibre.be/actu/belgique/des-animations-a-l-education-relationnelle-et-sexuelle-pour-les-personnes-handicapees-595a768dcd706e263e997336

[6] Ibidem.

[7] « Quand l’EVRAS sort de l’ordinaire… L’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle dans l’enseignement spécialisé », Cité Miroir de Liège, 9 novembre 2017.

[8] D. TONCHEVA, Quelles sont les difficultés rencontrées par l’enseignement spécialisé dans la mise en place des activités EVRAS ?, Analyse ASPH septembre 2015, http://www.asph.be/Documents/Analyses%20et%20etudes%202015/analyse%2017%20EVRAS%20anysurfer.pdf, p. 4.

[9] M. LONTIE, L'éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle (EVRAS) : enjeux et perspectives ?, p. 38.

[10] Fondation active dans le domaine de l’autisme.

[11] Association Socialiste de la Personne Handicapée.

[12] Association de Recherche et d'Action en faveur des Personnes Handicapées.

[13] D. TONCHEVA, Quelles sont les difficultés rencontrées par l’enseignement spécialisé dans la mise en place des activités EVRAS ?, p. 5.

[14] M. LONTIE, L'éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle (EVRAS) : enjeux et perspectives ?, p. 34.

[15] M. LONTIE, L'éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle (EVRAS) : enjeux et perspectives ?, p. 38.

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