Analyse UFAPEC Mai 2022 par S. Ryelandt
  • Stimuler l’esprit d’entreprendre à l’école, une manière d’aider les jeunes à s’inventer et à construire le monde de demain ?

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06.22/ Stimuler l’esprit d’entreprendre à l’école, une manière d’aider les jeunes à s’inventer et à construire le monde de demain ?

Introduction

Parvenir à se projeter dans le monde de demain n’est pas simple. Si nous vivons une époque traversée par des actualités dramatiques, relayées abondamment par les médias, notre monde est aussi en proie à une accélération des changements (innovations technologiques, transformation des modes de production et de consommation) et est confronté à des enjeux sociétaux et environnementaux cruciaux (profondes fractures sociales, changement climatique, etc.).

Pour répondre à la complexité des défis auxquels notre société est confrontée, nous avons besoin de jeunes créatifs, motivés, entreprenants, audacieux, capables de déceler des opportunités, d’affronter le changement, de s’adapter, de collaborer…. Favoriser la diversité des talents et encourager l’esprit d’entreprendre des jeunes durant leur parcours scolaire semble plus que jamais nécessaire aujourd’hui. L’école parvient-elle à répondre à cet enjeu ? À la lecture de témoignages d’élèves sur leur vécu scolaire, cela ne semble pas être le cas : En Belgique, trop d’écoles oublient de laisser une place à la fantaisie, au rêve, à la créativité et à l’innovation. Trop d’écoles fonctionnent dans le déni de la réalité du monde actuel. Nous avons le sentiment qu’on nous prépare pour une société passée, qui n’existe plus. Les robots que les écoles sont en train de formater seront-ils capables de faire face aux défis à venir ? Accompagner le développement de la créativité de chacun est indispensable [1]!

Sachant désormais que 85 % des emplois de 2030 n’existent pas aujourd’hui [2], que peut faire l’école pour développer l’esprit d’entreprendre chez ses élèves ? À partir de quel âge peut-on apprendre à entreprendre ? Des projets encourageant la dynamique entrepreneuriale dans une perspective durable, que ce soit en termes de développement économique, social ou culturel, sont-ils déployés dans les écoles ? Et si oui, sont-ils le fait d’initiatives du milieu scolaire, du secteur entrepreneurial ou associatif ?

Esprit d’entreprendre, de quoi parle-t-on ?

L’Union européenne a reconnu en 2006 l’esprit d’initiative et d’entreprendre comme l’une des huit compétences clés pour l’éducation et la formation tout au long de la vie : […] l’esprit d’initiative et d’entreprise qui consiste en la capacité de passer des idées aux actes. Il suppose créativité, innovation et prise de risques, ainsi que la capacité de programmer et de gérer des projets en vue de la réalisation d’objectifs[3]. En 2016, un référentiel de compétences européen nommé « EntreComp », utilisable tant dans une situation de cursus scolaire que dans le monde du travail, a été créé en vue de soutenir et d’inspirer des actions visant à aider au développement de l’entrepreneuriat, c’est-à-dire agir en fonction d’opportunités et d’idées que l’on transforme en valeur pour les autres. La valeur créée peut être financière, culturelle ou sociale[4].

Des attitudes-clés, spécifiées par le référentiel « EntreComp », comme la connaissance de soi, l’esprit d’équipe ou la prise d’initiatives ont notamment servi de référence pour déterminer les compétences nécessaires au développement de l’esprit d’entreprendre[5] dans le cadre de la réforme du tronc commun[6]. Ces compétences ont été définies au sein du sixième domaine d’apprentissage[7] intitulé « créativité, engagement et esprit d’entreprendre ». Il concerne l’aptitude à associer des actes aux idées, c’est-à-dire à transformer des réflexions en actions et en projets effectifs[8]. Les visées d’apprentissage de ce domaine sont intégrées dans chaque référentiel disciplinaire[9], ce qui montre l’importance accordée par notre gouvernement au développement d’un véritable esprit d’entreprendre dans l’enseignement obligatoire dès la classe maternelle.

Esprit d’entreprendre, déconstruire les préjugés.

Si l’esprit d’entreprendre peut donc se définir comme une aptitude à transformer une idée en projet en vue de la réalisation d’objectifs, alors cette capacité semble nécessaire dans tous les domaines de la vie, qu’elle soit professionnelle, sociale ou privée. Il s’agit de pouvoir rêver un projet dans lequel on a envie de s’investir, que ce soit dans le domaine artistique, social, sportif, économique… C’est pouvoir se mettre en mouvement, être capable de s’adapter, de rebondir…

Or, lorsqu’on entend le mot « entreprendre », nous l’associons automatiquement au mot « entreprise », ce dernier vocable étant souvent compris de façon très limitée et doté de significations péjoratives auprès d’une partie de la population. Le monde de l’entreprise est inconnu de nombreux enseignants, qui le résument à des notions d’économie comme la productivité, la rentabilité, le licenciement… explique Stéphane Biron, professeur en sciences économiques au degré supérieur du collège Ste-Gertrude de Nivelles. Il y a une très profonde incompréhension du monde entrepreneurial, monde qui fait peur à des personnes qui ont été écoliers puis qui sont retournés à l’école pour y travailler dès la fin de leurs études supérieures[10].

Aujourd’hui, la notion de profit, qui, si elle reste par définition la préoccupation majeure du monde entrepreneurial, se conjugue de plus en plus souvent avec des objectifs de développement durable et équitable. Bruno Hap et Pascal Renard, conseillers pédagogiques pour le pôle création de la Sowalfin[11], soutiennent des projets au sein d’établissements scolaires qui répondent au concept du « triple P » (People, Planet, Profit), les trois piliers du développement durable[12]. Pour qu’un projet fonctionne aujourd’hui, il est en effet nécessaire de prendre en compte l’impact social et environnemental dans les critères de performance en plus des critères économiques traditionnels[13]. On parle d’ailleurs de plus en plus d’entrepreneur social, c’est-à-dire d’une personne qui met ses qualités d’entrepreneur au service d’un projet d’intérêt général en cherchant à résoudre une problématique sociétale. L’entrepreneur social met l’économie au service de l’humain réconciliant ainsi l’économique et le social[14].

« Entreprendre » est également associé au mot « entrepreneur », qu’on a tendance à visualiser comme une personne de sexe masculin. Or, « entrepreneur » se conjugue aussi au féminin[15]. De plus, on peut développer l’esprit d’entreprendre dans son activité professionnelle sans nécessairement devenir entrepreneur, donc sans forcément créer sa propre entreprise ou organisation, mais en choisissant d’évoluer dans une entreprise classique en tant qu’« intra-preneur », c’est-à-dire en ayant une démarche entrepreneuriale en tant qu’employé d’une entreprise existante, par exemples en proposant une idée innovante (service, produit, activité…), en montant un projet, en créant de la valeur pour son entreprise et pour la société.

Esprit d’entreprendre, former les enseignants ?

À l’occasion de notre étude consacrée au nouveau tronc commun, nous avions questionné Marc Romainville[16], une des chevilles ouvrières du pacte pour un enseignement d’excellence, qui insistait sur l'aspect révolutionnaire des visées transversales en invitant l'enseignant à travailler la créativité, l'esprit d'entreprendre, etc., certes, sans se bercer d'illusions : nous ne savons pas comment les enseignants vont s'approprier cette dynamique nouvelle ; les formations initiale et continuée des enseignants vont avoir un rôle indéniable à jouer à ce niveau-là[17].

Comment travailler la créativité et l’esprit d’entreprendre pour soi et ses élèves ? Aujourd’hui de nombreux organismes proposent des formations entièrement gratuites en « pédagogie entrepreneuriale ». Il s’agit de former les enseignants à un état d’esprit, à une posture qui va leur permettre de travailler avec leurs élèves toutes les compétences comportementales de l’entrepreneuriat comme la créativité, la curiosité, la prise d’initiative, la prise de responsabilité, la coopération et la co-création[18]. Comment faire émerger de nouvelles idées et faciliter la mise en projet des élèves ? Comment travailler la connaissance de soi pour découvrir ce qui me motive, ce qui me donne envie d’agir ?

En Fédération Wallonie-Bruxelles, deux plateformes dédiées à l’entreprenariat sont des mines de renseignements pour les enseignants et les jeunes : la Sowalfin, avec son pôle Création[19]pour la Région wallonne, et Yet.brussels, la plateforme des jeunes entrepreneurs[20] en Région bruxelloise. Avec « Générations entreprenantes »[21], la Sowalfin et son réseau de partenaires propose des activités, des outils et des formations pour sensibiliser, informer et accompagner aussi bien les acteurs de l’éducation que les jeunes à la culture entrepreneuriale. Un programme de formation continue[22] est ainsi proposé aux acteurs de l’éducation avec pour objectif de renforcer la présence de l’esprit d’entreprendre dans l’enseignement. En Région bruxelloise, Step2you[23] est spécialisé dans la formation des enseignants à la pédagogie entrepreneuriale (formation initiale et continuée). Différents modules de formation sont proposés comme par exemple « la posture de l’enseignant en pédagogie entrepreneuriale », « préjugés et entrepreneuriat », etc.

Esprit d’entreprendre, une pédagogie par projet ?

L’apprentissage de l’esprit d’entreprendre peut venir de témoignages (pour s’inspirer), de la gamification[24] et de l’expérientiel, dit Bruno Hap. L’expérientiel, c’est de la pédagogie par projet, de l’apprentissage par l’action (learning by doing).  L’élève doit agir, construire des projets et les mener à leur terme. Il est confronté à une situation authentique. Cette pédagogie est quotidiennement mise en œuvre dans les écoles à pédagogie active de type Freinet. Elle permet à la classe d’être considérée comme un lieu de vie ouvert sur l’extérieur[25].

En pédagogie entrepreneuriale, les programmes de « mini-entreprises », qui proposent à des groupes de jeunes de l’enseignement secondaire supérieur de se lancer dans la création et la gestion d’une entreprise de petite taille durant l’année scolaire[26], sont un exemple d’approche pédagogique expérientielle, par le projet. Ce type de programmes existe aussi pour les élèves du primaire, avec par exemple « Futur Défi »[27], un challenge basé sur les objectifs du développement durable (ODD)[28], ou « Cap’ten »[29] (sois capitaine de ton projet), qui amène les élèves à réaliser un projet ambitieux, également dans le respect des ODD. La sensibilisation à l’entrepreneuriat responsable et durable est heureusement bien présente[30] ! 

Qu’en est-il de la mise en œuvre de tels projets dans les écoles ? Si pendant longtemps les projets de sensibilisation à l’entreprenariat de type « mini-entreprises » se sont surtout retrouvés dans les sections techniques et professionnelles du secondaire supérieur, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Le public s’est élargi. Eléonore Poullet, co-directrice de l’association Young Thinkers, un réseau de jeunes philosophes qui travaillent sur des projets comme l’entreprenariat en partenariat avec différents opérateurs [31], explique combien il est nécessaire de sensibiliser les jeunes à l’esprit d’entreprendre dans toutes les filières dans la mesure où tous les jeunes doivent être capable de se mettre en projet et traiter les différentes étapes de leur vie à la façon d’un projet[32]. Elle constate qu’actuellement, dans le général, ce sont surtout les enseignants des options de sciences économiques qui font appel à des partenaires extérieurs à l’école pour sensibiliser à l’entreprenariat. Son expérience de terrain la conforte dans le fait qu’il faut pouvoir travailler l’esprit d’entreprendre avec tous les jeunes : la capacité à problématiser et à contextualiser est plus aisée pour les élèves des sections qualifiantes ; les élèves du général sont plus perdus, car ils sont davantage dans l’abstraction[33] !

Pour Bruno Hap et Pascal Renard, si l’on veut permettre aux jeunes de vivre un véritable parcours d’apprentissage à l’esprit d’entreprendre, une pédagogie par projet doit pouvoir être mise en œuvre dès le primaire. Une telle pratique pédagogique s’y inscrit d’ailleurs assez aisément, car il y a une plus grande perméabilité entre les matières qu’en secondaire. Un projet est en effet toujours à l’intersection de plusieurs disciplines : pour mettre en œuvre tel projet, j’ai besoin de savoir écrire sans fautes, j’ai besoin de parler une autre langue, j’ai besoin de savoir calculer, de pouvoir faire un plan d’affaires, de communiquer autour de mon projet [34]Une des difficultés rencontrées dans le secondaire général est le séquencement des matières. Si Stéphane Biron parvient pour le moment à travailler sur des projets de « mini-entreprises » avec ses élèves, c’est, entre autres, grâce au travail interdisciplinaire qu’il a réussi à mettre en place avec une de ses collègues, enseignante de français : notre travail d’équipe est indispensable, nous ne portons pas du tout les mêmes lunettes lorsque nous accompagnons les élèves dans leur projet. Je suis attentif à la démarche globale, au processus, tandis qu’elle s’intéresse à la communication : comportement verbal et non verbal, distribution du temps de parole[35]

Des freins au développement de l’esprit d’entreprendre à l’école.

Nous avons déjà évoqué deux freins au développement de l’esprit d’entreprendre à l’école : le (fréquent) manque de connaissance et d’ouverture des enseignants au monde de l’entreprise et à la culture entrepreneuriale, ainsi que l’organisation générale de l’enseignement secondaire, qui amène à un cloisonnement des matières, ce qui handicape une pratique de pédagogie par projet. D’autres freins existent, parmi lesquels : la difficulté du travail collaboratif pour les jeunes et pour les enseignants ou encore la vision négative de l’échec.

Pour pouvoir mener un projet à son terme, il faut être capable de travailler en équipe, et c’est sans doute ce qui est le plus difficile pour les jeunes, dit Bruno Hap. Pour travailler avec l’autre, il faut que le jeune accepte que sa vision d’une problématique ne soit pas unique, qu’il n’y a pas qu’une seule bonne réponse. Lorsque quatre personnes sont autour d’une table avec un problème à résoudre, on peut avoir quatre idées différentes et il faut arriver à un consensus. C’est un exercice difficile, mais essentiel[36] ! Un des objectifs des ateliers que propose l’association Young Thinkers est de donner l’envie aux jeunes de s’écouter pour enrichir leur pensée à partir de ce que l’autre dit : l’idée est de sortir de cette compétitivité « d’avoir le meilleur argument »[37] ! Stéphane Biron pointe le fonctionnement de notre système scolaire qui génère de l’individuation : Les bulletins et les évaluations sont individuels. Dès qu’on met du collectif dans l’école, c’est plus compliqué, les enseignants eux-mêmes sont souvent des individualistes, ils ont des difficultés à collaborer. Il faut d’abord que ça change là[38] !

La peur de l’échec bloque la capacité d’entreprendre, il est nécessaire de démystifier l’échec [39] ! ajoute Eléonore Poullet. La pédagogie par projet est une pédagogie de l’essai-erreur. Et pour parvenir à mettre en place ce type de pédagogie, l’enseignant doit pouvoir autoriser l’erreur, ce qui demande un certain lâcher-prise, l’enseignant devenant un accompagnateur plus qu’un détenteur de savoir[40]. Si les élèves sont dans une impasse lors de la création d’un projet, je n’interviens pas ! Les élèves doivent régler par eux-mêmes le problème, dit Stéphane Biron. S’ils se plantent, je laisse faire. Si la façon de fonctionner du groupe est telle qu’un élève fait tout le boulot, je laisse faire. Lorsque cet élève en aura marre, un autre élève prendra le relais profitant de ce temps de silence du leader ! Le groupe devient autoporteur ! Et les jeunes adorent, car ils ont un sentiment de contrôle total et un sentiment de compétence quand ils arrivent au bout de la tâche[41] !

Dans son Mémorandum, l’UFAPEC plaide pour que l’erreur soit utilisée comme levier au service des apprentissages, l’erreur étant un moyen comme un autre d’accéder à la connaissance. La culture de l’échec, présente dans nos écoles, est nourrie par l’omniprésence de l’évaluation, laquelle donne à l’erreur un statut de sanction[42]. Au fond, dit le philosophe Charles Pépin, ce qui transforme une erreur « normale » en échec douloureux, c’est le fait de mal la vivre : le sentiment de l’échec. La culture de l’erreur protège du sentiment d’échec[43]. Pour Stéphane Biron, il n’est pas simple dans le système scolaire actuel de faire de la pédagogie par projet : on court après les bulletins et les évaluations. On nous demande de générer des points. Or, dans un apprentissage d’essai-erreur, on va plutôt regarder le processus, les petites victoires, on va laisser l’élève s’exprimer, on laisse une place à la partie émotionnelle de l’apprentissage, et le bulletin ne laisse pas de place à cela, c’est une communication unilatérale où on communique la situation de l’élève par rapport à des attendus[44]. À l’UFAPEC, nous demandons de transformer le bulletin à points de l’élève en baromètre de son développement global, les enseignants donnant alors des commentaires positifs et des pistes de solutions en lien avec le développement global de l’enfant[45]. Notons ici que cette dynamique a déjà cours dans une série d’écoles, en particulier lorsqu’elles se déploient dans un horizon pédagogique alternatif.

Conclusion

L’esprit d’entreprendre n’est pas une compétence liée uniquement au monde professionnel et économique. Les attitudes et capacités développées en entrepreneuriat concerne tous les aspects de la vie : il s’agit avant tout d’être capable de transformer une idée en projet. L’Union européenne l’a bien compris, en en faisant une des compétences clés pour l’éducation. La Fédération Wallonie-Bruxelles a, quant à elle, intégré l’esprit d’entreprendre dans le nouveau tronc commun du Pacte pour un enseignement d’excellence, afin que désormais tous les élèves soient concernés par cet apprentissage.

Pour parvenir à mettre en œuvre l’esprit d’entreprendre à l’école, il est nécessaire que les acteurs de l’enseignement s’ouvrent davantage à la culture entrepreneuriale. Nos structures institutionnelles pourraient par ailleurs encourager l’engagement d’enseignants venant du secteur privé, par exemple en valorisant financièrement les années d’ancienneté prestées dans leur parcours professionnel antérieur.

Nous avons vu que la pédagogie entrepreneuriale est une pédagogie par projet, une pédagogie par expérimentation (essai-erreur). Les enseignants doivent pouvoir varier leurs pratiques pédagogiques[46], en travaillant, entre autres, par projet, pédagogie qui entraîne naturellement des pratiques professionnelles plus collaboratives (interdisciplinarité). Il s’agit également de parvenir à faire évoluer une culture de l’échec vers une culture de l’erreur, l’échec devant être perçu comme une fenêtre qui s’ouvre plutôt que comme une porte qui se ferme[47]. Cette transformation ne pourra se faire sans le soutien des parents, lesquels doivent aussi accepter et s’habituer à ce que les enseignants n’évaluent pas systématiquement le travail de leur enfant avec des points. Un feed-back plus qualitatif est la seule manière de pouvoir évaluer un tel processus d’apprentissage.

Nous avons pu mettre en lumière qu’énormément de ressources (outils, formations, animations…) existent pour les écoles. Le rôle des directions est important à cet égard en tant que relais entre les différents opérateurs, expert en esprit d’entreprendre, les enseignants et les élèves. Parmi les projets pouvant être mis en œuvre dans les écoles, nombreux sont ceux encourageant une dynamique entrepreneuriale dans une perspective durable, où l’économie est repensée comme un moyen au service de l’humain et du monde vivant.

Travailler l’esprit d’entreprendre à l’école est par ailleurs une magnifique opportunité de mener un travail de réflexion avec les jeunes sur des questions comme le sens de l’activité humaine (travail…), la notion de responsabilité, les enjeux écologiques, sociaux et existentiels que nous rencontrons…

 

 

Sybille Ryelandt

 


[1] Cf. Carte blanche de Fanny Poncelet, 14 ans à l’époque, publiée par la Libre Belgique en 2019 : https://www.lalibre.be/debats/opinions/2019/10/12/non-les-eleves-ne-sont-pas-du-betail-mon-manifeste-pour-le-bonheur-a-lecole-OK5Z4HXEKRA6BIDBI6MWVBXJMU/ - lien vérifié le 30 avril 2022.

[2] Cf. https://www.orientation-education.com/article/85-des-jobs-de-2030-n-existeraient-pas-encore - lien vérifié le 30 avril 2022.
Pour aller plus loin, lire BAIE F, CEFA : Comment former à des métiers qui n’existent pas encore, analyse UFAPEC 18.19 : https://www.ufapec.be/nos-analyses/1819-metiers-qui-existent-pas.html - lien vérifié le 30 avril 2022.

[3] VERZAT C, « Esprit d’entreprendre, es-tu là ? Mais de quoi parle-t-on ? », in Entreprendre et Innover 2015/4 n°27 : https://www.cairn.info/revue-entreprendre-et-innover-2015-4-page-81.htm?contenu=article – lien vérifié le 30 avril 2022.

[4] Cf.  https://entrecompeurope.eu/be/a-propos/ - lien vérifié le 30 avril 2022.

[5] Cf. https://www.fondation-enseignement.be/node/313 - lien vérifié le 30 avril 2022.

[6] La réforme du tronc commun fait partie d’un ensemble de réformes déterminées par le pacte pour un enseignement d’excellence. Davantage « polytechnique » et organisé sur 12 années (3-15 ans), il comprend huit grands domaines d’apprentissage, qui intègrent un certain nombre de connaissances peu présentes jusque alors dans la formation commune, telle que l’esprit d’entreprendre. Pour en savoir plus à ce sujet, lire LONTIE M, Les enjeux d’un tronc commun polytechnique et pluridisciplinaire, étude UFAPEC 21.20 : https://www.ufapec.be/files/files/analyses/2020/2120-ET4-tronc-commun.pdf - lien vérifié le 30 avril 2022.

[7] Ce sixième domaine a une vocation d’apprentissage transversal au sein des différentes disciplines scolaires. Il en est de même pour les domaines 7 et 8 : « apprendre à apprendre et poser des choix » et « apprendre à s’orienter ». Les domaines 6, 7 et 8 sont complémentaires et ont des visées d’apprentissage communes. On parle dès lors, pour ces trois domaines, de « domaines transversaux ».

[8] Cf. Fédération Wallonie-Bruxelles, Référentiel des compétences initiales, p. 3 :
http://www.ifc.cfwb.be/documents/multi/tc/REF%20CI%20version%201LG.PDF - lien vérifié le 30 avril 2022.

[9] Les nouveaux référentiels ont tous été adoptés par le Parlement. Parmi ceux-ci, seul le référentiel des compétences initiales, portant sur les trois années du maternel, est actuellement mis en œuvre dans les classes. Les nouveaux référentiels entreront en vigueur en 1ère et en 2ème primaire à la rentrée scolaire 2022.

[10] Interview de Stéphane Biron réalisée par Sybille Ryelandt le 14 avril 2022.

[11] Le groupe Sowalfin, créé en 2002 par le gouvernement wallon, rempli différentes missions dont celle de sensibiliser et accompagner les jeunes à l’esprit d’entreprendre :
https://www.sowalfin.be/creation/stimulez-lesprit-dentreprendre-des-jeunes-avec-generations-entreprenantes/ - lien vérifié le 30 avril 2022.

[12] Les trois piliers du développement durable : people (social), planet (écologique) et prosperity (économique).

[13] Interview de Bruno Hap et de Pascal Renard réalisée par Sybille Ryelandt le 12 avril 2022.

[14] Pour aller plus loin, nous conseillons la lecture du livre DARDAILLON M, Activez vos talents, ils peuvent changer le monde, éd. Alisio, 2020 :
https://www.ticketforchange.org/le-livre - lien vérifié le 30 avril 2022.

[15] Une semaine de sensibilisation des jeunes à l’entrepreneuriat féminin est organisée chaque année par l’association « 100.000 entrepreneurs ». L’objectif est de promouvoir la culture entrepreneuriale et la réussite au féminin auprès des jeunes de 13 à 25 ans à Bruxelles et en Wallonie. Pour en savoir plus : https://hackstereotypes.be – lien vérifié le 30 avril 2022.

[16] Marc Romainville est professeur ordinaire à l’université de Namur (UNamur), en charge du service de pédagogie universitaire. Il préside la commission des référentiels et des programmes du tronc commun.

[17]Cf. LONTIE M, op.cit., p. 15 :
https://www.ufapec.be/files/files/analyses/2020/2120-ET4-tronc-commun.pdf - lien vérifié le 30 avril 2022.

[18] La Co-création est le fait de créer ensemble un projet innovant autour d’un thème intéressant pour le groupe.

[19] Cf. https://www.sowalfin.be/creation/ - lien vérifié le 30 avril 2022.

[20] YET.brussels pour Young entrepreneurs tomorrow :
https://yet.brussels/fr - lien vérifié le 30 avril 2022.

[21] « Générations Entreprenantes » est le dispositif de la Sowalfin qui coordonne toutes les activités visant à développer l’esprit d’entreprendre des jeunes. Près de 53.000 jeunes sont touchés par ce dispositif via les écoles secondaires, supérieures et les mouvements de jeunesse en Wallonie :
https://www.sowalfin.be/creation/entreprends-toi-avec-generations-entreprenantes/ - lien vérifié le 30 avril 2022.

[22] Pour recevoir des informations et le programme de formation continue des « enseignants entreprenants », il faut prendre contact avec un des conseillers pédagogiques de la Sowalfin. Ce programme de formation s’adresse à tout acteur wallon qui joue un rôle dans l’éducation de la jeunesse : enseignants, directions, éducateurs... tous niveaux et tous réseaux confondus.

[23] L’association Step2you, département de sensibilisation à l’entrepreneuriat de l’association ICHEC, développe des outils pédagogiques, des ateliers pour les jeunes (dès 10 ans) et des formations d’enseignants, avec pour objectif de développer l’esprit d’entreprendre chez les jeunes et leurs accompagnateurs : https://www.step2you.be/fr/step2you.html?IDC=761 – lien vérifié le 30 avril 2022.

[24] La gamification ou ludification consiste à transposer les mécaniques du jeu dans un domaine non-ludique.

[25] Pour aller plus loin, lire BAIE F, Enseignement qualifiant : La pédagogie par projets peut-elle redonner du « sens » à l’école pour nos adolescents en perte de motivation ?, analyse UFAPEC 2015 30.15
 https://www.ufapec.be/files/files/analyses/2015/3015-pedagogie-projets-3.pdf - lien vérifié le 30 avril 2022.

[26] Le programme Mini-Entreprise est proposé en Fédération Wallonie-Bruxelles par l’association « Les Jeunes Entreprises » (LJE) :  https://www.lje.be/fr/Mini-Entreprise%20Présentation - lien vérifié le 30 avril 2022.

[27] Cf. https://www.lje.be/fr/fd-presentation - lien vérifié le 30 avril 2022.
Pour un aperçu de tous les programmes proposés par LJE, adaptés aux différents niveaux d’enseignement : https://www.lje.be/fr/Vison%20et%20valeurs - lien vérifié le 30 avril 2022.

[28] En 2015, les États membres des Nations Unies ont défini 17 objectifs de développement durable ambitieux pour améliorer le monde d’ici 2030 : https://www.un.org/fr/exhibit/odd-17-objectifs-pour-transformer-notre-monde - lien vérifié le 30 avril 2022.

[29] https://www.step2you.be/fr/cap-ten.html?IDC=779 – lien vérifié le 30 avril 2022.

[30] À propos de l’entrepreneuriat durable, l’organisation « Groupe One » s’est spécialisée dans la sensibilisation et la formation à l’entrepreneuriat durable des jeunes en Belgique francophone :  https://www.groupeone.be/entrepreneuriat-durable/ - lien vérifié le 30 avril 2022.

[31] Le travail sur l’entreprenariat de l’association YoungThinkers se fait avec différents opérateurs via le projet bruxellois « Boost your talent » :
https://www.youngthinkers.be et http://www.boostyourtalent.be - liens vérifiés le 30 avril 2022.

[32] Interview d’Eléonore Poullet réalisée par Sybille Ryelandt le 19 avril 2022.

[33] Idem.

[34] Interview de Bruno Hap et de Pascal Renard réalisée par Sybille Ryelandt le 12 avril 2022.

[35] Interview de Stéphane Biron réalisée par Sybille Ryelandt le 14 avril 2022.

[36] Interview de Bruno Hap et de Pascal Renard réalisée par Sybille Ryelandt le 12 avril 2022.

[37] Interview d’Eléonore Poullet réalisée par Sybille Ryelandt le 19 avril 2022.

[38] Interview de Stéphane Biron réalisée par Sybille Ryelandt le 14 avril 2022.

[39] Interview d’Eléonore Poullet réalisée par Sybille Ryelandt le 19 avril 2022.

[40] Une des revendications portées par l’UFAPEC dans son Mémorandum est d’accentuer la mission de l’enseignant comme accompagnateur de l’élève en termes d’accès au savoir et de mobilisation du savoir au cours de la scolarité. Cf. Mémorandum UFAPEC, p. 42 :
https://www.ufapec.be/files/files/Politique/memorandum/MEMORANDUM-2019.pdf - lien vérifié le 30 avril 2022.

[41] Interview de Stéphane Biron réalisée par Sybille Ryelandt le 14 avril 2022.

[42] Mémorandum UFAPEC, op.cit., pp. 41-42.

[43] PÉPIN C, les vertus de l’échec, Éd. Allary, 2016, pp. 28-29.

[44] Interview de Stéphane Biron réalisée par Sybille Ryelandt le 14 avril 2022.

[45] Mémorandum UFAPEC 2019, op.cit., p. 43.

[46] Il s’agit d’une des revendications que l’UFAPEC porte dans son Mémorandum, op.cit., p. 44.

[47] PÉPIN C, op.cit., p. 31.

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