Étude UFAPEC août 2012 par Cécile Van Honsté et Michaël Lontie

21.12/ET1- Les cours particuliers : une école après l'école ?

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60 000 élèves redoublent chaque année en Communauté française, près de 70 % des élèves recommencent au moins une année durant leur scolarité, 20 % des élèves quittent l'enseignement sans diplôme à la fin du secondaire[1] ... Les constats de l'échec scolaire en Communauté française sont inquiétants : « l'école de la réussite pour tous », promue par le décret « Missions »[2] , est-elle possible ?

Depuis quelques années, des formes de soutien scolaire hors école se développent : coaching scolaire, cours particuliers, école de devoirs, etc. Avec les cours particuliers, c'est toute la question de la remédiation qui s'externalise en dehors de l'école. Au lieu de se tourner vers des dispositifs de remédiation interne à l'école, pour autant que l'école offre de tels services, les parents vont avoir recours à une aide extérieure, une aide qui a un coût financier conséquent, une aide qui pose question... Les cours particuliers ne sont pas une pratique récente (on en connaît les premières traces dès le XIXe siècle[3] ), mais ce recours s'est étendu au XXe siècle et le récent développement d'entreprises offrant des cours privés payants fait exploser ce marché.
Ces constats d'un développement d'une « école » en parallèle, concurrente et complémentaire à l'école, d'une école après l'école, nous renvoie directement à la problématique de l'échec scolaire. En effet, pour lutter contre l'échec scolaire ou les difficultés d'apprentissage de leur enfant, les parents vont souvent dépenser des sommes conséquentes en remédiation, cours particuliers, coaching. Rien n'est trop bon pour leur permettre de réussir ! L'école ne leur semblant pas à même de répondre seule à l’échec scolaire, les parents cherchent les clés de la réussite en dehors...
La préoccupation pour l'école n'est pas nouvelle. L'école, passage obligé vers l'insertion sociale et professionnelle, est une étape importante dans la vie de chacun. Le jeune passe plus de dix ans de sa vie dans un établissement scolaire. L'obtention du diplôme est indispensable dans notre société pour avoir un métier et reste important, qu’on l’admette ou non, en matière de statut social. Cette course aux diplômes crée une grande compétition dans le monde scolaire. Si tous les jeunes et les familles sont engagés dans cette compétition scolaire, tous ne sont pas égaux et n'ont pas les mêmes chances et ressources (les jeunes et les familles ne sont pas égaux face à l'école, de nombreuses inégalités sociales et économiques existent). Pour faire réussir leurs enfants, les parents vont mettre en place un certain nombre de stratégies : achat de matériel didactique, livres d'exercices supplémentaires, aide des parents dans les devoirs et leçons, paiement d'un professeur particulier, inscription du jeune en étude dirigée, en stages d'études durant les vacances, etc. Car bien souvent, l'échec de l'enfant est vécu par les parents comme un échec parental[4] .

 

 

Cécile Van Honsté et Michaël Lontie

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[2]Décret du 24 juillet 1997 définissant les missions prioritaires de l'enseignement fondamental et de l'enseignement secondaire et organisant les structures propres à les atteindre.

[3]Glasman, D., Besson,L.,Le travail des élèves pour lécole et en dehors de lécole, Paris, Haut Conseil de l’Évaluation de l’École, 2004.

[4]Silberberg,V.,Bazantay, A., «Les écoles de devoirs : au-delà du soutien scolaire», La ligue de l'enseignement et de l'éducation permanente, décembre 2011.

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