Analyse UFAPEC Décembre 2023 par A. Pierard

22.23/ L’éducation musicale, un antidote au décrochage scolaire ?

L’éducation musicale n’est pas l’éducation du musicien,
 mais – avant tout – celle de l’humain.

V. A. Soukhomlinsky

Introduction

L’éducation musicale est un vecteur d’éducation globale. Par des apprentissages multiples (chant, danse, instrument, etc.), la musique peut être bénéfique dans divers domaines, dont celui des apprentissages scolaires. Nous nous sommes déjà penchés sur les liens entre l’éducation musicale et l’apprentissage du vivre-ensemble à l’école.[1] La musique peut également être source d’épanouissement personnel, contribuer au bien-être des élèves et avoir des impacts sur les apprentissages scolaires.

Le 15 novembre 2023, le taux d’absentéisme des élèves atteignait déjà précisément 2,1 % dans les écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles. C’est dans l’enseignement secondaire que le taux est le plus important (9,7% dans le spécialisé et 3,7% dans l’ordinaire).[2]  Une véritable place pour l’éducation musicale à l’école pourrait-elle changer la donne, puisque globalement les jeunes aiment la musique ? En quoi l’éducation musicale sert-elle les apprentissages scolaires et pourrait-elle diminuer ce décrochage scolaire, en hausse inquiétante depuis la crise Covid ? Quelle est la reconnaissance de l’intelligence et de la sensibilité musicales dans notre système scolaire ?

Éducation ou apprentissage musical ?

Il s’agit tout d’abord de faire la distinction entre l’éducation musicale, objet de cette analyse, et l’apprentissage musical.

L’éducation musicale consiste à développer la conscience du rôle et de la place de la musique dans notre société, sensibiliser et ouvrir tous les enfants à la musique. Cela se fait par la valorisation des traditions d’ici ou d’ailleurs, la valorisation de la musique en tant que véhicule d’expression, de sentiment et d’engagement et la stimulation de la créativité. Cet éducation musicale peut se faire à l’école, par les enseignants ou par des professionnels extérieurs. Dans le cadre du tronc commun polytechnique et pluridisciplinaire, les référentiels constituent les clés de voute des huit domaines d’apprentissage redéfinis par le pacte pour un enseignement d’excellence. L’éducation musicale est présente dans le référentiel des compétences initiales du niveau maternel et dans le référentiel d’éducation culturelle et artistique du tronc commun.[3]

L’apprentissage musical se fait en dehors de l’école. En académie ou dans d’autres lieux, comme activité de loisir, cet apprentissage se pratique hors du temps scolaire. Il s’agit de permettre à l’enfant de développer des techniques, son talent, ses compétences afin de pratiquer un instrument, le chant ou la danse.

Des bénéfices réels pour les apprentissages scolaires ?

  • Sensibilisation des élèves à la musique

L’éducation musicale permet d’apprendre des règles de vie en groupe (écoute, respect, tolérance, ouverture, coopération, etc.) et de reconnaitre chacun dans son humanité. Les impacts de l’éducation musicale sur l’apprentissage du vivre ensemble ont été révélés par certains chercheurs.

  • En 1993, des chercheurs suisses ont démontré que l’augmentation du temps consacré à l’enseignement de la musique à l’école favorisait un meilleur climat dans les classes et une plus grande autonomie des élèves qui adoptaient des attitudes plus positives.
  • En 2010, deux chercheurs allemands ont découvert que les enfants étaient plus serviables lorsqu’ils avaient des activités musicales.
  • En 2013, une étude menée dans dix écoles de Finlande a encore confirmé que la musique encourage la participation dans les groupes et qu’en général, une éducation musicale contribue à la qualité de la vie scolaire. [4]

L’éducation musicale a des effets bénéfiques sur l’épanouissement personnel, le parcours et la réussite scolaire. Dans leur ouvrage, Albane de Beaurepaire et Bruno Hourst, respectivement formatrice et chercheur en pédagogies nouvelles, évoquent le fait que l’éducation musicale engendre de meilleurs résultats scolaires, est source de bien-être et d’estime de soi et développe la curiosité.[5]

Comme le confirme Emmanuelle Detry, coordinatrice du Parcours d’éducation culturelle et artistique (PECA[6]) au SeGEC[7], un groupe d’élèves ayant bénéficié d’une éducation artistique renforcée démontre de meilleurs résultats scolaires, une plus grande motivation, des progrès variés (mémorisation, habiletés graphomotrices, rythmiques et visuelles).[8]

  • Intelligences multiples et reconnaissance de l’intelligence musicale

Howard Gardner, psychologue américain, a développé la théorie des intelligences multiples. Sa théorie reconnait l’existence de huit intelligences, toutes aussi importantes les unes que les autres. Il s’agit des intelligences visuelle-spatiale, musicale-rythmique, corporelle-kinesthésique, verbale-linguistique, logique-mathématique, interpersonnelle, intrapersonnelle et naturaliste.

Nous pouvons éveiller, nourrir et renforcer chacune de ces intelligences, tout au long de notre vie. Que ce soit dans son parcours scolaire ou ensuite dans sa vie professionnelle, l’enfant, puis l’adulte, réussira mieux lorsqu’il pourra mettre en œuvre une palette riche et variée d’intelligences.[9] Il ne s’agit pas de toujours utiliser toutes les intelligences, mais bien de s’ouvrir à apprendre autrement, en combinant les intelligences.

Concernant l’intelligence musicale, les enfants qui développent leur intelligence musicale/rythmique aiment chanter, fredonner, modifier les paroles d’une chanson familière, faire du bruit avec ce qui leur tombe sous la main.[10] Cette forme d’intelligence se combine très bien avec les intelligences verbale (par exemple pour l’apprentissage des langues), visuelle (pour la création de vidéos) et corporelle (pour la danse).

La musique touche les cinq sens, offre des plaisirs sensoriels, améliore les fonctions cognitives et affectives. Pourquoi connait-on encore des années après des comptines apprises en maternelle ? Parce que cela relevait d’un moment de plaisir partagé ou à des souvenirs agréables. La musique rend plaisant les apprentissages.[11]

L’éducation musicale ne touche pas qu’à l’intelligence musicale. Par exemple, avec le chant, on peut viser les intelligences corporelle (travail sur la respiration), interpersonnelle (chant à plusieurs), intrapersonnelle (émotions liées aux chansons), naturaliste (familiarisation avec les sons) et verbale (textes). Combiner intelligences multiples et éducation musicale, c’est par exemple apprendre à compter ou réciter l’alphabet avec des comptines en maternelle, retenir ses déclinaisons de latin avec la chanson Rosa de Jacques Brel.

  • D’autres façons d’apprendre

Actuellement, l’école est essentiellement centrée sur les intelligences logique et verbale. Avec le tronc commun polytechnique et pluridisciplinaire et la mise en place du PECA, nous pouvons espérer une plus grande reconnaissance des six autres intelligences. Une pédagogie basée sur les intelligences multiples est, en premier lieu, un enseignement qui favorise l’utilisation d’un maximum d’intelligences. Idéalement, la catégorie des intelligences scolaires regroupant les intelligences linguistique et logico-mathématique devrait s’ouvrir aux six autres intelligences.[12]

Selon les profils et les besoins des élèves, la musique peut favoriser la motivation ou la concentration, encadrer des rituels, éveiller à la rigueur et aux normes, être une façon attractive d’envisager un apprentissage ou un exercice.

Cela a été abordé dans une précédente analyse, travailler en mouvement aide les apprentissages (repères, rythme, mouvement, etc.).[13] La musique peut accompagner la mise en place de rituels corporels rendant les élèves disponibles aux apprentissages.

L’éducation musicale serait-elle un antidote au décrochage scolaire ?

Le taux d’absentéisme, et par conséquence de décrochage scolaire, a augmenté ces dernières années :

  • Durant l’année scolaire 2021-2022, 63.939 élèves ont présenté au moins neuf demi-jours d’absence non justifiée. La majorité de ces élèves (34.856) étaient scolarisés dans l’enseignement secondaire ordinaire. Il s’agit d’une très forte augmentation, de 28 %, par rapport à l’année précédente.[14]
  • À la date du 15 novembre 2023, le taux d’absentéisme des élèves atteignait déjà précisément 2,1 % dans les écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Alors que le premier trimestre n’est même pas terminé. Dans le secondaire spécialisé, on est à quasiment 10 % d’absentéisme (9,7) ! Suivent, en ordre décroissant, le secondaire ordinaire (3,7 %), le primaire spécialisé (2,3 %), le maternel spécialisé (1,7 %), le primaire ordinaire (1 %) et le maternel ordinaire (0,9 %).[15]

Comme l’explique Caroline Désir, ministre en charge de l’enseignement obligatoire, dans l’enseignement secondaire ordinaire, les taux d’absentéisme sont plus importants dans les sections professionnelles et qualifiantes. Pour reprendre ses propos, on s’aperçoit alors que 13.000 d’entre eux sont en décrochage dans le secondaire ordinaire.[16]

  • L’éducation musicale, un booster pour les élèves

Dans son ouvrage, Monique Désy Proulx, sociologue et musicienne, explique que si le décrochage scolaire est pratiquement nul chez les élèves en musique, c’est que cette discipline les enthousiasme. La musique comble leur besoin de croissance, car elle favorise l’invention et le perfectionnement ; elle comble leur besoin de lien, car elle unit les gens.[17] Tout spécialement après une crise sanitaire qui a généré une perte de lien et beaucoup de souffrance psychique, bénéficier d’une éducation musicale à l’école, rendrait-il l’école plus attractive ? Quelle place faut-il lui accorder pour participer à l’épanouissement des élèves ?

Source de plaisir, de bien-être et d’épanouissement personnel, l’éducation musicale est une matière attractive et fait sens pour les élèves. Elle permet de travailler d’autres formes d’intelligences que les intelligences logiques et verbales qui ne sont pas forcément les intelligences de prédilection de tous les élèves. Lui donner plus de place pourrait-il diminuer les taux d’absentéisme et de décrochage scolaire ?

La musique peut effectivement soutenir la prise de confiance en soi, l’estime personnelle, le dépassement de soi. Le spectacle de la fancy-fair, une activité musicale en classe ou d’autres évènements peuvent aider à l’expression de soi et diminuer le stress des présentations grâce à ces premières expériences.

En partant des préoccupations des jeunes, en mettant en place des projets fédérateurs, l’éducation musicale peut booster les élèves et leur donner envie de venir à l’école. Des films ou séries illustrent l’effet de la musique sur l’accrochage scolaire. Pensons notamment à La cage aux rossignols (1945), Fame (1980), Les choristes (2003), Rock Academy (2003) ou encore Glee (2009-2015).

  • Pas que la musique

Comme l’explique Emmanuelle Detry, même si les bénéfices de l’éducation musicale sont reconnus, son impact est difficilement dissociable des autres apprentissages. Deux focus sont possibles : l’observation du développement de compétences dans les connaissances culturelles et les domaines artistiques ou de compétences cognitives et comportementales plus larges, transversales acquises lors de ces activités. Il n’est par ailleurs pas aisé d’isoler l’impact « pur » de l’éducation culturelle et artistique de celui des autres apprentissages.[18]

Pascale Toscani, docteure en psychologie cognitive, précise que le panel des activités extrascolaires (sport, musique, théâtre, scoutisme, etc.) attire les parents, mais que la multiplicité de ces activités n’est pas obligatoire pour une bonne stimulation cérébrale. L’école a d’ailleurs le premier rôle de stimulation cognitive. Les enfants qui n’ont pas accès aux activités extra scolaires traditionnelles n’en seront pas moins stimulés.[19]

Être stimulé, c’est bénéficier d’apprentissages variés, profiter de rencontres, éveiller sa curiosité,. Selon Pascale Toscani, l’essentiel, c’est la diversité des apprentissages, que la musique en fasse partie ou non. Toute activité, qu’elle soit musicale, sportive, artistique ou cérébrale, surtout si elle perdure dans le temps, créera des réseaux de neurones spécialisés. L’activité musicale, comme toutes les activités, va participer à l’évolution et au développement du cerveau.[20]

Quelle reconnaissance de l’éducation musicale ?

Alors qu’il y a consensus sur les bienfaits de l’éducation musicale et de l’attrait des jeunes pour la musique, pourquoi est-elle si peu présente dans nombre d’écoles, en particulier dans l’enseignement secondaire ?

Maud Burki et Sandra Mignot ont toutes les deux fait leur mémoire sur la place donnée à l’éducation musicale dans le système scolaire (respectivement, en Suisse et en France).

Comme l’explique Maud Burki dans son mémoire, l’éducation musicale manque depuis longtemps de reconnaissance. Selon Maizière, deux raisons peuvent expliquer cela : d’une part, le manque de compétences des enseignants dans le domaine musical et d’autre part, la faible valeur attribuée à cette branche en comparaison d’autres disciplines jugées plus importantes.[21]

Même si l’importance de la musique est reconnue par les deux auteures, il ressort de leurs recherches que l’éducation musicale ne fait pas toujours sens pour les enseignants et pour les parents, que cette discipline est négligée par les écoles et les élèves et que son statut de discipline à part entière est remis en cause. La place et la valeur de l’éducation musicale comme sous-discipline est donc un fait sociétal « mondial », indépendamment du type de rapport culturel établi avec le monde de la musique. Toute société met l’accent sur une acquisition des compétences dans les matières dites traditionnelles : lire/écrire/compter, même si les programmes d’enseignement définis par les gouvernements sont aujourd’hui grandement complets, avec une orientation de plus en plus prononcée envers les arts et la culture. [22]

Pour que l’éducation musicale soit prise au sérieux, il faut reconnaitre sa place et son utilité tout au long du parcours scolaire. Avec la mise en place du PECA, une évolution peut se faire dans ce sens, mais beaucoup de questions se posent encore. Quelle mise en œuvre sera possible avec des classes de 25 élèves et des créneaux horaires de 50 minutes ? Quelle place faut-il accorder à l’éducation musicale dans la grille horaire ? Comment s’assurer que les personnes qui donnent cette éducation musicale dans les écoles soient formées ? Faut-il imposer aux écoles de faire intervenir des acteurs externes ?

Conclusion

La musique, c’est avant tout de la curiosité, de l’imagination, une ouverture sur le monde, un éveil de l’esprit. C’est une grande discipline humaine. L’éducation musicale à l’école est donc essentielle pour permettre à tous les élèves un lien, un contact avec cette discipline et faire émerger des passions, voire des vocations.

Cette éducation a sa place dans un tronc commun polytechnique et pluridisciplinaire. Dans ce sens, nous rejoignons Monique Désy Proulx qui estime que la musique pourrait pénétrer toute la vie scolaire et l’imprégner de sa poésie, de sa force, de son rythme ; elle pourrait rassembler les enfants dans les cours de récréation et ponctuer leur entrée en classe.[23] Cela ne doit pas se limiter au tronc commun, les plus grands ont aussi besoin d’éducation musicale pour s’épanouir et se sentir bien à l’école. Nous l’avons vu, c’est particulièrement important en secondaire où le décrochage guette de nombreux élèves.

En empruntant d’autres portes pour apprendre, l’éducation musicale apprend le vivre-ensemble, promeut la confiance en soi, le développement de la personnalité de chacun des élèves et les amène tous à s’approprier des savoirs et à acquérir des compétences qui les rendent aptes à apprendre tout au long de leur vie.

 

Alice Pierard

 


[1] LORIERS B., L’éducation musicale à l’école primaire, un atout pour le développement social de l’enfant, analyse UFAPEC n°19.09, novembre 2009, Ufapec - 19.09/ L’éducation musicale et le développement social - SCHMIDT J.-P., La musique en groupe, une façon d’apprendre le vivre-ensemble à l’école ?, analyse UFAPEC n°33.16, décembre 2016, Ufapec - 33.16/ La musique en groupe à l'école

[2] BAUS M., « Moins de trois mois après la rentrée, près de 20 000 élèves décrochent déjà », in La Libre, samedi 25 novembre 2023, Absentéisme scolaire - La Libre

Les chiffres présentés proviennent de l’administration et ont été transmis par la ministre Caroline Désir.

[3] Pour plus d’information sur ces référentiels : Enseignement.be - Les référentiels du tronc commun

[4] DESY PROULX M., Pourquoi la musique ? Son importance dans la vie des enfants, Editions du CHU Sainte-Justine, Montréal, 2014, p. 24.

[5] HOURST B. et de BEAUREPAIRE A., Eveiller les intelligences multiples de son enfant, Editions Hatier, Paris, 2019, p. 115.

[6] Pour plus d’informations et de réflexions sur le PECA : BAIE F., Le PECA permettra-t-il d’assurer un égal accès de tous les élèves à l’art et à la culture ?, analyse UFAPEC n°15.19, septembre 2019, Ufapec - 15.19/ Le PECA, un égal accès de tous les élèves à l’art et à la culture ?

[7] Secrétariat général de l’enseignement catholique.

[8] DETRY E., « L’art fait-il grandir l’enfant ? », in Entrées libres, revue du SeGEC, n°180, juin 2023, p. 14.

[9] HOURST B. et de BEAUREPAIRE A., op cit., p. 58.

[10] Idem, p. 19.

[11] D’HOINE H., « La musique adoucit les mœurs mais pas que », in PROF, revue de la FWB, n°55, p. 38.

[12] KEYMEULEN R., Motiver ses élèves grâce aux intelligences multiples, Éditions de Boeck, Louvain-la-Neuve, p. 51.

[13] SCHMIDT J.-P., Bouger pour être mieux disposé à apprendre ?, analyse UFAPEC n°12.16, juin 2016, Ufapec - 12.16/ Bouger pour être mieux disposé à apprendre ?

[14] « Le décrochage scolaire a augmenté de 28 % en 2021-2022 », in Le Soir, 10 août 2022, Décrochage scolaire - Le Soir. Les chiffres présentés ont été transmis à la presse par l’administration.

[15] BAUS M., op cit.

[16] Idem.

[17] DESY PROULX M., op cit., p. 239.

[18] E. DETRY, op cit., p. 14.

[19] TOSCANI P., Comprendre le cerveau de son enfant, Editions Hatier, Paris, 2019, p. 22.

[20] TOSCANI P., op cit., p. 27.

[21] BURKI M., L’éducation musicale en milieu scolaire, haute école pédagogique Bejune, Delémont, avril 2020, p. 4.

[22] MIGNOT S., L’éducation musicale : statut et valeur de la discipline, université d’Orléans, Chartres, juillet 2015, p. 30

[23] DESY PROULX M., op cit., p. 243.

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