Analyse UFAPEC décembre 2024 par S. Ryelandt
  • En quoi l’éducation familiale impacte-t-elle la réussite scolaire ? Le cas particulier des enfants d’enseignants

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22.24/ En quoi l’éducation familiale impacte-t-elle la réussite scolaire ? Le cas particulier des enfants d’enseignants

Introduction

En Fédération Wallonie-Bruxelles, on observe toujours une grande disparité des performances scolaires entre élèves. Celle-ci s’explique notamment par le milieu de vie de l’enfant, qui favorise plus ou moins son parcours scolaire. Depuis longtemps, la sociologie montre que les élèves favorisés au niveau socio-culturel réussissent mieux à l’école, même si aucun déterminisme n’existe en la matière. Parmi les élèves favorisés, on trouve les enfants d’enseignants qui, selon les résultats de différentes études, seraient les plus nombreux à rester dans la filière générale et qui, statistiquement, réussiraient mieux à l’école que n’importe quel autre enfant[1]. Au primaire comme au secondaire, le fait d’avoir au moins un parent enseignant est associé au plus fort effet positif de tous sur la réussite, dit la chercheuse en sciences de l’éducation Annie Da-Costa Lasne[2].

Mais pourquoi les enfants d’enseignants performent-ils statistiquement mieux que des enfants de cadres ou de professions libérales par exemple, qui vivent dans des conditions sociales proches, avec un capital économique souvent plus élevé ? Certaines méthodes et valeurs éducatives des parents enseignants permettraient-t-elles d’expliquer cette situation ?

Dans cette analyse, nous prenons le temps de rappeler le lien entre performance scolaire et « capital culturel familial » ; nous explorons certaines méthodes éducatives des parents enseignants et nous nous penchons sur la vision de l’école que ces derniers transmettent à leurs enfants. Nous aborderons respectivement, dans deux prochaines publications, les liens entre réussite scolaire et suivi du travail à domicile, et entre réussite scolaire et capital informationnel des parents, toujours via le prisme des familles d’enseignants.

De manière générale, aborder la question de la singulière réussite des enfants d’enseignants est l’occasion de mettre en lumière certains facteurs pouvant favoriser une meilleure réussite scolaire. Cette prise de conscience de certains leviers soutenant ou favorisant la réussite scolaire ne pourrait-elle pas utilement servir la réussite de tous vu l’enjeu d’émancipation sociale que cette réussite représente et étant donné le taux toujours élevé d’échec dans l’enseignement obligatoire[3] ?

Capital culturel et niveau d’instruction des parents

Dès la fin des années 1960, les sociologues français Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron montraient que l’éducation reçue par un enfant dans son milieu familial influence sa réussite scolaire, parce que cette éducation, étroitement liée aux ressources culturelles de la famille, à des manières de parler et de se comporter, est plus ou moins valorisée par l’école. La culture scolaire n’est pas neutre, c’est une culture de classe, qui dote les enfants des classes supérieures (les « héritiers ») d’un privilège décisif dans le cadre de l’école[4]. Aujourd’hui encore, les sociologues considèrent les ressources culturelles, ou le capital culturel familial, comme un des meilleurs prédicteurs de la trajectoire et de la performance scolaire[5]. Plus ce capital est proche de celui de l’école, plus l’enfant est scolairement avantagé, et ce sont toujours les effets langagiers et cognitifs des pratiques de lecture qui importent, car la culture scolaire est avant tout une culture de l’écrit[6]. Être encouragé à lire, être habitué à prendre part à des discussions en famille sur différents sujets (lectures, actualités…) permet à l’enfant d’apprendre à s’exprimer, à utiliser un vocabulaire étendu, à élaborer sa pensée, pour in fine entrer plus facilement dans ses « tâches » d’élève.

En sociologie, on appréhende généralement le capital culturel à partir du niveau d’instruction des parents. Plus ce niveau est élevé, plus le capital culturel est élevé, et plus l’enfant est favorisé scolairement. Les élèves dont les parents exercent une profession intellectuelle ou scientifique devancent en général les autres élèves (…), tandis que les élèves dont les parents exercent une profession élémentaire tendent à obtenir de moins bons résultats que leurs camarades, peut-on ainsi lire dans un document de l’OCDE sur l’enquête PISA de 2012[7].

Pour Annie Da-Costa Lasne, le niveau d’instruction des parents enseignants est évidemment un facteur explicatif de la réussite scolaire de leurs enfants, mais il ne suffit pas à expliquer cette remarquable réussite, statistiquement plus importante que celles d’enfants issus de familles très instruites, mais dont aucun parent n’est enseignant[8]. Au-delà du capital culturel, il existerait dans ces familles des manières particulières d’éduquer, permettant de comprendre ce que la chercheuse nomme l’effet enseignant.

Une vision éducative, même dans la vie quotidienne

Plus qu’un autre, le parent enseignant veillerait à exposer quotidiennement ses enfants aux apprentissages au-delà de l’enceinte scolaire, via des activités, des loisirs extrascolaires, mais aussi et surtout dans l’ordinaire des situations familiales[9].

Depuis leur plus jeune âge, nous avons une vision éducative, même dans la vie quotidienne. Chaque événement, chaque action est un prétexte pour apprendre : convertir des quantités pour une recette, écrire la liste de courses ou même les reprendre sur certaines phrases pour qu’ils utilisent un vocabulaire précis. C’est un tout, mais je ne sais pas si c’est uniquement dans nos familles, explique ce papa enseignant, dont la compagne, également enseignante, ajoute : sans le vouloir, on formalise nos enfants aux attendus de l’école (…) ils sont habitués à ce mode de vie, ils prennent du plaisir à répondre à nos questions, à jouer à des jeux éducatifs[10]. Ce double témoignage montre une forme de désacralisation des savoirs scolaires, où l’apprentissage n’est pas cloisonné à l’école, mais fait partie du quotidien à la maison. Pour décrire cette vision éducative de la vie quotidienne, des sociologues de l’éducation parlent de « pédagogisation »[11].

Pédagogiser le quotidien ne semble-t-il pas naturel pour le parent enseignant, ce professionnel de l’éducation ? Pour Laure, enseignante en étude du milieu dans l’enseignement secondaire, et maman de deux adolescents, toute activité permettant à ses enfants d’apprendre et d’ouvrir leurs horizons est privilégiée[12]. Mais, si elle choisit délibérément certaines activités plutôt que d’autres, comme une sortie à la bibliothèque ou au musée par exemple, ce n’est pas seulement dans une visée éducative, pour « éveiller » ses enfants et maximiser leurs apprentissages, c’est aussi et surtout pour partager avec eux ses propres centres d’intérêt et le plaisir qu’elle éprouve elle-même à apprendre. Transmettre est une valeur essentielle pour Laure, qui se souvient d’une promenade familiale à vélo au cours de laquelle elle n’a pas pu s’empêcher de faire s’arrêter toute la famille devant une cense wallonne, pour prendre le temps d’expliquer des détails techniques concernant la structure et la toiture du bâtiment, au grand dam de ses enfants[13] ! Cette anecdote montre une forme de continuité de la démarche éducative scolaire dans la famille, qui stimule le développement cognitif de l’enfant, anticipe et nourrit les apprentissages scolaires et encourage l’éclosion de qualités, de valeurs et de dispositions plébiscitées et attendues par l’école, telles que la curiosité ou l’ouverture sur le monde ; mais avec un risque de rejet par l’enfant, à l’adolescence notamment.

La continuité de la démarche éducative scolaire ne se fait pas seulement « à la maison », avec les parents, elle se fait également via des activités extrascolaires multiples et diverses. Selon Annie Da-Costa Lasne, les enfants d’enseignants cumuleraient plus que d’autres des activités de loisirs (club de sport, académie des Beaux-Arts…), enrichissantes d’un point de vue culturel et social. Ils seraient ainsi les plus nombreux inscrits en cours de musique[14]. Les activités « citoyennes », telles que les mouvements de jeunesse, seraient également largement pratiquées[15]. Toutes ces activités ont un rendement scolaire direct (contenus d’apprentissage) ou indirect (formation de l’esprit) ; de plus, elles permettent à l’enfant de développer ses facultés d’adaptation grâce à la fréquentation de milieux sociaux variés, explique la chercheuse[16]. Mais, trouve-t-on d’office une telle mixité sociale dans les activités sportives ou même dans les mouvements de jeunesse ?

Pouvoir proposer à ses enfants des sorties familiales et des activités extrascolaires est-il à la portée de toutes les familles ? Si de nombreuses possibilités de loisirs (encadrés ou non) sont très accessibles financièrement, véhiculer ses enfants à des activités extrascolaires ou partager des moments avec eux après quatre heures ou le mercredi après-midi nécessitent une mobilisation importante de la part des parents, que tous ne peuvent pas se permettre. Avec son emploi du temps professionnel se calquant sur celui de ses enfants scolarisés, le parent enseignant ne serait-il pas privilégié à ce sujet ? Plus longtemps présents, dès la fin des cours, à leur domicile que les autres diplômés du supérieur, les enseignants consacrent globalement plus de temps à leurs enfants que ces derniers[17].

Dans une société où l’éducation et le soin des enfants sont toujours davantage assignés aux mères, cet emploi du temps n'est-il pas encore aujourd’hui une des raisons qui amène nombre de femmes à choisir d’embrasser la carrière enseignante[18] ? Mais, avec les évolutions récentes des modes organisationnels du travail, comme les possibilités de télétravail ou la souplesse des aménagements d’horaire présentes dans de nombreuses entreprises, cet avantage d’emploi du temps de l’enseignant est-il encore tellement significatif ? Nous y reviendrons.

Présence parentale rapprochée

Se basant sur le témoignage de plusieurs parents enseignants, le sociologue Patrick Rayou et la chercheuse en sciences de l’éducation Séverine Kakpo, expliquent que, pour ces derniers, une des clés de la réussite scolaire de leurs enfants serait leur maitrise du temps, conçue comme indispensable au maintien de l’organisation familiale[19]. La liberté dont elle jouit dans l’organisation de son travail est, pour Laure, l’un des plus grands avantages de son métier car, même si elle a des corrections à faire ou des cours à préparer en dehors des temps scolaires, elle peut décider de s’en occuper en soirée si ses enfants ont besoin d’elle après quatre heures pour, par exemple, se rendre à une activité ou pour une aide dans leurs devoirs[20]. Je suis très attentive au travail scolaire et au bien-être à l’école de mes enfants. Quand ils reviennent de l’école, je leur demande d’office : comment ça s'est passé[21] ?

Échanger avec ses enfants, pouvoir partager avec eux des moments « sans enjeu », où l’enfant peut parler de sa journée d’école, de ses camarades, de ses préoccupations éventuelles, etc., contribuerait significativement à une meilleure réussite scolaire, l’enfant comprenant l’intérêt de son parent pour sa scolarité et son éducation[22]. De nombreux parents, non enseignant, prennent évidemment aussi le temps d’échanger avec leurs enfants, souvent un peu plus tard dans la journée, en partageant le repas du soir ; mais disposer de plus de temps auprès de ses enfants, ce qui est le cas des parents enseignants, ne facilite-t-il pas ces moments de partage, qui ne se « commandent » pas toujours ?

Être présent et attentif à son enfant ne signifie pas pour autant que le parent est au service de ce dernier, notamment en ce qui concerne l’aide aux devoirs pour lesquels les parents enseignants consacreraient plutôt moins de temps que d’autres parents[23]. Je ne m’assieds pas à côté de mes enfants pour les aider dans leurs devoirs, mais ils savent que je suis disponible si nécessaire, explique Laure, qui profite souvent des temps de devoirs de ses enfants pour s’atteler à la préparation de ses cours[24]. Pour elle, c’est surtout le fait que ses enfants la voient travailler, se concentrer, fournir des efforts, qui impacte positivement leur travail scolaire et, plus particulièrement, leur mise au travail[25].

L’exemple du travail donné quotidiennement par le parent, l’instauration d’un climat studieux à la maison n’aide-il pas aussi l’enfant à percevoir comme « naturel » le fait de s’engager dans ses tâches scolaires ? C’est ce que constate Annie Da-Costa Lasne, pour qui, la présence récurrente de préoccupations professionnelles dans la vie familiale (…) participerait efficacement (…) à modeler son {l’enfant} rapport aux études[26]. Pour beaucoup d’enfants, le travail du parent n’est-il d’ailleurs pas souvent une chose abstraite, difficile à concevoir ? La séparation entre vie professionnelle et vie privée, très importante dans de nombreux métiers, n’a-t-elle pas rendu la vie professionnelle de nombreux parents trop taboue pour leurs enfants, qui peinent à s’en construire une image concrète ?

Si le fait de voir ses parents travailler encourage l’enfant à faire de même, les pratiques de télétravail ou de travail hybride, ne seraient-elles pas un plus pour ce dernier ? C’est sans doute le cas, à partir du moment où le parent partage plus ou moins un « espace de travail » avec l’enfant, mais qu’en-est-il de sa disponibilité pour son enfant ? À partir du moment où ses horaires de travail sont fixes, qu’il doit être derrière son ordinateur à certaines heures pour prendre des appels, participer à des réunions, comment le parent peut-il répondre aux demandes de son enfant ? Si cela semble difficile avec de jeunes enfants, n’est-ce pas tout-à-fait faisable à partir du moment où l’enfant est plus autonome, capable de différer ses demandes ou de solliciter le parent en respectant les moments de pause de ce dernier ?

Représentation positive de l’école et inculcation du respect des enseignants

Nous l’avons vu, l’acte éducatif est essentiel pour les parents enseignants, qui ne le cantonnent pas à l’école. En tant que lieu d’apprentissages multiples, mais aussi sans doute parce qu’ils y enseignent et qu’elle fait partie de leur vie, l’école est valorisée par ces parents, qui en transmettent une vision positive à leurs enfants.

Pour les enfants d’enseignants, l’école n’est pas vécue comme un « monde à part », éventuellement menaçant ou vide de sens. Quotidiennement, dès son plus jeune âge, l’enfant entend ses parents parler de l’école à la maison ; régulièrement, il croise des amis de ses parents, eux-mêmes enseignants… Cette familiarité avec l’école facilite sans doute la transition maison-école, en particulier en début de scolarité. Mais, dans le cas d’un adolescent scolarisé dans la même école qu’un de ses parents, on peut se demander si cette proximité maison-école n’est pas parfois difficile à vivre. J’avais à la fois les profs qui me faisaient des clins d’œil et les élèves punis qui m’insultaient (…), témoigne ainsi le chanteur Orelsan, dont le papa enseignait dans son école[27].

Pour la journaliste et essayiste Guillemette Fauré, qui a interviewé de nombreux parents dans le cadre de son ouvrage consacré à la réussite scolaire des enfants d’enseignants, un des éléments permettant de comprendre cette réussite est l’inculcation du respect de l’enseignant. Je n’ai jamais critiqué un prof devant mes enfants, jamais émis l’idée qu’il pouvait être à côté de la plaque. C’est à l’enfant de s’adapter, pas l’inverse, explique une institutrice[28]. Le témoignage de Sylvie, enseignante en français dans une école secondaire et maman d’un garçon venant de terminer ses études supérieures, va dans le même sens : il est arrivé que je sois en désaccord avec un enseignant de mon fils, notamment par rapport à une punition qui me semblait injuste, mais, même si j’ai pris l’initiative de m’entretenir avec l’enseignant, j’ai tenu à ce que mon fils fasse sa punition, car il est pour moi essentiel qu’il respecte le cadre, l’institution. Le fait qu’il soit confronté à des injustices fait aussi partie de l’apprentissage[29].

Sans nécessairement être toujours d’accord avec les pratiques pédagogiques des enseignants de leurs enfants, ces parents veilleraient donc à ne pas dénigrer un enseignant devant leur enfant[30]. Les enfants assimilent la façon dont leurs parents peuvent parler des professeurs, observe un enseignant, qui pense que la défiance des parents vis-à-vis des enseignants joue un rôle significatif dans les mauvais résultats scolaires[31]. Ainsi en témoigne cette ancienne élève parlant de sa maman enseignante : lorsque j’avais des mauvaises notes, elle cherchait à comprendre pourquoi (…) Elle ne me disait pas (…) « c’est le prof qui est mauvais », comme je pouvais l’entendre dans d’autres familles. Elle a toujours soutenu l’institution scolaire et je pense que c’est un point fondamental qui permet aux enfants d’enseignants de réussir, dans une majorité des cas[32].

Le regard plus ou moins positif que nous posons, en tant que parent, sur l’école, notre confiance vis-à-vis des enseignants, le fait de ne pas chercher à tout prix à protéger notre enfant « contre tel mauvais enseignant » sont sans doute liés en partie à notre propre passé scolaire. Des souvenirs scolaires positifs facilitent certainement la relation de confiance que nous pouvons avoir avec l’école, mais, même en cas de souvenirs plutôt négatifs, n’est-il pas essentiel de veiller à transmettre une vision positive de l’école à nos enfants ? En effet, n’est-il pas déstabilisant pour l’enfant de respecter des règles, ou même d’apprendre, dans une institution ou auprès d’un enseignant critiqué par ses parents ? Et, respecter l’autorité de l’enseignant, de son savoir et de ses compétences, n’est-il pas indispensable à l’élève et à sa réussite ?

Conclusion

L’important capital culturel des parents enseignants ne suffit pas à expliquer les remarquables performances scolaires de leurs enfants.

Cette analyse a permis de mettre en lumière l’importance de la continuité de la démarche éducative scolaire à la maison. Dans les familles enseignantes, la réussite scolaire se prépare quotidiennement, grâce à des pratiques éducatives diverses stimulant le développement cognitif de l’enfant, et encourageant l’éclosion de « savoirs être » attendus par l’école. La présence parentale rapprochée semble par ailleurs être un facteur qui favoriserait cette réussite scolaire, notamment parce qu'elle faciliterait la gestion du quotidien des enfants (activités, devoirs…), qu'elle permettrait des temps d’échanges informels parent-enfants, et que l’exemple du travail donné par le parent enseignant, qui travaille en partie à la maison, participerait à construire chez eux un rapport naturel au travail et à modeler leur rapport aux études.

Enfin, la valorisation de l’école par les parents, ainsi que la confiance qu’ils montrent envers les enseignants, permettraient à l’enfant de construire une relation positive et respectueuse avec l’école.

La confiance des parents envers les enseignants passe nécessairement par l’instauration par l’école d’une dynamique de coéducation. Pour l’UFAPEC, il est essentiel que, de part et d’autre, enseignants et parents (et plus largement tous les acteurs de l’école) trouvent les clés d’un partenariat compréhensif et respectueux du rôle de chacun, où chacun légitime l’autre dans la place qu’il occupe auprès de l’enfant, pour développer ensemble les pistes qui pourront bénéficier au mieux à l’enfant, et l’aider ainsi à grandir[33].

 

Sybille Ryelandt

 

 


[1] DA-COSTA LASNE A. (sous la direction de Marie Duru-Bellat), La singulière réussite scolaire des enfants d’enseignants : des pratiques éducatives parentales spécifiques ? Éducation. Université de Bourgogne, 2012 : https://theses.hal.science/tel-00781692/document
Dans sa thèse de doctorat, A. Da-Costa Lasne s’intéresse uniquement aux enseignants du primaire et du secondaire inférieur, qu’elle ne distingue pas.

HIRTT N. et KERCKHOFS J.P., Inégaux devant l’école. Enquête en Hainaut sur les déterminants sociaux de l’échec et de la sélection scolaire, APED, 1997, chapitre 3, pp. 22-24 : https://www.researchgate.net/publication/317013900_Inegaux_devant_l'ecole_Enquete_en_Hainaut_sur_les_determinants
_sociaux_de_l'echec_et_de_la_selection_scolaires

Les auteurs parlent d’enfants d’enseignants, sans distinguer le type de diplôme des parents.

[2] DA COSTA LASNE A., op. cit., pp. 193.
Par réussite scolaire, A. Da-Costa Lasne entend « performance » scolaire, c’est-à-dire le fait d’avoir de bons ou très bons résultats scolaires.

[3] En 2021-2022, le taux d’échec scolaire s’élève respectivement à 2,8 % et 9,7 % dans le primaire et le secondaire, cf. Les indicateurs de l’enseignement 2023, FWB, p. 20. Pour y accéder : http://www.enseignement.be/index.php?page=28569&navi=4952

[4] DRAELANTS H., Comment l’école reste inégalitaire. Comprendre pour mieux réformer, Presses Universitaires de Louvain (PUL), 2018, pp. 22-23.

[5] Ibidem, p. 8 et p. 23.
Le « capital culturel » est un concept sociologique qui renvoie à l’ensemble des ressources culturelles dont dispose un individu : https://fr.wikipedia.org/wiki/Capital_culturel

[6] DRAELANTS H., op. cit., p. 52.

[7] Collectif, La profession des parents a-t-elle un impact sur la performance des élèves ? PISA à la loupe, n°36, OCDE, février 2014 : 5jz8mr7bnxxq-fr.pdf
Pour cette enquête, les performances des élèves qui ont été étudiées sont celles liées aux résultats des tests en mathématique. L’intensité de la corrélation entre la profession des parents et la performance des élèves varie considérablement entre les pays. Cette corrélation est spécialement importante dans des pays occidentaux comme la France ou la Belgique.

La classification des professions utilisée dans le cadre de l’enquête PISA 2012 se fonde sur la classification CITP-08 (Classification internationale type des professions) élaborée par l’Organisation internationale du travail afin de pouvoir comparer les professions entre différents pays.

[8] Il faut noter que le niveau d’instruction de la mère a une incidence plus forte sur la réussite scolaire que celui du père, car les mères passent plus de temps dans le suivi du travail à domicile, cf. DA COSTA LASNE A., op. cit, pp. 100-101 et 303.

[9] DA COSTA LASNE A., op. cit., pp. 282 et 317.
Une telle mobilisation de l’enfant aux apprentissages serait surtout le fait des parents des classes moyennes et supérieures, parmi lesquelles les familles d’enseignants se distingueraient par l’intensité de leur investissement.

[10] CANAUX L., Les raisons de la réussite scolaire des enfants d’enseignants, Éducation, 2021, p. 30 : https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-03901837/document

[11] Cf. DRAELANTS H., op. cit., p. 26.

[12] Interview de Laure (nom d’emprunt), réalisée le 09-10-2024.
Les deux enfants de Laure sont scolarisés dans un établissement d’enseignement secondaire différent de celui dans lequel elle enseigne.

[13] Idem.
La cense est le nom que l’on donne aux fermes dans certaines parties de la France et de la Belgique romane : https://fr.wikipedia.org/wiki/Cense

[14] DA COSTA LASNE A., op. cit, p. 275.

[15] Ibidem, p. 277.

[16] Ibidem, p 279.

[17] KAKPO S., RAYOU P., « Un accompagnement parental expert. Quand des parents enseignants se mobilisent », in Revue française de pédagogie {en ligne}, n°203, 2018, p.17 : https://journals.openedition.org/rfp/8084

[18] Pour aller plus loin sur cette question, lire : BAIE F., Féminisation de la fonction enseignante : causes et impacts pour les élèves, analyse UFAPEC 2018 n° 22.18 :  https://www.ufapec.be/nos-analyses/2218-feminisation-enseignants.html

[19] KAKPO S. et RAYOU P., op. cit., pp. 21.

[20] Interview de Laure, op.cit.

[21] Idem.

[22] DA COSTA LASNE A., op. cit, p. 100.

[23] DA COSTA LASNE A., op. cit, p. 292.
Les familles d’enseignants sont proportionnellement les moins nombreuses de toutes à déclarer s’impliquer « de manière directe et prolongée » dans le suivi du travail scolaire à faire à la maison.

[24] Interview de Laure, op.cit.
Nous approfondirons cette thématique du suivi du travail à domicile dans une prochaine analyse.

[25] Idem.

[26] DA COSTA LASNE A., op. cit, p. 251.

[27] FAURE G., TOURRET L., Pourquoi les enfants de profs réussissent mieux, Les Arènes, Paris, 2019, p 39.

[28] Ibidem, p. 57.

[29] Interview de Sylvie (nom d’emprunt), réalisée le 24-10-2024.

[30] Cette vision de l’école ne concerne bien entendu pas que les familles d’enseignants. Dans de nombreuses familles, l’école est très respectée. Dans des familles immigrées, la valeur émancipatrice de l’école est considérée comme très importante.

[31] FAURE G., TOURRET L., op. cit, p. 57.

[32] CANAUX L., op. cit., p. 31.

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