La relation école-familles est complexe et, parfois, en tension entre autres, à cause de comportements radicaux de parents. Ces comportements, s’ils restent le fait d’une minorité, peuvent néanmoins mettre à mal le bon fonctionnement de l’école et les conditions du vivre ensemble. Après avoir constaté un phénomène que nous avons choisi de nommer comportements radicaux de parents, nous avons découvert au cours de notre enquête auprès des directions d’écoles que ces comportements concernaient principalement le pédagogique avec les questions d’échec, de décrochage et d’aménagements raisonnables, les règles disciplinaires et, enfin, les voyages scolaires. D’autres tensions autour des horaires et de l’absentéisme sont dues à une augmentation de la précarité et des conditions de vie plus difficiles. La crise sanitaire a été aussi le révélateur de radicalités parentales jusque-là insoupçonnées.
Si l’institution scolaire ne peut fonctionner que dans une dimension collective prenant en compte l’intérêt de tous les élèves avec des règles de base non-négociables, une bonne part des radicalités parentales peuvent se comprendre au vu du malentendu originel entre l’école et les familles et de la différence d’évolution de ces deux institutions, les familles actuelles fonctionnant davantage sur les registres de l’individualité et de la négociation.
Pour réduire ces tensions, les écoles recourent principalement aux rencontres individuelles avec les parents, à l’information et à la sensibilisation. Les instances officielles de démocratie scolaire que sont le conseil de participation et l’association de parents sont encore peu sollicitées, tout comme les tiers. C’est principalement à la direction qu’il revient de traiter les interpellations de parents qu’elles lui soient directement adressées ou non. C’est sans doute là une nouvelle fonction, et non la moindre, du rôle de directeur d’école : médiateur entre l'école et les familles. Ce rôle, s’il s’avère essentiel, est énergivore et demande aux directions de nouvelles compétences alors que leur charge de travail est déjà énorme.
Pour enrayer le phénomène, une collaboration école-familles est plus que jamais nécessaire, mais demande au préalable que l’école développe un langage commun, qu’elle instaure une relation de confiance et qu’elle fasse comprendre son projet, voire qu’elle le coconstruise, lorsque que c’est possible, en s’appuyant sur les structures officielles de participation à sa disposition et sur le troisième milieu (tissu associatif qui soutient les familles au quotidien). Cela ne pourra se réaliser que par un soutien et un accompagnement des écoles et une revalorisation de la fonction de direction.
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Info et contacts presse : Bernard Hubien, secrétaire général - 0476/52 74 77
