UFAPEC Communiqué
Etude UFAPEC - Parents présents dans l’AP et le CoPa : partout ?
La vision des parents dans le secondaire à encadrement différencié sur leur place dans les organes de participation et de représentation - 16/11/2023

L’UFAPEC (Union Francophone des Associations de Parents de l’Enseignement Catholique) fait le constat que certains parents des écoles secondaires à encadrement différencié ne sont pas toujours enclins à se proposer ni à s’engager dans les organes officiels de participation et de représentation, que cela soit dans l’association de parents ou dans le conseil de participation (AP et CoPa).  Pour percevoir les freins et les leviers qui favorisent ou non la participation de ces parents à l’école, l’UFAPEC vient de publier une étude en donnant la parole aux principaux intéressés : les parents. 

Selon l’étude de l’UFAPEC, les parents des écoles secondaires à encadrement différencié se sentent souvent « non légitimes » par rapport aux autres acteurs de l’école. Les parents n’ont pas envie de prendre leur place à l’école parce que c’est souvent pour parler des échecs et des points de leurs enfants qu’on les convoque. Ils ont souvent vécu eux-mêmes des échecs dans leur propre scolarité et se sentent fautifs quand leurs enfants en ont. Si le fait d’avoir peur d’être la proie de jugements négatifs quant aux échecs de leurs enfants est un frein très important à la participation des parents moins favorisés à l’école, l’étude de l’UFAPEC montre qu’il n’est pas le seul et qu’il existe bien d’autres freins. En effet, la non-maîtrise de la langue française est également un obstacle essentiel à la participationQuand on ne sait pas bien s’exprimer en français, c’est très frustrant. On a vite le sentiment que la personne en face de nous ne nous écoute pas vraiment parce que l’on ne s’exprime pas clairement, qu’elle a envie que l’on termine vite de parler, affirme une maman. La différence de culture, les codes qui diffèrent de ceux de l’école sont source d’incompréhension et de non-participation. L’importance pour les parents d’avoir du concret est un point également qui ressort de l’étude de l’UFAPEC. Intimidés par ces organes officiels qui peuvent sembler réservés aux plus instruits ou aux « privilégiés », ils ne voient pas toujours ce qu’ils pourraient y faire ou y apporter comme plus-value. Les parents semblent être en demande de plus de compréhension et d’écoute à leur égard, ils demandent également que les canaux de communication avec l’école soient plus clairs et explicites. Le jargon scolaire est à bannir et le « bla-bla » ne les intéresse pas.

Pistes d’actions pour favoriser la participation. L’UFAPEC propose dans son étude quelques pistes non exhaustives comme par exemple de prendre le temps de tisser des liens solides avec les parents. Pour parvenir à ce que les parents moins favorisés puissent prendre une place à l’école, il faut aussi que tous les acteurs scolaires soient convaincus de cette nécessité et que cet objectif fasse partie de la culture de l’école. Une autre piste citée par l’UFAPEC est celle de veiller à une meilleure communication avec les parents. Les parents sont, en effet, demandeurs que les informations leurs parviennent par différents moyens de communication (courrier, e-mail, plateforme) et qu’il n’y ait pas que l’écrit. Il faut sans doute, dans certains cas, privilégier un dispositif oral pour être bien certain que l’information passe. À l’école, de nombreuses choses sont également implicites, il faudrait sans doute davantage expliciter.

Pour faire du lien : plus de personnes-relais ! Pour l’UFAPEC, il faudrait également qu’il y ait plus d’éducateurs ou de médiateurs dans les écoles qui puissent assumer le rôle de personnes-relais afin de faire le lien entre l’école et les familles moins favorisées. L’UFAPEC est demandeuse d’une plus grande systématisation de ces personnes ressources dans les écoles. Dans certaines écoles à encadrement différencié, des éducateurs ou des médiateurs jouent déjà le rôle de personnes-relais entre les familles moins favorisées et l’école. Elles sont là pour accueillir, recevoir les remarques et avis, informer, traduire, expliciter les choses aux parents. Grâce à ces personnes-relais, les parents éloignés de la culture et des codes scolaires peuvent plus facilement faire valoir leurs idées pour améliorer l’école et le bien-être des enfants, expliciter les situations qu’elles trouvent difficiles ou injustes. 

Mettre en avant le positif dans les évaluations et les rencontres avec les parents. L’UFAPEC encourage les écoles et les enseignants à aborder ou à continuer à aborder les parents, lors des rencontres, évaluations et remises des bulletins des élèves, en pointant davantage le positif et en développant une communication non-violente. En effet, la remise du bulletin, la manière (écrite ou orale) d’évaluer et de faire des remarques ou commentaires aux élèves semblent contribuer à la manière dont les parents se sentent jugés et perçoivent l’école. Cela n’incite pas les parents à prendre leur place à l’école et n’encourage pas le partenariat école-familles.

Tendre vers une école plus égalitaire.  Rendre l’école totalement égalitaire semble utopique pour l’UFAPEC car il existe à la base une inégalité des familles (dans leurs revenus, dans la compréhension des codes de l’école, dans leur maitrise de la langue française, dans leur rapport à l’écrit). Néanmoins, pour tendre vers une école égalitaire, l’UFAPEC estime qu’il faut que les écoles mais aussi les parents puissent accueillir davantage les publics moins favorisés afin de leur donner une place plus importante à l’école en facilitant leur accès. Aux associations de parents et aux parents de relever ce défi en s’ouvrant davantage aux publics précarisés, quelques soient les écoles.

Ouvrir l’école à la différence socio-culturelle.  L’UFAPEC demande que les écoles s’ouvrent à la différence socio-culturelle des parents, qu’elles reconnaissent et valorisent les différents types de parentalité et de citoyenneté. Parce qu’il n’y a pas de « bons » ou « mauvais » parents, les écoles ont à créer une culture d’école qui permette l’échange, l’écoute et la discussion avec toutes les familles. L’UFAPEC invite donc les écoles à inscrire l’accueil de tous les parents dans leur plan de pilotage, à être créatives pour rendre la citoyenneté parentale accessible.

Pour consulter l’étude complète >>

Pour toute question/contact presse : 
Bernard Hubien, secrétaire général  

0476/52.74.77 – bernard.hubien@ufapec.be  

Siège administratif : Avenue des combattants 24
1340 Ottignies
Tel: +32 10 42 00 50
Fax: +32 10 42 00 59
info@ufapec.be
www.ufapec.be
Problème de lisibilité? Se désabonner de la newsletter