UFAPEC Communiqué
Etude UFAPEC - S'il te plait, dessine-moi une école pour tous ! L'école inclusive, entre idéal et réalité - 26/01/2023


Bien au-delà du droit des élèves à besoins spécifiques, l’inclusion serait-elle une nouvelle voie pour réinventer l’école, lui rendre du sens, apprendre aux jeunes à coopérer et à affronter ensemble les défis majeurs qui les attendent ? L’UFAPEC fait le point, notamment via une large enquête auprès des parents, et a publié en décembre dernier une étude sur la question.

Les avantages de l’inclusion semble de plus en plus connus et reconnus. Être scolarisé dans l’école ordinaire de son quartier, avec sa fratrie et les jeunes des environs, permet à l’élève à besoins spécifiques de se sentir déjà comme tout le monde et d’avoir sa place dans son lieu de vie. Cela n’efface pas le handicap, mais permet au jeune de l’accepter, de mieux le comprendre et d’en tirer parti. Pour les autres élèves, l’inclusion permet de développer des aptitudes essentielles, trop rares dans la vie sociale et professionnelle, telles que l’ouverture d’esprit et la solidarité. En valorisant les différences, plutôt qu’en les stigmatisant, en donnant aussi le droit à l’erreur, l’inclusion scolaire permet une plus grande confiance en soi et l’acceptation de ses propres limites.

Le moment est donc venu de s’interroger : où en est l’école inclusive en Fédération Wallonie-Bruxelles qui permet la scolarisation dans l’ordinaire des élèves à besoins spécifiques ? Sur le terrain, les équipes, les parents, les élèves sont-ils prêts à vivre cette école inclusive ? N’est-ce pas d’abord une affaire de privilégiés et est-ce souhaitable pour tous les élèves ? Quels sont les bénéfices et les limites de l’inclusion ? N’y a-t-il pas des risques de préjudices pour les autres élèves, comme le craignent certains ? Enfin, si l’objectif de la FWB est d’inclure peu à peu tous les élèves, ou presque, dans l’ordinaire, notre enseignement spécialisé a-t-il encore une place ? Toutes ces questions sont au cœur de cette étude.

Si les parents se réjouissent de l’avancée faite en faveur des élèves « dys » avec la mise en place d’aménagements raisonnables, ils constatent que malgré l’évolution d’un cadre légal en faveur de l’inclusion et une adhésion de principe de la majorité des acteurs, l’école inclusive reste plus de l’ordre de l’idéal que de celui de la réalité. Sur le principe, les parents sont plutôt d’accord : l’école doit être inclusive. Dans la mise en pratique, on constate pourtant que cela coince. Une série d’obstacles empêche la réalisation de l’inclusion scolaire. Citons, entre autres, une importante résistance au changement, qui s’accompagne d’une vision sociétale du handicap encore axée sur la pathologie, l’assistanat et la séparation. Au niveau de notre système scolaire, une culture de la relégation et de la certification unique avec une vision étroite de la réussite empêchent aussi d’avancer. L’UFAPEC constate encore des inégalités entre établissements, des inégalités entre élèves selon le milieu socio-culturel et le trouble qui affecte l’élève (certains troubles comme une déficience intellectuelle ou des troubles du comportement importants étant discriminés), des écoles et des équipes en difficulté et un manque de recherches universitaires permettant de soutenir l’inclusion et ses acteurs.

Un des premiers leviers pour l’inclusion scolaire est d’être inscrite dans une société inclusive, sans quoi on vend du rêve aux élèves et plus dure est la chute lorsqu’ils sortent de l’école. L’inclusion demande un changement de paradigme qui mise sur la différence et la complémentarité dans tous les aspects du vivre ensemble.

L’école inclusive, pour exister, a donc besoin d’un projet politique ambitieux, avec un état des lieux des difficultés, des moyens et une sensibilisation des différents acteurs. Espérons que le Pacte produise tous ses effets pour que ce changement de paradigme devienne effectif partout, en s’appuyant sur des pôles territoriaux totalement mis en place, la présence dans chaque école d’un référent « élèves à besoins spécifiques », auquel tous peuvent s’adresser, et un enseignement spécialisé décloisonné.

- L'étude complète >>

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