Analyse UFAPEC Mai 2022 par A. Pierard

07.22/ Créations pour les fêtes des mères et des pères à l’école... Quelle prise en compte des différents modèles familiaux ?

Introduction

Parmi les fêtes importantes depuis de nombreuses années dans notre culture, nous retrouvons celle des mères et celle des pères. En Belgique, la fête des mères a lieu au mois de mai, celle des pères au mois de juin. Plusieurs écoles, pour célébrer les parents, proposent aux élèves de réaliser des créations en classe : poésie, collier de nouilles, peinture, carte, etc. Les idées des enseignants ne manquent pas pour éveiller la créativité des élèves.

Ces dernières années, certaines écoles ont exprimé ne plus vouloir consacrer une activité créative à la réalisation de ces cadeaux pour les parents ou préférer célébrer la « fête des gens qu’on aime ». Pourquoi ? La diversification des modèles familiaux continue[1] et les élèves ne font plus tous partie d’une famille traditionnelle, avec un seul papa et une seule maman. L’acceptation et l’intégration des différentes configurations familiales est de plus en plus prégnante dans notre société. Quelle prise en compte à l’école de la variété des modèles familiaux dans le cadre des créations pour les fêtes des parents ? Faut-il penser les choses autrement dans le respect de chacun d’eux ?

Un cadeau pour maman, un pour papa, cela a-t-il encore du sens ?

Imaginons début mai, une création en classe pour la fête des mères. L’enseignant demande à ses élèves de faire un dessin sur une carte et d’écrire un poème pour leur maman. Cela pourrait susciter plusieurs réactions de la part des enfants selon leur situation familiale.

  • Aïcha est toute contente et se lance immédiatement dans sa création pour sa maman. Elle espère qu’elle pourra faire la même chose pour son papa au mois de juin.
  • Enzo veut demander à l’enseignant s’il peut faire deux cartes, car il a deux mamans et voudrait en offrir une à chacune.
  • Fanny se met à pleurer. Elle a perdu sa maman d’une grave maladie il y a quelques mois. Cette activité la rend triste, car, contrairement aux années précédentes, elle ne peut plus offrir de cadeau à sa maman.
  • Khanh-Linh aimerait pouvoir faire deux cartes : pour sa maman et pour sa belle-mère, la nouvelle compagne de son papa qu’il apprécie beaucoup.
  • Sophie est en famille d’accueil. Elle est content de pouvoir offrir cette carte à sa maman d’accueil qu’elle adore, mais elle se demande si elle devrait aussi en faire une pour sa maman qu’elle voit une fois par mois.
  • Théo se demande à qui offrir cette carte. Il vit dans un foyer qu’il considère comme sa famille. Ses parents ne vont pas bien et ne savent plus s’occuper de lui. Il ne veut pas offrir cette carte à sa maman. Il se dit qu’il pourrait adapter la carte et l’offrir à une éducatrice du foyer ou à sa marraine qui est très présente pour lui.

On peut dresser le même genre de tableau pour la fête des pères. Chaque enfant a une situation personnelle différente et pourrait donc vouloir offrir le cadeau prévu pour maman ou papa à une autre personne qui compte pour lui. Il peut s’agir de personnes différentes selon la configuration familiale : un beau-parent, un parrain, une marraine, un éducateur, etc. Ce qui est important pour l’enfant, c’est le lien créé avec cet adulte qui a une place importante dans sa vie. Les relations humaines sont complexes, l’enfant voudra avant tout offrir le cadeau à un adulte qu’il apprécie.

A l’école, lors des créations pour les fêtes des parents, comment tenir compte de la variété des modèles familiaux ? Que proposer à un enfant qui a des beaux-parents, deux parents du même sexe, un parent mort ou absent de sa vie, une famille d’accueil ? En posant ces questions, on touche à la place et la reconnaissance du beau-parent.[2] Faut-il aussi un cadeau pour les beaux-parents ?

Comme l’exprime la philosophe Judith Butler, notre époque est un temps où les enfants, du fait des divorces et des remariages, vont d’une famille à l’autre, d’une famille à plus de famille, d’une absence de famille vers une famille à l’intérieur de laquelle ils vivent psychiquement à la croisée des familles.[3] Dans ce cadre, comment l’enfant peut-il s’y retrouver ? Vu les différents liens qu’il noue avec les adultes de son entourage, comment peut-il décider à qui offrir un cadeau ?

Les adultes aussi peuvent se questionner autour de ces fêtes, comme en témoigne Elodie, une belle-mère. A la fête des mères, par exemple, c’est un peu difficile, surtout quand on est un peu moins en forme à ce moment-là. J’avais l’impression d’en faire beaucoup en terme de soins, de lessives, etc. pour le gamin sans en recevoir de reconnaissance, comme le petit cadeau de la fête des mères. Je m’investis beaucoup et je me demande parfois : « Mais finalement, je suis qui, moi, vis-à-vis de lui ? ». Je me souviens une fois avoir été très triste et en avoir parlé avec Michel : « Il y a une fête des mères, mais pas une fête des belles-mères… ». C’est cette fois-là qu’il a réagi en me disant à quel point il était parfois jaloux de ma bonne relation avec son fils et que c’était sans doute mieux qu’un cadeau de fête des mères.[4]

Comment prendre en compte la diversité des modèles familiaux à l’école ?

Les fêtes des parents ne sont qu’un aspect de la nécessité de la prise en compte de la diversité des modèles familiaux à l’école.

Un élément décrétal important pour les familles est la définition du parent dans le code de l’enseignement. Il s’agit de toute personne investie de l'autorité parentale, selon les principes définis aux articles 371 à 387 du Code civil, ou qui assume la garde en droit ou en fait d'un enfant mineur soumis à l'obligation scolaire.[5] Dans ce sens, un coparent ou un beau-parent peut être reconnu comme un partenaire par l’école.

Il s’agit de donner une place à l’adulte qui donne à l’élève des preuves de son amour, de son intérêt, l’adulte auprès de qui l’enfant a le sentiment d’exister et d’être précieux. L’intérêt est de donner une légitimité au parent ou à tout autre adulte responsable de l’enfant.

Dans les familles actuelles, les liens interpersonnels sont fondés sur la dimension affective et relationnelle, les affinités. Nouer des liens est une exigence fondamentale à laquelle l’humain est soumis (…). Notre humanisation est marquée par ce qui nous lie à l’autre et c’est pour cette raison que, dans le contexte des familles qui se font et se défont au gré des vécus émotionnels des adultes, les professionnels doivent se montrer extrêmement attentifs au respect des liens que l’enfant a tissé, tisse et va tisser et à la manière dont les liens vont le tisser ou l’effilocher.[6]

La fragilité des liens interpersonnels peut être source d’insécurité pour l’enfant. Dans ces conditions, quelle place, quel rôle et quel statut pour chacun ? Quelle pérennité du lien ? Quelle prise en compte du beau-parent ou de tout autre adulte responsable de l’enfant ?

La loyauté est souvent une valeur importante pour les membres de la famille. Le système familial est défini aussi comme l’ensemble des gens qui sont reliés les uns aux autres par des liens de loyauté qui contribuent à sa stabilité.[7] Il s’agit d’un engagement pour nos proches, d’un privilège donné à ces relations. Quel effet sur le parent si l’enfant développe une forte complicité avec un beau-parent ? Les cadeaux pour les fêtes des mères et des pères réalisés à l’école peuvent-ils être sources de conflit de loyauté ? Peuvent-ils susciter aussi des jalousies entre adultes ?

L’essentiel, pour l’école, est de comprendre l’élève, de laisser une place à son vécu, d’être attentif aux contradictions auxquelles il est soumis, de l’aider à gérer la concurrence entre les liens de sang et les liens affectifs, de tenir compte des relations nouées avec les beaux-parents. Tout cela sous-entend une connaissance des situations familiales des élèves. Est-ce possible, pour un enseignant, de connaitre la réalité de chacun des élèves de sa classe ? Est-ce réaliste de lui demander de s’adapter à tous ?

En abordant un sujet comme la création de cadeaux pour les fêtes des parents à l’école, on touche aux limites et à la frontière entre les rôles des deux structures (école et familles) dans l’éducation des enfants. L’école doit-elle assumer toutes les difficultés et variations de la situation familiale des élèves ? N’est-ce pas trop lui demander ?

Quel regard des enseignants et des familles ?

Quand on en parle autour de nous, quand on voit les publications sur les réseaux sociaux, quand on lit les articles de presse sur le sujet et les commentaires qui les accompagnent, on peut constater que les avis divergent. Toutefois, deux grandes tendances se dégagent : ceux qui défendent les fêtes des parents et ceux qui souhaitent une fête des gens qu’on aime afin d’éviter les situations émotionnellement délicates pour l’enfant.

Cela pousse certains enseignants à ne plus rien faire pour les fêtes des parents. Des enseignants embarrassés témoignent sur des blog français :

  • Il y a bien longtemps que je ne fais plus rien pour les cadeaux de la fête des pères, fête des mères. Entre les familles hétéro-parentales, homoparentales, celles où il n'y a plus qu'un seul parent…
  • Bon nombre d'enfants sont élevés par des mères isolées, par des pères isolés ou dans des familles recomposées. D'autres, aussi, ont un de leurs parents qui a disparu dans la nature ou qui est décédé. C’est le cas dans ma classe cette année : une petite a perdu sa mère il y a moins d’un an.
  • Je ne fais plus rien depuis que j'ai eu dans ma classe des enfants placés en foyer, avec des histoires familiales plus sordides les unes que les autres. Imaginez la situation : "Mais oui mon grand, tu vas faire un cadeau à papa qui a abusé de toi et un autre à maman qui a fermé les yeux". Personnellement, je ne peux pas.[8]
  • La première raison qui me pousse à ne plus faire faire quelque chose pour cette fête, c’est la réaction des enfants et ça peut en décevoir plus d’un, mais beaucoup d’enfants ne souhaitent pas faire de cadeau, ou pas de cadeau imposé, ou pas à ce moment-là ou pas de cette manière. Combien de fois ai-je entendu un enfant vouloir garder le cadeau pour lui après l’avoir fait, être ennuyé à cause de parents séparés qui ne s’entendent pas et chez qui la fête des mères et pères est devenue source de conflit, être triste ou un peu perdu car la famille n’est plus au complet, compliquée, conflictuelle, se lancer dans l’activité avec un espoir fou, avec une envie de plaire, de se faire enfin remarquer par le parent qui n’arrive plus à s’occuper de lui, qui se noie dans son travail, dans les difficultés.[9]
  • Le maintien de la fête de chaque parent

Comme l’explique une jeune femme, à la fête des pères, la question s’est posée, un cadeau à Pierre [son beau-père] ? Finalement, on s’est dit que non : notre père, c’est papa et personne d’autre. Cette place ne se partage pas.[10] D’autres adultes, comme cette jeune femme, considèrent que les fêtes des parents doivent rester leurs fêtes.

Un sondage réalisé par l’institut IPSOS en 2011 révèle l’importance de la fête des mères pour les mamans. 74 % d’entre elles sont déçues si on ne la leur souhaite pas. 87 % des mamans souhaitent maintenir leur fête et recevoir des cadeaux, faits à l’école ou non. Ces demandes sont présentes, mais moins importantes du côté des pères (respectivement 47 % pour la déception s’ils ne sont pas fêtés et 74 % pour le maintien de leur fête).[11]

Emmanuelle témoigne de l’importance de cette fête pour elle. Ce qui m'amuse surtout c'est toute la période de préparation, où ils bricolent leur petit bazar. J'ai plaisir à deviner ce qu'ils sont en train de faire, à les imaginer plein d'attentions et tout émoustillés. (…) L'année dernière, j'ai filmé Raphaël avec mon téléphone portable, et j'ai archivé le petit film sur mon ordinateur. Dès que j'ai un petit coup de blues, je le regarde. Et comme ça, la fête des Mères c'est toute l'année… C'est un cadeau qu'ils ont mis du temps à préparer, je trouve ça bien de pouvoir m'en ‘servir’ plusieurs fois.[12]

Certains parents trouvent dommage d’être privé de ces fêtes. Ils trouvent qu’il faut plutôt expliquer en classe les différentes configurations familiales et permettre aux enfants d’offrir le cadeau à quelqu’un d’autre, sans priver les autres enfants et leurs parents de ce plaisir partagé.

Des enseignants rejoignent ces parents dans leur position. Virginie continue à préparer des cadeaux avec ses élèves. Ces questions de familles "différentes", nos instits ne se les posaient pas… (…) de plus, quand je vois la joie des mamans (surtout en petite section), bah je récidive ! Après, le gamin à qui il manque un parent, il fait le cadeau pour quelqu'un d'autre ; sinon ça donne une tranche d'âge privée de fêtes des mères et pères, parce qu’UN enfant a une famille différente…[13]

Le modèle familial classique (papa, maman et enfant) l’est de moins en moins. Faut-il pour autant le considérer comme désuet ou à la marge ? Même si les situations sont diverses, n’est-il pas bon de garder un modèle structurant, sans être exclusif ? Les fêtes des parents peuvent effectivement être l’occasion d’un moment de discussion en classe, ou individuellement, selon les réalités familiales rencontrées au sein de la classe ou de l’école. C’est l’occasion de comprendre aussi le souhait des élèves concernés. Comme en témoigne Céline, une institutrice, la fête des Pères et des Mères est aussi et surtout une occasion pour parler des différents modèles de familles et pour expliquer aux enfants que chacun a un vécu différent. Et si un enfant n’a pas envie de faire un cadeau pour son papa mais préfère l’offrir à quelqu’un d’autre pour toute une série de raisons, il en a tout à fait le droit.[14]

  • La proposition d’une fête des gens qu’on aime

Pour éviter les situations délicates, des écoles et des parents proposent et organisent des choses pour la « fête des gens qu’on aime ».

Comme en témoigne Laura Goffart, conseillère communale à Liège, les fêtes des parents ne sont pas faciles à vivre pour tous. Les fêtes des Pères m’ont laissé un souvenir très fort. Comme je n’ai pas été reconnue par le mien, ça me travaillait beaucoup tous ces poèmes, ces cadeaux. Dans ma classe, il y avait un petit garçon dont le père était décédé, c’était difficile pour lui également. Et maintenant, autour de moi, il y a une petite fille qui a deux mamans et qui se demande ce qu’elle doit faire de ses cadeaux pour papa. Il faut pouvoir tenir compte de ces situations.[15] En reconnaissant les différents modèles familiaux, elle souhaite que les fêtes des parents deviennent la fête des gens qu’on aime.

Caroline désir, ministre de l’éducation en Fédération Wallonie-Bruxelles, rappelle que cela relève de la liberté pédagogique des écoles. Pour elle, l’essentiel est de prendre en compte la diversité des situations familiales et d’encadrer ces activités avec ouverture et bienveillance.[16]

Dans cette optique, il y a des écoles où les enfants créent deux ou trois cadeaux pour les gens qu’ils aiment dans la période des fêtes des parents. Ils sont donc libres d’offrir ces cadeaux à leurs parents ou d’autres adultes importants pour eux. Comme le dit une maman, c’est un joli compromis.[17]

Est-ce le rôle de l’école ?

Sur cette question aussi, les avis sont divergents. Il n’y a pas de position unanime.

Comme le défend une directrice d’école, confectionner un cadeau pour la fête des mères, ce n’est pas le rôle de l’école, car ça reste une fête familiale.[18]

Des enseignants abondent dans ce sens :

  • Je ne fais pas de cadeaux pour la fête des mères, pas plus que pour la fête des pères, Noël, Pâques. Laissons aux familles le choix de célébrer leurs éventuelles fêtes familiales ou religieuses.
  • C'est devenu une fête archi-commerciale. Je ne vois pas ce que l'école vient y faire. Que ça se pratique dans les familles soit, même si je ne pense pas qu'il y a besoin d'une date nationale pour offrir un cadeau à sa mère, son père ou toute personne que l'on apprécie.[19]

Les questions soulevées par les équipes éducatives sont celles de l’intérêt pédagogique, de l’intérêt créatif, du temps consacré à la réalisation des cadeaux. Si certains enseignants ni voient pas de réel intérêt, d’autres donnent beaucoup de sens à cette activité créative en pointant, entre autres, la joie et la fierté des élèves. Pour ces enseignants, il s’agit aussi de permettre à l’enfant d’exprimer sa créativité, de porter attention à sa vie familiale en mettant les parents et adultes référents à l’honneur et de respecter les traditions.

Des enseignants en faveur de la création de cadeaux pour les fêtes des parents témoignent :

  • Ça rend les enfants très heureux, ça renforce le lien famille-école... Mais hors de question d'y passer trois semaines ! Quant aux programmes, c'est pas si difficile de l'inclure dans les arts visuels.
  • Ici nous fêtons la fête des parents avec un cadeau et un petit déjeuner à l'école. Nous mettons à l'honneur la famille quelle que soit sa forme.
  • Pour nos élèves, cela reste un moment émotionnel important et peu importe que les destinataires du "machin" soient deux pères, deux mères ou un adulte auquel ils sont attachés. Tout ce qui crée des liens entre l'école, les élèves et les adultes est bon à prendre ![20]

La directrice de l'école fondamentale de Beaufays s’exprime sur l’importance de fêter les parents et de s’adapter aux réalités familiales des élèves. On n'a pas supprimé la fête des mères chez nous. Et on ne supprimera pas la fête des pères. Dans les classes des tout petits, les mamans sont reçues pour un petit-déjeuner avec présentation des chants et récitations appris pour l'occasion. Vient ensuite le tour des papas au moment de leur fête. Mais il y a des classes où il y a des parents qui sont décédés, des parents qui sont séparés: parfois, ça se passe bien, parfois moins. Chez nous, la famille est au cœur de notre projet, on l'associe à la vie de l'école, et selon les cas, il y a des classes où l'instituteur va prendre attention à l'un ou l'autre cas et adapter sa pédagogie. Il faut amener de la pertinence dans ce que l'on fait. Toutes nos intentions , même les activités artistiques, ont des buts pédagogiques qui sont transcrits dans notre projet d'établissement. (…) Nous avons des familles monoparentales, des familles décomposées ou recomposées où parfois le compagnon prend plus de place que le parent naturel : dans ce cas-là, parfois, on fait un bricolage, mais l’enfant reste un enfant, et l'offre à qui il le veut.[21]

Que ce soit pour des créations dans le cadre des fêtes des parents ou d’autres réalisations, l’éducation artistique fait partie des socles de compétences en Fédération Wallonie-Bruxelles. Dans cette optique, l’école qui permet aux élèves de faire des créations pour les fêtes des parents ne sort pas de ses compétences et de son champ d’action. L’école peut alors accompagner et aborder avec délicatesse les situations spécifiques de chacun.

Conclusion

La famille a évolué depuis de nombreuses années. On ne se retrouve plus seulement avec des configurations familiales avec un papa et une maman. Il faut prendre en compte les familles avec des beaux-parents, deux parents du même sexe, un parent mort ou éloigné de la famille…

Des équipes pédagogiques ont voulu s’adapter en supprimant les créations artistiques pour les fêtes des parents ou en proposant aux élèves un nouveau cadre pour ces fêtes. L’essentiel, selon ces équipes, est d’agir avec bienveillance, ouverture d’esprit et souplesse en pensant au bien-être de chaque enfant.

Face à la complexité et la multiplicité des situations, il ne faut pas défendre un modèle familial comme supérieur aux autres. Chacun, chaque trajectoire et chaque famille est à respecter dans son unicité. L’idée d’une fête des gens qu’on aime permet de prendre en compte l’investissement affectif variable selon les relations interpersonnelles et la richesse des liens supplémentaires, s’ils n’entrent pas en concurrence.

A ce titre, l'UFAPEC demande que tout parent d'élève soit reconnu dans sa parentalité, quel que soit son modèle familial. L'école doit donc veiller à l'intégration des différents modèles familiaux et à ce qu'il n'y ait pas de discrimination entre parents d'élèves. Il est important que chaque personne qui accompagne l’enfant (parent, au sens où il assume cette fonction) soit reconnu comme partenaire de l’école.

La fête des mères et celle des pères sont encore des  évènements importants pour beaucoup de  familles. Qu’elles soient donc respectées par les écoles peut se comprendre, mais il faut pouvoir prendre en compte la réalité familiale de tous les enfants sans que la préparation de cette fête soit source de discrimination, de trouble ou de tristesse pour l’enfant.

 

Alice Pierard

 

 


[1] Pour approfondir ce sujet, nous vous proposons de lire une analyse précédente de l’UFAPEC. PIERARD A., Quelle intégration des différents modèles de famille dans notre société ?, analyse UFAPEC n°18.16, septembre 2016, Ufapec - 18.16/ Quelle intégration des différents modèles de famille dans notre société?

[2] Pour approfondir ce sujet, nous vous proposons de lire une analyse précédente de l’UFAPEC. PIERARD A., La place du beau-parent dans les familles recomposées, analyse UFAPEC n°25.12, septembre 2012, Ufapec - 25.12/ La place du beau-parent dans les familles recomposées

[3] DRORY D., L’enfant et la séparation parentale, temps d’arrêt lectures, Yapaka, juin 2009, p. 5.

[4] Couples et familles asbl, Nouveaux liens familiaux, dossier n°98, 4e trimestre 2011, p. 17.

[5] Code de l’enseignement, titre III – Définitions, article 1.3.1-1 § 45. code de l'enseignement

[6] DRORY D., L’enfant et la séparation parentale, op cit., p. 21.

[7] COULOUBARITSIS L., DE BECKER E., DUCOMMUN-NAGY C. et STRYCKMAN N., Loyautés et familles, temps d’arrêt lectures, Yapaka, avril 2009, p. 49.

[8] MARBOEUF L., Fête des mères : faut-il fabriquer un cadeau à l’école ?, 26 mai 2013, Fête des mères : faut-il fabriquer un cadeau à l’école ? | L’instit’humeurs | Francetv info

[9] Le rire des anges, La fin de la fête des mères à l’école et quelques idées à faire faire aux enfants !, 21 mai 2019, La fin de la fête des mères et quelques idées - Le Rire des Anges

[10] Couples et familles asbl, Nouveaux liens familiaux, op cit., p. 32.

[11]  « Faut-il fabriquer des cadeaux à l’école ? » , in Ouest-France, 29 mai 2015, Faut-il fabriquer des cadeaux à l'école ? (ouest-france.fr)

[12] FILLOUX J, Pourquoi les cadeaux de la fête des mères touchent-ils autant les mamans ?, 20 mai 2014, Pourquoi les cadeaux de la fête des Mères touchent-ils autant les mamans ? (vosquestionsdeparents.fr)

[13] MARBOEUF L., Fête des mères : faut-il fabriquer un cadeau à l’école ?, op cit.

[14] BERNAERTS M., La fête des pères remplacée dans certaines écoles par la fête des gens qu’on aime, la DH, 5 juin 2021, La fête des pères remplacée dans certaines écoles par “la fête des gens qu’on aime” - DH

[15] BERNAERTS M., La fête des pères remplacée dans certaines écoles par la fête des gens qu’on aime, op cit.

[16] Idem.

[17] Le rire des anges, La fin de la fête des mères à l’école et quelques idées à faire faire aux enfants !, op cit.

[18] « Faut-il fabriquer des cadeaux à l’école ? » , in Ouest-France, op cit.

[19] MARBOEUF L., Fête des mères : faut-il fabriquer un cadeau à l’école ?, op cit.

[20] Idem.

[21] « Ni fête des pères, ni fête des mères mais "fêtes des parents" dans de nombreuses écoles », In RTBF.be, 19 mai 2017, Ni fête des pères, ni fête des mères mais "fêtes des parents" dans de nombreuses écoles - rtbf.be

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