Analyse UFAPEC septembre 2025 par B. Loriers

09.25/ Lutte contre le harcèlement : l’école a-t-elle les moyens pour agir ?

Le harcèlement laisse des traces indélébiles dans les classes, aussi pour les enseignants et les directions.

Benjamin Tonneau,
Directeur de l’école fondamentale Saint-Martin à Villers-le-Bouillet

Introduction

Les violences et le harcèlement entre élèves ont toujours existé, mais étaient peu reconnus auparavant, certains disaient à propos de l’enfant harcelé : « ça va l’endurcir » ! Le sujet était tabou, on était honteux de dire qu'on était victime de harcèlement, ou même témoin de situations violentes, et la loi du silence régnait sur les relations humiliantes. De nos jours, ce qui change, c'est le degré de tolérance par rapport au harcèlement : on ose de plus en plus parler du problème, l'expliquer, le décortiquer, le prévenir, et heureusement s’en indigner[1]. Signe de cette évolution sociétale, un décret impose, depuis la rentrée scolaire 2024, d’insérer dans le règlement d’ordre intérieur (ROI) de chaque école une procédure interne de signalement et de prise en charge des situations de harcèlement et de cyberharcèlement[2].

Avant tout, comment définir le harcèlement ? Morgane Senden[3] et Benoit Galand[4] définissent le harcèlement comme une relation de maltraitance ou d’abus au sein de laquelle une ou plusieurs personnes font subir délibérément et de manière répétée des actes négatifs à une ou plusieurs personnes qui subissent cette situation et ne voient pas comment y mettre un terme. Le harcèlement n’est donc ni accidentel, ni isolé, ni réciproque[5].

Nous avons voulu en savoir plus sur la gestion du harcèlement dans les écoles fondamentales. Dans l’enseignement maternel et primaire, les instituteurs passent de nombreuses heures avec leurs élèves ce qui leur permet, davantage que dans le secondaire, d’observer le climat de la classe, d’agir si nécessaire, afin que chaque enfant se sente respecté, à l’abri de brutalités répétées, soit par des discussions informelles, soit par des conseils de classe hebdomadaires etc. Cependant, nous entendons que de nombreuses situations de violence ne sont pas repérées (dans les toilettes, dans les coins reculés des cours de récréation, là où la surveillance est compliquée), ou encore que les victimes ne voient pas d’amélioration après l’intervention d’un adulte. Pourquoi ? Quels sont les besoins des directions et des équipes éducatives pour mieux identifier et gérer les situations de harcèlement ? L’école en a-t-elle les moyens ? Comment peut-elle agir en amont pour garantir un climat scolaire serein pour les élèves et l’équipe éducative ?

Besoins des écoles fondamentales

Le harcèlement est toujours présent dans de nombreuses écoles et malgré une charge de travail élevée, la question reste une préoccupation constante des directions au point que le SeGEC (secrétariat général de l’enseignement catholique) a consacré quatre rencontres[6] régionales à la question : comment prévenir et comment intervenir le plus justement ? L’UFAPEC agit et sensibilise à cette forme de violence depuis de nombreuses années[7]. À ce titre, elle a été invitée à intervenir lors de ces matinées. Cela a été aussi l’occasion pour nous d’entendre un autre point de vue du terrain et de mieux comprendre les besoins des écoles fondamentales, synthétisés ici et illustrés par le témoignage d’un directeur[8] :

  1. Bénéficier de plus de temps afin d’écouter les élèves concernés, se poser, consacrer des moments et des lieux pour en parler en équipe. Idéalement, l’équipe éducative et moi-même avons besoin de temps pour analyser les situations qui posent des problèmes, mais souvent il faut réagir sans attendre.
  2. Obtenir plus de moyens humains, d’adultes qui seraient formés à la diversité socioculturelle, pour faire le lien avec les parents, les enfants, les enseignants. Nous aurions besoin d’un éducateur qui pourrait réagir adéquatement dans l’urgence et encore mieux d’une équipe qui serait à l’écoute des élèves en souffrance ; il s’agirait de personnes qui seraient formées et qui auraient l’occasion de tester puis d’évaluer sur le terrain ce qu’elles ont appris. Il est temps que nous investissions davantage dans l’enseignement, que nous ayons plus de moyens humains pour encadrer nos élèves.
  3. Avoir des partenaires fiables et en nombre suffisant pour une intervention rapide (centre PMS, équipe mobile…)
  4. Apprendre à gérer les situations avec les parents, à les responsabiliser, à voir avec eux comment différencier ce qui est harcèlement ou pas, comment identifier sans banaliser ? Nous sommes confrontés dans nos relations avec les parents à une méconnaissance de la notion de harcèlement. Les parents sont préoccupés à juste titre par les situations de violence, mais ils ont tendance à mettre rapidement le mot harcèlement sur des relations tendues entre élèves, ce qui n’est pas toujours justifié, car, pour parler de harcèlement, il faut une répétition des faits, un rapport de domination et une intention de nuire.
  5. Bénéficier de formations (pour les directions, les équipes éducatives et les accueillant-e-s), être outillé pour la prévention au niveau collectif, pallier le manque d’empathie des élèves. Tendre vers une cohésion d’équipe, utiliser un langage commun, une même façon d’agir. Pour moi, il s’agit d’un projet d’école, qui demande de la cohérence dans la ligne de conduite, à vivre avec toute l’équipe. Le harcèlement laisse des traces indélébiles dans les classes, aussi pour les enseignants et les directions, qui ont le droit d’être outillés pour gérer adéquatement ces situations.

Est-ce le rôle de l’école de gérer ce problème ?

Nous jetons ici un pavé dans la mare et la réponse sur le terrain est nuancée. Pour certaines directions, l’école n’a pas les moyens humains pour gérer le harcèlement, ce qui ressort des besoins pointés ci-dessus. De plus, les équipes éducatives manquent de temps, il y a un programme à respecter qui ne laisse que trop peu de temps pour travailler sur le climat scolaire.

Des directions demandent l’intervention structurelle de tiers comme un éducateur, un membre du centre PMS, une équipe mobile… Dans les écoles fondamentales, nous entendons que ces tiers sont trop peu nombreux pour intervenir rapidement.

Enfin, pour certaines directions, ce n’est pas aux instituteurs d’éduquer les enfants, qui sont trop souvent les rois à la maison. Les parents ne se remettraient pas assez en question, ils ne mettraient pas assez de limites, n’apprendraient pas le vivre ensemble, la tolérance et le respect. Bruno Hendricks, directeur de la 3e à la 6e primaire au collège Cardinal Mercier de Braine L’Alleud, explique que la gestion des conflits phagocyte la partie pédagogique du métier. Une évolution du métier, qui moralement, n’est pas facile à gérer. Elle traduit aussi l’évolution d’une société de plus en plus individualiste et violente. Mais la question est : est-ce notre rôle en tant qu’école d’éduquer ces enfants, si rien ou très peu n’est fait à la maison ? Alors des parents assument encore leur rôle, mais c’est loin d’être une généralité, malheureusement. [9]

En revanche, pour d’autres directions, se préoccuper du harcèlement doit être une priorité, l’école n’a pas le choix si elle veut assurer le bien-être de chacun et un climat scolaire serein. Et de fait, l’école de nos grands-parents a souvent banalisé la violence, on disait que la violence et le harcèlement entre élèves faisaient partie du parcours éducatif, que les élèves harcelés en sortaient plus forts. Au fil des ans, on a pris conscience de la gravité du harcèlement et toute forme de violence est souvent devenue inadmissible, en raison des conséquences sur la santé mentale de l’élève-cible et sur le climat de la classe et de l’école. Marie Lauricella, chargée de veille et d'analyses à l'Institut français de l'éducation, ENS de Lyon, explique qu’au niveau scolaire, les victimes présentent des difficultés de concentration, un risque important d’absentéisme et de décrochage. Le harcèlement a également des conséquences à long terme : symptômes anxiodépressifs, troubles du sommeil, isolement social ou encore fort sentiment de culpabilité[10].

Le conseil de l’Europe quant à lui considère que le harcèlement est une atteinte aux droits fondamentaux des élèves de vivre leur scolarité sans violence et dans un climat propice aux valeurs du vivre ensemble, climat indispensable pour être dans de bonnes conditions d’apprentissage[11]. Le Délégué général aux droits de l’enfant de la Fédération Wallonie-Bruxelles va dans le même sens quand il attire l’attention sur le droit des enfants à la protection contre toute forme de violence, y compris celle qu’ils pourraient rencontrer dans le milieu scolaire. Entre autres, les discriminations et les violences psychologiques liées aux différences sociales et ethniques mentionnées par les élèves soulignent la nécessité d'une protection accrue des enfants contre les violences scolaires[12].

Ouvrir des portes

À la maison et à l’école, la déconstruction des préjugés[13] est une clé, car l’institution scolaire n’échappe pas aux idées préconçues, qui parfois rendent le dialogue compliqué, tant du côté de l’équipe éducative que des parents, consciemment ou pas. Nous sommes convaincus que, si on prend le temps de repérer les préjugés que la société et l’institution scolaire véhiculent, si on prend le temps de les démonter en classe, cette déconstruction des a priori participe à améliorer le vivre ensemble. L’enjeu est de sortir de certains fatalismes pour construire une école au climat apaisé, en décidant de se positionner autrement, en changeant de posture, de comportement.

Quelles autres clés pourraient aider à ouvrir les portes pour un meilleur climat scolaire ?[14] L’écoute entre l’équipe éducative, les parents et les élèves est aussi une piste essentielle pour prévenir et résoudre des conflits entre enfants. Si on met en place un endroit et un moment pour accueillir la parole de l’élève-cible, des témoins, des parents, si on se met à leur place, on peut ensuite décortiquer sans minimiser, sans juger, analyser (harcèlement ou dispute ?) et apporter des éléments de solution. Dans l’école de notre enfant, dès le départ, nous avons senti que le dialogue était ouvert, nous nous sommes sentis accueillis par la direction et les enseignants. La convivialité est très présente et cela nous met à l’aise avec tout le monde. Je sais à qui je pourrais m’adresser si notre enfant ou nous-mêmes rencontrons une difficulté. Tout cela me rassure beaucoup[15].

L’enfant harcelé a besoin d’être rassuré et d’entendre : « Comment pouvons-nous t’aider ? Nous sommes là pour trouver une solution ensemble ». En instaurant un espace de parole pour l’enfant, ce dernier entendra qu’il y a un ou plusieurs adulte(s) dans l’école et à l’extérieur, qui vont être à l’écoute et qui vont pouvoir donner suite, le soutenir, l’accompagner. Tous les adultes qui gravitent dans et autour de la maison et de l’école peuvent aider à réduire le phénomène de harcèlement et chaque élève doit savoir qu’il n’est pas seul pour se sortir de ce genre de situations, qu’il peut compter sur son entourage et, à l’école, sur tous les membres du personnel (direction, enseignants, secrétaire, accueillant, personne en charge du nettoyage, ouvriers, etc.) Il est utile de transmettre aux parents tout changement de comportement observé par un ou plusieurs membres de l’équipe et vice versa. En effet, si les parents observent un changement chez leur enfant, il est essentiel qu’ils en informent l’enseignant.

Petit bémol toutefois : les adultes, équipes éducatives et parents, sont présents dans la mesure de leurs possibilités, mais ils ne peuvent pas tout gérer. Il est aussi nécessaire d’outiller les enfants, de les rendre acteurs pour anticiper, pour trouver comment répondre à toute attaque, pour comprendre peut-être en quoi quelque chose dans leur comportement peut déranger ou créer des crispations.

Une autre piste est de prévenir, informer et sensibiliser les parents sur le processus du harcèlement et sur ce qui se fait dans l’école à ce sujet, de manière globale. En soutien, l’association de parents et le conseil de participation sont des lieux où des réflexions peuvent être menées, avec tous les acteurs scolaires, dans une optique collective, afin d’assurer le droit pour les parents de confier leur enfant à un établissement scolaire où l’élève sera respecté et en sécurité Les parents sont partie prenante dans la lutte contre la violence scolaire et ont leur place au sein du conseil de participation, pour participer à la révision du ROI, à l’insertion de cette procédure interne de signalement et de prise en charge des situations de harcèlement.[16]

La prévention en matière de lutte contre le harcèlement touche aussi à la force de l’exemple, qui est une autre piste : que nous soyons membres de l’équipe éducative ou parents, les enfants nous observent. Certains adultes, consciemment ou non, font des remarques désobligeantes devant les autres enfants, enfants qui risquent de se dire : si l’adulte se permet de telles remarques, pourquoi pas nous. L’inverse est vrai et on parle ici de prévention : l’adulte qui fait preuve de respect dans ses relations avec les enfants installe un climat de bienveillance et de tolérance qui peut être contagieux.

Dernier élément et pas le moindre, les parents n’ont-ils pas la responsabilité de transmettre à leurs enfants ces valeurs du vivre ensemble telles que la tolérance, la solidarité, l’empathie et le respect des différences ? Mais alors, qui va accompagner ceux qui ne sont pas en « capacité » d’exercer cet aspect-là de l’éducation ? C’est là toute la nécessité de ce que l’on appelle le soutien à la parentalité : dans la bienveillance, donner des repères aux parents, leur permettre de mieux comprendre le développement et les besoins de l’enfant, les renforcer dans leur sentiment de compétence parentale pour qu’ils exercent au mieux leur rôle éducatif.

Conclusion

Nos rencontres nous ont permis de cerner davantage encore le vécu et les besoins des directions et des équipes pédagogiques du fondamental : avoir plus de temps à consacrer au climat scolaire, bénéficier de  moyens humains accrus (notamment des éducateurs), de partenaires disponibles, savoir comment communiquer et dénouer les situations avec les parents, être formés à la prévention et à une intervention efficace et cohérente. Par ailleurs, les équipes attendent des parents que soient davantage travaillées, dans le cadre familial, les valeurs essentielles au vivre ensemble, telles que le respect des différences, l’empathie, l’écoute, etc.

Les équipes éducatives sont-elles suffisamment formées et surtout ont-elles suffisamment de temps à consacrer pour améliorer le climat scolaire ? Nos rencontres répondent par la négative, pourtant, l’école est une opportunité pour tous les enfants, même pour ceux qui, en famille, bénéficient d’un environnement moins bienveillant que d’autres, car elle constitue un des lieux essentiels pour apprendre à tous les enfants les valeurs du vivre ensemble.

Le décret de 2023 demande aux écoles d’intégrer dans leur R.O.I. une procédure interne de signalement et de prise en charge des situations de harcèlement et de cyberharcèlement. Mais qu’en est-il sur le terrain ? Au-delà d’un simple « affichage », cette réforme produit-elle déjà des effets sur le climat scolaire ? Dans toute réforme il faut donner du temps au temps. Hugues Draelants, professeur en sociologie à l’UCLouvain, explique qu’ il peut y avoir dans un premier temps des changements qui paraissent totalement superficiels, mais à un moment donné cela finit quand même par percoler dans les pratiques[17]. L’UFAPEC est d’ores et déjà attentive à ce que ce décret devienne réellement un outil pour les écoles et demande qu’un travail de soutien soit fait avec les parents pour qu’ils soient partie prenante de ces situations de harcèlement, tant au niveau de la prévention que de l’intervention.

 

Bénédicte Loriers

 


[1] LORIERS B., Harcèlement, une responsabilité individuelle ou sociétale ?, analyse UFAPEC 2016 : https://www.ufapec.be/nos-analyses/2216-harcelement-responsabilite.html

[2] Décret du 27 avril 2023 relatif à l’amélioration du climat scolaire et à la prévention du harcèlement et du cyberharcèlement : https://gallilex.cfwb.be/textes-normatifs/51612

[3] Assistante d'enseignement à l’UCLouvain, spécialisée dans le domaine de l'éducation.

[4] Docteur en psychologie et professeur ordinaire en sciences de l’éducation à l’UCLouvain.

[5] SENDEN M. et GALAND B., « Comment réagir face à une situation de harcèlement à l’école ? Une synthèse de la littérature », in Pratiques psychologiques, volume 27, issue 4, décembre 2021, pp. 241-259 : https://doi.org/10.1016/j.prps.2020.09.006

[6] VAN BELLINGEN G., « Ecole, CPMS, famille : prévenir et intervenir ensemble », in Entrées libres n°197, mars 2025 : https://www.entrees-libres.be/wp-content/uploads/2025/03/EL-197-web-12.pdf

[8] Témoignage de Benjamin Tonneau, directeur de l’école Saint-Martin à Villers-le-Bouillet, recueilli le 17 juin 2025 par Bénédicte Loriers.

[9] VAN BELLINGEN Gérald, op cit.

[10] LAURICELLA Marie, Harcèlement scolaire : conséquences individuelles et remédiations collectives, in cahiers pédagogiques, 2024/4 n°593 : https://shs.cairn.info/revue-cahiers-pedagogiques-2024-4-page-10?lang=fr

[12] Cf. recommandations du délégué général aux droits de l’enfant, in revue Prends-en d’la graine, avril 2025, p.23 : https://www.defenseurdesenfants.be/sites/default/files/2025-05/final_pedlg-kevin-1.pdf

[13] Pour aller plus loin, lire : LORIERS B., Déconstruire les préjugés à l’école pour lutter contre le harcèlement, analyse UFAPEC 2024 :

https://www.ufapec.be/nos-analyses/1424-prejuges.html

[14] LORIERS B., Le harcèlement scolaire : regards croisés avec les directions du fondamental, in « Les parents et l’école », juin, juillet et aout 2025, pp. 10-11.

[15] Prévention du harcèlement entre élèves, balises pour l’action, brochure du Réseau Prévention Harcèlement, sous la direction de Anne Ferrard et Benoit Galand, Septembre 2016, p. 14 : https://le-rph.be/Articles/Reseau_Prevention_harcelement_Brochure_Balises_pour_l-action_2016.pdf

[16] Inquiétude  fondamentale des parents, le harcèlement est depuis longtemps une préoccupation de l’UFAPEC, qui mène de nombreuses actions autour de ce phénomène https://www.ufapec.be/en-pratique/projets-en-cours/harcelement/harcelement-copa-signalement/

[17] Interview d’Hugues Draelants réalisée le 19 mars 2024 par Sybille RYELANDT in : Évaluer les élèves, pour quoi et pour qui ?, étude UFAPEC 2024 : https://www.ufapec.be/files/files/analyses/2024/UFAPEC_1224-Et1-Evaluation.pdf

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