Etude UFAPEC août 2021 par A. Floor & A. Pierard

11.21/Et1 - Covid 19 et scolarité : que retenir de l’enseignement hybride ?

Introduction

La crise sanitaire provoquée par le coronavirus, que nous connaissons depuis mars 2020, a touché la société dans son ensemble et a eu de nombreux impacts dans différents secteurs. Sous certains aspects, cette crise a permis des évolutions et a accéléré l’entrée dans le numérique : obligation du télétravail dans plusieurs milieux professionnels, développement des outils numériques pour certaines enseignes commerciales, adaptations de professionnels du secteur culturel (visites de musées en ligne, spectacles filmés, vidéos d’humoristes sur internet), etc. Au niveau de l’enseignement obligatoire, les deux grandes innovations sont celles de l’enseignement à distance durant le premier confinement et de l’enseignement hybride pour les élèves à partir de la troisième secondaire durant une bonne partie de l’année scolaire 2020-2021.

La situation a donc accéléré l’entrée du numérique dans les écoles et obligé Caroline Désir, la ministre de l’éducation, à penser l’enseignement à distance et numérique, mais aussi l’équipement des élèves et des enseignants, en collaboration avec la direction générale de l’enseignement obligatoire, les fédérations de pouvoirs organisateurs, les syndicats d’enseignants et les organisations représentatives des parents. Tout au long du processus, depuis les premières réunions de crise, l’UFAPEC a tenté de défendre le bien-être des élèves et de leur famille au regard des inégalités scolaires, sociales et numériques.

Hybridation rime aujourd’hui avec utilisation d’outils et de pratiques informatiques (plateformes numériques de l’école pour partager les informations, cours en visioconférence, capsules vidéo, etc.). Comment assurer un enseignement hybride de qualité pour tous alors que la fracture numérique est réelle ? Comment tenir compte des inégalités en matière d’équipement et d’usage du numérique et y remédier ?

Dans la pratique, les élèves des deuxième, troisième et quatrième degrés de l’enseignement secondaire ont été plongés dans un enseignement hybride, par la force des choses, à partir du 16 novembre 2020. Ils n’ont pu retourner à 100% en présentiel qu’à partir du 10 mai 2021. Elèves, enseignants et parents ont dû s’adapter à la situation, dans la plupart des cas, sans grande préparation.

L’enseignement hybride présente des risques et, on peut l’espérer, des bénéfices pour les élèves. Ceux-ci ne fonctionnant pas tous de la même manière, les freins et leviers pour leurs scolarités ne seront donc pas les mêmes. Dans le respect du droit à un enseignement de qualité pour tous, quels sont les risques engendrés par l’enseignement hybride ? Quels sont les bénéfices de cette expérience ?

L’UFAPEC a voulu faire le point, tirer les leçons de cette expérience et dégager des pratiques potentiellement utiles à l’évolution de notre système d’enseignement. Pour cela, mais aussi pour répondre à la demande d’associations de parents de plusieurs établissements scolaires, l’équipe a réalisé une enquête détaillée auprès des parents d’élèves afin de prendre la température, de leur donner la parole concernant leur vécu et celui de leurs enfants et de faire part de pratiques intéressantes mises en place dans les écoles.

Via notre enquête, nous avons touché près de 4.000 parents d’élèves des 2e, 3e et 4e degrés[1] de l’enseignement secondaire, venant de toutes les provinces et de Bruxelles. Cette enquête, ainsi que deux ateliers de notre table ronde de rentrée en octobre 2020 (dans une réflexion de préparation de l’enseignement hybride), sont le terreau de notre étude. La parole, les questionnements et les réflexions des parents que nous représentons servent de base à cette publication. Les regards multiples posés par les parents sur les vécus de leurs enfants alimentent notre réflexion pour une évolution de l’enseignement.

La parole des élèves, premiers concernés, et de leurs enseignants a aussi toute sa place dans cette étude. En prenant en compte le vécu de chacun, les questions qui ont guidé la réflexion sont les suivantes :

  • Quels modèles ont été mis en place ?
  • Quels sont les impacts de l’enseignement hybride sur les élèves, leurs enseignants et leurs parents ?
  • Quelles sont les conséquences de ce système sur la scolarité, le bien-être et la vie familiale des élèves ?
  • Quelle continuité pédagogique est possible (organisation du travail, évaluations, remédiation, etc.) ? Avec quelles adaptations (formation au numérique, différenciation, équilibre entre enseignement en classe et à distance, etc.) ?
  • Quels sont les impacts du recours au numérique et aux écrans ?
  • Que peut-on tirer comme bilan positif de cette expérience d’enseignement hybride ? Quelles seraient les pratiques à généraliser dans tout le système scolaire et à quelles conditions ?

Dans la première partie de cette étude, il nous semble tout d’abord important de définir les notions : enseignement hybride, à distance, numérique. Qu’est-ce que l’enseignement hybride ? L’enseignement hybride implique un enseignement à distance qui est synonyme, le plus souvent, d’enseignement numérique. Certains élèves, dès mars 2020, avaient déjà pu expérimenter l’enseignement à distance avec des scénarios très variables d’une école à l’autre lors du premier confinement. Savons-nous réellement ce qui se cache derrière ces concepts ? Qu’est-ce qui distingue ces différentes notions ?

Après avoir fait le point sur les définitions, il nous semble essentiel de rappeler le cadre dans lequel l’enseignement hybride a émergé. Quelles en sont les prémices depuis le début de la crise sanitaire ? Quelles sont les références légales posées ?

La partie centrale de cette étude est consacrée au vécu des protagonistes : élèves, enseignants et parents, sur base de notre enquête et de sondages réalisés par d’autres institutions et universités auprès des élèves et des enseignants. A partir de ces apports des acteurs de terrain, nous tenterons de tirer des leçons de cette expérience et nous questionnerons les pratiques de l’enseignement hybride.

(Téléchargez l'étude complète -129p.- dont les 64p. de résultats de notre enquête - ci contre)

 

A. Floor et A. Pierard

 

 


[1] L’enseignement secondaire comporte un quatrième degré complémentaire organisé de manière spécifique dans le cadre de la filière professionnelle pour des études en section soins infirmiers.

Source : Enseignement.be - La structure de l’enseignement secondaire ordinaire de plein exercice

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