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Note : Education aux enjeux climatiques, perfectible selon l'UFAPEC
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L'éducation aux enjeux climatiques : perfectible selon l'UFAPEC
21 août 2025
L’Union Francophone des Associations de Parents de l’Enseignement Catholique (UFAPEC) publie une étude sur l’éducation aux enjeux climatiques.
Cette étude pose une question centrale : aujourd’hui, en 2025, l’éducation aux enjeux climatiques dispensée par l’école secondaire est-elle suffisante et appropriée ? Est-elle à la hauteur des enjeux climatiques ?
Au croisement des regards d’acteurs-clés de la communauté éducative (élèves, parents et enseignants), l’étude met en avant que l’éducation aux enjeux climatiques est essentielle, mais aussi perfectible.
Pour effectuer cette recherche, l’UFAPEC a mené une étude quantitative via un questionnaire distribué dans ses Nouvelles Web ainsi qu’un questionnaire distribué dans trois écoles de localisations et niveaux socio-économiques différents. Parallèlement à cela, l’UFAPEC a également effectué une étude qualitative qui corrobore les résultats quantitatifs obtenus.
Des chiffres qui interpellent - Sur les trois écoles secondaires analysées dans l'étude :
- 52 % des parents estiment que l’école n’aide pas suffisamment leurs enfants à comprendre les enjeux climatiques.
- 59 % des élèves disent que ces enjeux ne sont que rarement (40 %) ou jamais (19 %) abordés en cours.
- 62,5 % des enseignants affirment manquer de formation ou de ressources pour intégrer ces thèmes.
- 42 % des élèves se disent anxieux, et 10 % très anxieux, face aux enjeux climatiques. Un stress largement sous-estimé par les adultes. Les perceptions divergent fortement : les adultes pensent que les jeunes sont sereins ou indifférents, quand ceux-ci expriment un besoin criant de sens, de cohérence et d’outils d’action.
Les élèves expriment un besoin de sens et d’action : ils souhaitent être formés, mais aussi accompagnés dans des projets concrets. Leur regard critique sur les contradictions du système scolaire, mais également de notre société, – entre les discours sur l’écologie et certaines pratiques peu durables – révèle une maturité qu’il est urgent de prendre en compte. Les enseignants, quant à eux, reconnaissent, en majorité, la pertinence du sujet, mais pointent un manque de formations et de moyens. Beaucoup se sentent isolés, voire démunis, face à l’ampleur des attentes. Leur engagement, souvent porté individuellement, gagnerait à être reconnu. Les parents souhaitent que l’école donne à leurs enfants des outils pour qu’ils aient des leviers d’action lorsqu’ils seront adultes. Mais les parents sont également bien conscients que l’éducation aux enjeux climatiques n’est pas seulement de la responsabilité de l’école. Aussi, les parents affirment que c’est encore plus à eux et à la famille élargie d’être les moteurs de cette éducation. Ces trois groupes d’acteurs de la communauté éducative expriment des attentes communes. Ils désirent une école plus cohérente et demandent également, comme les nouveaux référentiels le prévoient, que les enjeux climatiques soient abordés de manière transversale dans les cours. Pour l’UFAPEC, l’éducation aux enjeux climatiques doit être systémique et aller au-delà de l’information. Elle doit former des citoyens responsables, actifs, critiques et solidaires (CRACS). Cela suppose une véritable culture d’établissement orientée vers l’écologie, et une coéducation entre l’école, les parents et les élèves. Il s’agit de faire de l’école un lieu de dialogue, d’engagement citoyen et de transformation sociale. L’UFAPEC formule également quelques pistes d’action non exhaustives adressées à l’école, aux parents et au politique :
- Faire baisser le taux d’anxiété des élèves en leur apportant des perspectives et pistes concrètes ;
- Inciter les écoles à développer davantage de projets autour des enjeux climatiques ;
- Avoir plus de cohérence. Faire en sorte que les actions de l’école et les petits gestes de tous les jours soient en cohérence avec les discours et les valeurs véhiculées par l’école ;
- Rendre les conseils de participation efficients sur cette question ;
- Soutenir davantage la création et la vie des associations de parents dans les écoles et particulièrement dans les écoles à indice socioéconomique faible ;
- Renforcer la communication avec les familles ;
- Impliquer les élèves dans la gouvernance écologique de leur école ;
- Inciter les enseignants à une transformation de leur pratique pédagogique et à une concertation renforcée ;
- Développer davantage les écoteams et les P90 (période de 90 minutes) dans les écoles pour effectuer des ateliers sur ce thème ;
- Encourager l’apprentissage par le projet et l’expérience ;
- Repenser l’accord de coopération qui existe entre la Fédération Wallonie-Bruxelles, la Région Bruxelloise et la Wallonie depuis 2011 ;
- Favoriser et maintenir le cap d’une approche transversale dans les cours, en lien avec les nouveaux référentiels ;
- Poursuivre la réflexion de l’après tronc commun ;
- Mettre l’accent sur les compétences réactionnelles et adaptatives des élèves afin qu’ils deviennent des CRACS sans pour autant délaisser les savoirs de base ;
- Refuser un modèle en faillite basé sur l’hyperperformance à des fins de compétitivité économique sans limite ;
- Permettre aux jeunes d’avoir confiance dans le monde politique en leur donnant l’occasion d’exprimer leur avis, d’échanger et d’être entendus ;
- Penser la justice climatique et la justice sociale de manière concomitante ;
- Continuer à financer et subsidier les associations de qualité qui sensibilisent aux questions liées à l’éducation à l’environnement et au développement durable ;
- Réguler la culture de la peur et du malheur véhiculée par les médias et y introduire une dimension éducative et positive ;
- Développer la formation des enseignants en leur donnant davantage d’outils ;
- Investir dans la rénovation énergétique des bâtiments scolaires.
Pour aller plus loin :
Lire l'étude complète >>
Contact presse : Bernard HUBIEN - Secrétaire Général
bernard.hubien@ufapec.be – 0476/52.74.77