L’Union Francophone des Associations de Parents de l’Enseignement Catholique (UFAPEC) tient à attirer l’attention sur des points qui, aujourd’hui, inquiètent grandement les parents.
La première année de cette législature a semé le trouble dans la compréhension de la refondation de notre système scolaire, voulue par l’ensemble des acteurs de l’école dans le cadre du Pacte pour un enseignement d’excellence. En effet, depuis maintenant dix ans, la nécessité urgente et absolue d’assurer davantage d’équité et de réussite scolaire pour tous a conduit à mener chaque école dans une réappropriation de ses missions dans une perspective qui conduit chaque enfant, chaque jeune à devenir un citoyen responsable critique et solidaire, fort de son parcours de réussite dans l’enseignement obligatoire. Le tronc commun et l’après-tronc commun dessinés par le Pacte doivent soutenir l’effectivité de ces parcours couronnés de succès.
La DPC de l’été 2024 avait apporté quelques accents propres à la nouvelle majorité, mais n’avait pas annoncé la remise en cause du tronc commun et de sa logique d’apprentissage spiralaire déployée dans les référentiels adoptés par le parlement. En annonçant vouloir faire une pause sur le déploiement de ce tronc commun, la ministre Glatigny a effectivement suscité plus de questions que de réponses.
Les parents se sont demandé depuis ce qu’il va advenir du parcours de leur enfant et quel choix poser pour l’inscription en 1e année secondaire. Pourtant ce choix devra être posé dans un peu plus de cinq mois seulement. En effet, les élèves qui entrent en 6e primaire seront les premiers à expérimenter l’implémentation du tronc commun dans ce qu’on appelle encore l’« école secondaire » (notons que cette notion est devenue obsolète dans la perspective de la continuité du tronc commun jusqu’à 15 ans). De plus, la logique de l’accompagnement du parcours dans une perspective de réduction drastique de l’échec et du redoublement s’accommode mal de la permanence du premier degré différencié qui, les chiffres sont là pour le dire, manque l’objectif d’aider les jeunes à obtenir leur CEB, puisque seulement près de 15 % des élèves de ce degré différencié l’obtiennent.
Faire un choix d’école pour la poursuite du tronc commun dans une « école secondaire » demande aussi de savoir ce qui sera possible après le tronc commun. Or, jusqu’à présent, rien ne semble indiquer que les équipes de la ministre se soient emparées des travaux déjà menés sur l’après tronc-commun. Pourtant, on ne peut plus attendre (dans une étude publiée en août 2022, intitulée « Penser l’après tronc commun », nous insistions déjà sur cette urgence…). En effet, dans la perspective de l’approche orientante voulue par le Pacte, il faut connaître les possibilités qui s’ouvrent aux jeunes après le tronc-commun pour qu’ils puissent construire positivement leurs parcours. Ne pas le savoir est inquiétant, car cela apporte beaucoup d’incertitudes sur les dynamiques à mettre en place et sur l’accompagnement au choix qui doit, dès à présent, être réalisé par les équipes éducatives et pédagogiques. Cette incertitude n’est, de fait, bonne pour personne. Ni pour les bénéficiaires que sont les élèves et leurs parents, ni pour ceux qui les accompagnent au quotidien et encore moins pour ceux qui organisent les écoles et doivent anticiper l’à venir.
L’UFAPEC s’inquiète aussi de savoir ce que va être l’expérience des élèves qui sont obligés de suivre leur septième année qualifiante dans l’enseignement pour adulte. En effet, cette forme d’enseignement propose de tout autres processus pédagogiques et ne permet pas le même encadrement que celui de l’enseignement obligatoire.
L’UFAPEC s’inquiète également de ne pas voir aboutir la réforme nécessaire et attendue des centres PMS, alors que ce devait être une priorité du début de cette législature.
Par ailleurs, à côté de l’expression de ces inquiétudes, l’UFAPEC publie une étude sur l’éducation aux enjeux climatiques. Cette étude pose une question centrale : aujourd’hui, en 2025, l’éducation aux enjeux climatiques dispensée par l’école secondaire est-elle suffisante et appropriée ? Est-elle à la hauteur des enjeux climatiques ?
Au croisement des regards d’acteurs-clés de la communauté éducative (élèves, parents et enseignants), l’étude met en avant que l’éducation aux enjeux climatiques est essentielle, mais aussi perfectible.
Pour effectuer cette recherche, l’UFAPEC a mené une étude quantitative via un questionnaire distribué dans ses Nouvelles Web ainsi qu’un questionnaire distribué dans trois écoles de localisations et niveaux socio-économiques différents. Parallèlement à cela, l’UFAPEC a également effectué une étude qualitative qui corrobore les résultats quantitatifs obtenus.
L’UFAPEC formule également quelques pistes d’action :
- Faire baisser le taux d’anxiété des élèves en leur apportant des perspectives et pistes concrètes ;
- Inciter les écoles à développer davantage de projets autour des enjeux climatiques ;
- Avoir plus de cohérence. Faire en sorte que les actions de l’école et les petits gestes de tous les jours soient en cohérence avec les discours et les valeurs véhiculées par l’école ;
- Rendre les conseils de participation efficients sur cette question ;
- Soutenir davantage la création et la vie des associations de parents dans les écoles et particulièrement dans les écoles à indice socioéconomique faible ;
- Impliquer les élèves dans la gouvernance écologique de leur école ;
- Penser la justice climatique et la justice sociale de manière concomitante ;
- Investir dans la rénovation énergétique des bâtiments scolaires.
Pour aller plus loin :
Lire la note informative de l'étude >>
Lire l’étude complète sur le site de l’UFAPEC >>
Contact presse : Bernard HUBIEN - Secrétaire Général
bernard.hubien@ufapec.be – 0476/52.74.77