Octobre 2017 - Pistes pour les élèves à besoins spécifiques d'apprentissage[1]

Etre parent ou enseignant d’un élève à besoins spécifiques est une aventure riche de défis et de remises en question. Le dialogue école-famille est incontournable pour co-construire une stratégie à long terme autour et avec l’élève concerné. Une reconnaissance et une réelle prise en compte des impacts des troubles sur les apprentissages, la mise en place d’aménagements pédagogiques, une attitude bienveillante constituent le terreau d’une scolarité épanouissante et respectueuse des spécificités de chacun.

  • Informer

Cette prise en compte ne peut se faire que si l’équipe éducative en est préalablement informée. En tant que parent d’élève à besoins spécifiques, il est important de solliciter rapidement après la rentrée de septembre une rencontre avec l’enseignant principal, le titulaire ou la cellule « dys » s’il en existe une dans l’établissement scolaire. L’objectif de cet échange est de donner des informations claires sur la nature du trouble et ses conséquences sur les apprentissages, sur la volonté de partenariat école-famille, sur les aménagements pédagogiques mis en place à l’école l’année précédente, sur l’encadrement en dehors de l’école (logopédie, psychomotricité, neuropsychologie, médicament…). Lors de cet échange, il est important de proposer des pistes d’accompagnement en classe afin que notre enfant ne soit pas perçu comme un « fardeau » mais bien comme un élève à besoins spécifiques. Dans certains cas, une entrevue enseignant, thérapeute et parents peut être bénéfique (explication de la prise en charge, aménagements adéquats, outils…)[2].

  • Au quotidien en classe et à la maison

La mise en place de mesures pédagogiques spécifiques mettra les élèves dans les meilleures conditions et réduira la disproportion entre leurs performances scolaires et leurs compétences réelles. Pour vous guider au niveau des aménagements raisonnables possibles, deux brochures, téléchargeables sur le site enseignement.be, sont à votre disposition[3]. Ces aménagements peuvent se réaliser à l’école et à la maison pendant les apprentissages et lors des évaluations, que celles-ci soient formatives ou certificatives. Il ne s’agit pas de donner les réponses à l’élève, ni de créer une épreuve plus facile spécialement pour lui, mais plutôt d’admettre que, comme l’élève myope garde ses lunettes lors des évaluations, l’élève « dys », TDA/H, etc. conserve pendant les évaluations les adaptations qui lui permettent de compenser son trouble (temps supplémentaire, pas de recto-verso, interrogation orale plutôt qu’écrite, logiciel d’aide à la lecture, correcteur orthographique…). Nous venons d’éditer dans la boîte à outils coordonnée par l’UFAPEC et l’APEDA une fiche sur des aménagements très concrets à mettre en place à la maison[4].

  • S’informer

Accompagner un élève à besoins spécifiques, que ce soit tout au long d’une année scolaire ou bien plus longtemps à la maison, exige efforts, remises en question, recherche d’informations et un apprentissage au moyen de formations plus spécifiques, de groupes de paroles, de tables rondes ou encore de journées de conférences interprofessionnelles. N’hésitez pas à consulter la newsletter ou l’agenda de l’UFAPEC à ce sujet. Pointons déjà le Village « Elèves à Besoins Spécifiques » au Salon de l’Education à Charleroi qui réunit du 18 au 22 octobre 2017 des associations et experts dans le domaine des besoins spécifiques. L’occasion en tant que parent, enseignant, éducateur, directeur, etc. de trouver rassemblés en un seul lieu des conférences, ateliers, échanges d’informations, partages de nouveaux outils et méthodes innovantes pour nos enfants dys, TDA/H, à Haut Potentiel ou autistes.

  • Réglementation spécifique pour les épreuves certificatives externes CEB, CE1D et CESS

Il existe une réglementation spécifique et une procédure à suivre pour l’aménagement de la passation des épreuves externes certificatives. Ces aménagements sont obligatoires[5] moyennant le respect de deux conditions :

  • ces adaptations doivent aussi être d’application pendant l’année scolaire au cours des apprentissages et des évaluations.
  • le trouble doit être attesté par un spécialiste (CPMS, logopède, ORL, neurologue, psychiatre, neuropsychiatre, neuropsychologue, neuropédiatre ou pédiatre).

Les élèves peuvent avoir recours au matériel qu’ils utilisent habituellement (cache ou latte pour aide à la lecture, feutres fluorescents, logiciels…) ou bénéficier de temps supplémentaire. Ces éléments sont, chaque année, précisés dans les circulaires d’organisation des épreuves externes communes.

  • Un PIA pour les élèves en difficulté scolaire au premier degré du secondaire

Depuis septembre 2014, tout élève du premier degré du secondaire qui éprouve des difficultés scolaires peut se voir attribuer un Plan Individuel d'Apprentissage[6] (PIA). L’activation de ce PIA peut émaner du conseil de classe, ou d’un parent ou de la personne investie de l’autorité parentale ou du CPMS. La mise en œuvre de ce PIA va permettre principalement de modifier la grille-horaire de l’élève afin d’organiser des activités de remédiation durant les cours. Ainsi un élève pourra par exemple bénéficier durant une période déterminée de deux heures de remédiation en mathématiques à la place d’une activité complémentaire. Le PIA est conçu comme un outil permettant de mettre en place des parcours adaptés, différenciés et accompagnés Cette mesure peut s’avérer très utile pour les élèves qui ont des troubles d’apprentissage afin de les soutenir positivement dans leur scolarité.

  • Un projet de décret sur les aménagements raisonnables

La mise en place au quotidien des aménagements pour les élèves à besoins spécifiques relève encore trop souvent du parcours du combattant. D’une année scolaire à l’autre, d’un enseignant à l’autre, d’un élève à l’autre, les pratiques varient et la définition même du caractère « raisonnable » d’un aménagement reste subjective et sujette à de multiples interprétations. Tous les acteurs du monde scolaire ont besoin d’un cadre réglementaire plus précis afin d’oser enseigner différemment. Le 23 mai 2017, une proposition de décret relative à l’accueil, à l’accompagnement et au maintien dans l’enseignement ordinaire fondamental et secondaire des élèves présentant des besoins spécifiques[7] a été déposée au parlement. L’UFAPEC est convaincue de la nécessité de co-construire une stratégie à long terme autour et avec l’élève à besoins spécifiques.

  • Des outils concrets pour aider les enfants à besoins spécifiques

Depuis septembre 2013, l'UFAPEC et l’APEDA en collaboration avec d’autres partenaires[8] réalisent un travail de collecte auprès de parents confrontés aux troubles d'apprentissage de leurs enfants afin de réaliser une boîte à outils. L’objectif est de partager leurs expériences ; ces parents vous ouvrent simplement des portes et proposent des techniques, des stratégies éprouvées avec leurs enfants et leurs jeunes « dys »[9]. Leurs sources d’inspiration sont multiples : prise de notes lors de conférences, lectures, rencontres et échanges riches avec des professionnels et des parents, recherches multiples sur internet… Ces fiches-outils (une trentaine actuellement) sont conçues pour être utilisables tout de suite, elles se veulent concrètes pour soutenir l’enfant et le jeune à la maison. Elles sont téléchargeables gratuitement sur les sites de l’UFAPEC, l’APEDA, l’APEAD, TDAH/Belgique et EHP Belgique. La diffusion de cette boîte à outils est libre, gratuite et à usage familial et toute suggestion pour l'améliorer est la bienvenue !

Nous en profitons pour remercier chaleureusement les parents qui s’investissent dans ce projet avec enthousiasme et sérieux, animés par un réel désir de partager. Pour tout renseignement ou si vous souhaitez nous rejoindre, vous pouvez contacter anne.floor@ufapec.be ou 010/42.00.51.

 

Anne Floor

 

[1] Tous les dys, les TDA/H, les hauts potentiels, les autistes avec syndrome d’Asperger, les élèves présentant un handicap physique ou sensoriel, tous les bénéficiaires du décret intégration dans l’enseignement ordinaire.

[2] Pour plus de détails voir fiches-outils « Communiquer avec l’équipe éducative en primaire », « Communiquer avec l’équipe éducative en secondaire », http://www.ufapec.be/en-pratique/boite-outils-dys-05-2014-intro/fiches-thematiques/

[3] Enseigner aux élèves à Hauts Potentiels http://www.enseignement.be/index.php?page=25001

Enseigner aux élèves avec troubles d’apprentissage http://www.enseignement.be/index.php?page=24749

[5] Pour les aménagements durant l’année scolaire et lors des autres évaluations organisées par l’école, il n’y a pas d’obligation légale aussi contraignante si ce n’est la notion d’aménagements raisonnables pour tout élève en situation de handicap.

[6] Circulaire n° 4925 du 07/07/2014, p.19.

[8] APEAD, TDA/H et EHP Belgique.

[9] Par « dys », nous entendons tous les dys (dyslexique, dyscalculique, dysorthographique, dysgraphique, dyspraxique, dysphasique) ainsi que les Hauts Potentiels et les TDA/H.

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