Alors que s’ouvre une nouvelle année scolaire, accompagnée par une nouvelle majorité parlementaire et un nouveau gouvernement en Fédération Wallonie-Bruxelles, l’UFAPEC veut porter son attention sur deux questions qui préoccupent de nombreux parents.

La première concerne l’évaluation, à laquelle l’école, de manière globale, consacre beaucoup de temps et qui s’accompagne pour un certain nombre d’élèves, parfois très tôt dans leur parcours,   de stress et de désillusions.

La deuxième cherche à cerner la notion de réussite dans l’enseignement secondaire spécialisé.

Parce que “nouveau gouvernement” signifie aussi déclaration de politique communautaire (DPC), l’UFAPEC a pris le temps de l’analyse et formule quelques réflexions.

Lors de la préparation du dernier Mémorandum de l'UFAPEC, la question de l’évaluation scolaire s'est vite posée, dans une approche positive de la problématique liée au plaisir d’apprendre, au goût de l’effort et à la capacité à identifier et à s’appuyer sur ses acquis ; mais aussi parce qu’elle semble impacter négativement le parcours de nombreux élèves, qui ne trouvent plus ce plaisir ou qui sont stressés par les enjeux de l’évaluation…

Cette étude cherche à comprendre en quoi l’évaluation scolaire, telle qu’elle est encore le plus souvent pensée et pratiquée aujourd’hui dans les classes, est la clef de voûte d’un système éducatif peu efficace et inéquitable. Dans les classes, l’évaluation sommative à visée normative et sélective, utilisée pour « générer des points » et « compléter des bulletins », est malheureusement privilégiée par de nombreux enseignants au détriment de l’évaluation formative et d’une articulation indispensable des évaluations formative et sommative, dans une perspective de maîtrise des apprentissages de chaque élève.
Les corrections se font essentiellement de manière soustractive : on cherche à repérer les erreurs plutôt qu’à mettre en valeur ce qui semble déjà acquis… Cette manière de corriger s’explique par une culture de l’échec, où l’erreur est considérée comme la trace d’un déficit plutôt que celle d’un apprentissage en train de se mettre en place.

Heureusement, une réflexion autour de l’évaluation, provoquée, entre autres, par les nouveaux rythmes scolaires, est en cours dans de nombreuses écoles. Pour la réussite d’un changement de paradigme de l’évaluation, il est essentiel pour l’UFAPEC que ce changement se réfléchisse non seulement avec les équipes éducatives, qui doivent être sensibilisées, encouragées et accompagnées, mais également avec les parents et les élèves, qui, eux aussi, doivent changer leur regard sur l’évaluation.

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L’école inclusive reste aujourd'hui plus de l’ordre du rêve que de la réalité. Par ailleurs, l’inclusion n’est pas indiquée pour tous les élèves à besoins spécifiques, lesquels se retrouvent dès lors dans l’enseignement spécialisé. Parce que de nombreux parents s’inquiètent de l’avenir de leur enfant à la sortie de leur parcours scolaire, il nous a semblé important de consacrer une étude au sens de la réussite dans l’enseignement spécialisé.

L’étude met en évidence des paradoxes du système entre l’octroi automatique d’une allocation de remplacement de revenus et la volonté de travailler, entre l’affirmation d’une société inclusive et la représentation, probablement inconsciente mais persistante, de la personne en situation de handicap comme étant un être diminué, incomplet et malade. Or, c’est tout le contraire que promeut l’enseignement spécialisé.

L’enseignement spécialisé prépare peut-être davantage à la vie adulte que l’ordinaire, par la construction d’un projet de vie personnel et adapté au jeune via le plan individuel d’apprentissage (PIA) et le plan individuel de transition (PIT). Ce projet de vie a pour objectif d'offrir un maximum d’épanouissement et de chances d’inclusion socioprofessionnelle, en tenant compte du jeune dans sa globalité, avec ses limites et ses compétences.

L’enseignement spécialisé a su développer une pédagogie de la réussite pour rendre le système scolaire plus efficace et équitable. Cette pédagogie repose sur une représentation positive de la différence, une approche globale de la réussite, la confiance en soi, l’autonomisation, un enseignement individualisé et souple ainsi que sur un travail collaboratif et une culture du partage chez les enseignants.

Cependant, l’inclusion socioprofessionnelle des personnes en situation de handicap reste ardue. Or cette inclusion se prépare dès l’école. C’est pourquoi l’UFAPEC, dans l’esprit du Pacte pour un enseignement d’excellence, préconise de décloisonner l’enseignement spécialisé. Cela peut prendre la forme d’une ouverture des classes à visée inclusive à un maximum de types de l’enseignement spécialisé, de la conception d’activités communes avec les élèves de l’enseignement ordinaire, du développement de classes ordinaires dans les écoles spécialisées.

Finalement, réussir son parcours dans l’enseignement spécialisé, c'est, bien au-delà de l’envie de vivre, la volonté d’exister.

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La DPC, dans son introduction, redit avec force que le gouvernement « voit les parents comme des partenaires de l’école, à impliquer dans un parcours vers la réussite de l’élève. » C’est la même vision que nous partageons à l’UFAPEC.

Notre attention s’est portée sur ce qui est dit du Pacte pour un enseignement d’excellence et sur les nombreuses évaluations que le gouvernement veut mettre en route. L’UFAPEC rappelle que le Pacte est une réforme systémique et qu’il convient d’en garder les équilibres. La volonté de réduire la portée de l’accompagnement personnalisé aux seuls élèves en difficulté semble modifier substantiellement cet apport innovant du Pacte.

La volonté de revoir le rythme des évaluations en lien avec les nouveaux rythmes scolaires nous étonne. En effet, ne pas programmer d’évaluations dans la semaine qui suit les congés est le moyen de leur assurer leur rôle dans le repos nécessaire au respect des rythmes chronobiologiques.

L’UFAPEC salue la volonté du gouvernement de trouver résolument des réponses à la pénurie d’enseignants qui est source de profondes inquiétudes aussi chez les parents. L’obligation scolaire à 3 ans et l’évaluation des mesures relatives à la gratuité retiennent notre attention. Nous saluons par ailleurs la volonté d’ajuster équitablement les subventionnements par élève et en infrastructures.

Deux silences surprennent : rien n’est dit du décret inscription et presque rien du conseil de participation. Pourtant ces deux points sont importants aux yeux des parents.

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Info et contacts presse :  Bernard Hubien, secrétaire général
0476/52 74 77 - bernard.hubien@ufapec.be