Un jeu conçu pour et par des parents

L’objectif était, dans un premier temps, d’identifier les connaissances, les besoins, les questionnements des parents.

Nous avons organisé des focus groupes dans deux écoles à Bruxelles et une école à Arlon. Sur base de leurs retours, une animatrice de la Médiathèque Nouvelle[1] a pu, dans un second temps, rebondir, aborder la question des stéréotypes, de la rédaction d’un prompt[2], prendre de la hauteur en abordant la réflexion éthique.

Le matériel récolté nous a permis de réaliser le cahier des charges pour la conception du jeu.

Retours de parents de l’école Saint-Antoine à Forest :

Déléguer des tâches embêtantes à une machine n’est pas une solution optimale. Il reste toujours des tâches moins chouettes à faire et il faut surveiller le travail de l’IA.

L’IA n’existe pas en dehors de ce que l’on en fait.

C’est soi-disant une évolution, une avancée mais il faut voir ce que l’on en fait. Tout le monde n’a pas les mêmes moyens pour utiliser l’IA.

Retours de parents du Centre scolaire Dames de Marie à Saint-Josse :

Être dans un monde entouré de robots et d’ordinateurs, ne plus avoir de contacts, plus de chaleur humaine.

Les nouvelles générations vont perdre l’habitude de réfléchir ou de créer, car ils s’appuieront sur l’IA.

Il faut apprendre à utiliser l’outil, travailler avec et pas contre cet outil. L’enseignement de ces outils est super important, car on ne peut plus faire sans.

Retours des parents de l’Institut Notre-Dame d’Arlon :

L’IA aide la médecine pour détecter des cancers, réalise des diagnostics.

Il y a des pertes d’emplois à cause de l’automatisation.

L’IA ne tient pas compte de l’expérience humaine.

L’IA nous aide pour la rédaction, la communication, la traduction.

Cela demande une analyse critique des informations fournies.

Selon la connaissance et les usages habituels d’outils numériques par les parents des focus groupes, de grosses disparités sont apparues. Cependant des thématiques communes ont été dégagées et cinq aspects précis des IA choisis à aborder dans le jeu. Un prototype a donc été conçu sur base des éléments récoltés lors de ces focus groupes.

Prototype à l’essai et retours des testeurs

Durant deux mois, l’asbl Baobab[3] a travaillé d’arrache-pied sur notre cahier des charges pour nous livrer un premier prototype de « Protocole SELDON »[4] que nous avons soumis à l’évaluation de deux groupes de parents.

L’univers du jeu se déroule dans un futur imaginaire où une IA (SELDON) a pris son autonomie et le contrôle total de la société. Les joueurs devront franchir différentes étapes pour arriver à la salle finale qui abrite SELDON et choisir quel futur pour l’humanité.

Les joueurs naviguent entre deux supports : des cartes qu’ils piochent et un site internet compagnon, qui centralise les énigmes et propose un parcours dans un monde virtuel.

Les ingrédients de la réussite : coopération, observation pointue, résolution d’énigmes et esprit critique.

« Protocole SELDON » est un serious escape game éducatif, ludique, dynamique, proposant une ouverture sur le numérique et les IA. Il ne propose pas d’utiliser des IA directement, mais questionne chaque joueur par des thématiques réflexives sur le sujet.

Quelques retours des parents-testeurs de Saint-Julien à Ath et de Martin V à Louvain-la-Neuve

La navigation : très facile, on voit facilement où cliquer.

Dans notre groupe, on a eu beaucoup d’échanges de points de vue et de connaissances. On a adoré le côté coopératif.

C’est un travail de groupe ; seule, je ne m’en serais pas sortie !

Je suis enseignant pour des adultes en promotion sociale ; cela m’intéresserait d’acquérir la version finale du jeu pour travailler l’IA avec mes étudiants.